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Il faut de temps en temps qu’un véritable groupe de rock remette les pendules à l’heure et l’invité surprise de cet hiver particulièrement hésitant n’est autre que le groupe White Miles. Mais qu’est ce qui distingue les autrichiens des autres, que l’on a tous déjà écouté au moins une fois ? Tout d’abord l’énergie particulière, saccadée et un brin théâtrale de Medina (chant/guitare). Capable de rocker comme de maugréer avec virulence des textes aux références outrancières, elle occupe la scène comme une lionne en cage. Elle a en elle du rock, du punk, du grunge et l’alchimie est parfaite. Ensuite, il faut admettre que Lofi à la batterie est juste phénoménal et qu’il ne laisse que très peu de place à la médiocrité. Son jeu tout en force est impressionnant et le duo se renvoie la balle dès que l’occasion se présente, avec une envie digne des plus grands. Merci à eux pour ce concert ambitieux guidé par des instincts démonstrateurs d’un talent qui ne trompe pas. L’avenir du rock n’est pas en péril, loin de là.
 « C’est bien qu’il y ait des jeunes comme eux pour continuer de jouer cette musique ». Mine de rien, la réflexion de ce spectateur sexagénaire qui se trouvait à ma droite, cerne une grande partie du phénomène Blues Pills. En perpétuant les codes du classic rock et en y ajoutant une vibration hippie, ils semblent immunisé contre une certaine forme de snobisme et impossible d’employer l’imparfait à leur sujet tant leur musique sonne moderne malgré les influences venues d’une autre époque. Ces quatre musiciens excellent dans un rock halluciné et savent cultiver les climats sans jamais baisser la garde. Entre charges trépidantes et complaintes ténébreuses, ils préservent avec élégance et concision la pulsion rock & roll à travers la complémentarité des deux guitaristes Dorian Sorriaux et Zack Anderson, du batteur André Kvarnström et de la chanteuse Elin Larsson. D’ailleurs, pourquoi certaines voix nous font elles frissonner ? Pourquoi la performance d’Elin Larsson nous a collé la chair de poule ? Sa musicalité exceptionnelle y est sans doute pour quelque chose et son timbre de voix possède malgré tout une innocence évoquant les moments les plus prometteurs de Janis Joplin (la drogue en moins). Mais inutile d’épiloguer sur l’importance et la pertinence culturelle du groupe, saluons tout simplement l’énergie juvénile et contagieuse du combo international. Ils se nourrissent de l’amour du public et surfent avec classe sur ce fil tendu entre le gouffre et le sublime. Intelligent et très équilibré, leur show varie entre délires psychédéliques, passages contemplatifs et ballades touchant à la perfection. Le rappel si vite arrivé se termine par un Devil Man éblouissant d’intensité et de précision. Une formation aussi indispensable qu’un bon film de Tarantino ou qu’un livre de Charles Bukowski. Vingt ans de moyenne d’âge, tout cela me laisse admiratif…
Remerciements à Dorian Sorriaux (Blues Pills) pour l’interview, au groupe White Miles pour la séance photos, à Valérie (Nuclear Blast) et à toute l’équipe de La Sirène.

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