Phenix voit le jour en 2000, le temps passe et après avoir sorti « Immortal Flame », on peut dire, que, bien que la flamme s’est amoindrie, pourquoi en 2016 remettre le couvert avec la formation presque originale et qui en est l’initiateur ?

Nous nous sommes effectivement séparés car chacun avait besoin de vivre des choses de son côté, et aussi parce que la musique n’est malheureusement pas notre métier, et que les contraintes du quotidien sont parfois difficiles à concilier avec notre passion. Mais par un heureux concours de circonstances, nous nous sommes retrouvés à un moment propice pour chacun d’entre-nous. Constatant que les braises étaient encore vives, nous avons soufflé dessus et la Flamme s’est rallumée pour notre plus grande satisfaction à tous !

Aujourd’hui quand vous regardez dans le rétro vous êtes contents de ce que vous avez accompli ensemble et séparément avant la sortie de votre album ?

Ensemble, nous avons fait trois albums dont nous sommes fiers, et qui nous ont permis de faire beaucoup de concerts et ce, jusqu’à l’étranger. Ensuite, Olivier puis Eric et Tony ont tracé leur voie avec TOY, une voie instrumentale et plus progressive, quand Sébastien et Bertrand ont poursuivi avec PHENIX jusqu’en 2012 et divers line-up. Après un break de deux ans puis des essais infructueux pour ranimer la fameuse Flamme, l’opportunité s’est présentée de nous réunir à nouveau. Et cela a fonctionné comme si nous n’avions jamais cessé de jouer ensemble ! Ça a été le déclic et finalement, même si la séparation était sans doute « nécessaire », nous sommes heureux de nous être réunis, et plus contents de ce qui est à venir que du passé.

Vous avez sorti en cette fin d’année 2019 l’album « Ignition », plébiscité par ceux qui l’ont eu entre les mains et ceux qui viennent en concert, parlez-nous un peu de la genèse de cet album ?

Elle est à l’image de notre histoire depuis 2007. Cette année-là, nous étions à Cracovie pour enregistrer « Immortal Flame », notre troisième album. Nous sommes restés en Pologne à nous tous près de cinq semaines, et nous passions le plus clair de notre temps au studio. Dans cet environnement propice, certaines chansons sont déjà nées là-bas, comme Black Flag par exemple qui ouvre l’album. Après le départ d’Éric et Tony, Sébastien et Bertrand ont continué d’écrire des chansons et de les peaufiner en répétition et sur scène. Certaines ont bien changé avec le temps. Et quand nous nous sommes regroupés, forcément les titres ont été à nouveau remaniés et améliorés par l’apport de la collectivité.

Nous avons aussi pioché dans le répertoire de TOY des chansons qui se prêtaient à l’atmosphère de PHENIX, et tout ça a donné Ignition dont nous sommes très contents.

Il y a eu du temps entre le moment où vous avez enregistré cet album et le moment où il est sorti, vous avez été jusqu’au-boutiste ou le gars qui s’occupait du son a eu la flemme et non la flamme (oui je sais, jeu de mot à la con) ?

En fait, l’enregistrement en lui-même a déjà duré un long moment. Encore une fois, les contraintes du quotidien se sont invitées dans notre passion et nous avons dû composer avec. Les emplois du temps de chacun ont fait que les prises de son d’abord, et le mixage ensuite, ont pris près de deux ans, ce qui, c’est vrai, est très long. Notre producteur, Pierre-Emmanuel ‘’Man’’ FISCHER, s’est adapté à nos obligations en jonglant lui aussi avec les siennes et nous lui en sommes très reconnaissants car il a abattu un travail de titan pour aboutir à ce disque. Nous souhaitions avoir le meilleur son possible, avons peaufiné les détails, bref ! Nous avons fait de notre mieux chacun à notre niveau mais ça a pris beaucoup de temps et d’énergie. A l’arrivée, nous ne le regrettons pas car l’album sonne vraiment bien et la production sert vraiment les compositions, ce qui n’avait jamais été autant le cas auparavant. Man a fait un superbe boulot qui contribue grandement à la flamboyance de l’ensemble et nous lui tirons notre chapeau !

Concrètement on a là un concept album ou chaque morceau est individuel ?

Chaque morceau est indépendant mais leur agencement a été réfléchi pour tâcher d’apporter une cohérence à l’ensemble. Ceci dit, il y a quand même un morceau fil rouge entre tous nos albums, à savoir la saga The Endless Quest

Il y a quand même une histoire de suite là-dedans, avec un morceau qui revient sur chaque album vous pouvez nous parler du concept ?

C’est ça : « The Endless Quest » fut la toute première composition que nous avons faite avec PHENIX. Faut-il croire qu’on y a insufflé d’entrée tout ce qui fait notre essence, notre univers musical, puisque nous avons souhaité développer ce thème qui faisait déjà plus de 9 minutes avec son intro. C’est un morceau très heavy mais aussi progressif dans le sens où il contient différentes atmosphères, des passages calmes en son clair comme des riffs très lourds. A l’époque de le première partie, l’histoire contait juste les voyages d’une sorte de Surfer d’Argent, le Wanderer, un être éternel, routard cosmique désabusé parcourant l’univers en quête de bonheur et de sérénité, mais éternellement insatisfait malgré l’infinité de mondes et de splendeurs à sa portée.

Dans le deuxième album, nous avons rien moins que doublé la mise avec 18 minutes d’épopée, reprenant certains motifs emblématiques du premier mouvement, développant et apportant d’autres thèmes. Le Wanderer a commencé à se dire qu’il y avait peut-être après tout une fin à sa quête et que la réponse n’était pas au dehors mais en lui.

La troisième partie de plus de 10 minutes revisite et enrichit les précédentes, et notre voyageur réalise enfin que la clé de tout, ce qu’il recherche tant et qui lui manque tellement c’est… Bien sûr, c’est l’Amour. 

Pour ce nouveau mouvement, nous sommes de nouveau partis sur un morceau de 18 minutes et avec peut-être encore plus de variations que dans les précédents, et nous savons à présent qui est ce Wanderer et d’où lui viennent ces pouvoir et sa quête. Ce n’est pas du tout un super héros, non, c’est un homme plongé dans le coma que sa compagne veille, et qui lutte intérieurement pour tâcher de se réveiller. Tout son périple est en fait le cheminement de son esprit dans son univers intérieur pour trouver une issue et revenir à la conscience. Et il semblerait bien qu’à la fin de cette chanson, il voie le bout du tunnel.

Nous en sommes arrivés à un point où nous aimerions conclure cette histoire ; il est donc fort probable que la cinquième partie soit aussi la dernière, et nous avons quelques idées à ce sujet, mais ça, ce n’est pas pour tout de suite 😉

Vous n’avez que des compos de Phenix ou vous avez pioché dans les projets parallèles respectifs et si oui, est-ce que ces morceaux possédaient l’essence de Phenix ?

Nous avons effectivement utilisé du matériel de TOY, notamment avec la chanson Broken toy qui a été remanié pour permettre son intégration aux standards de PHENIX ; mais même comme cela, elle reste assez différente de l’esprit général du groupe. Cela dénote une nouvelle ouverture à d’autres choses, et marquera certainement de son empreinte notre prochain album.

Time Crisis quant à elle avait été composé par Olivier juste avant son départ du groupe, de fait, cette chanson qui aurait pu être sur le troisième opus est restée dans les cartons, dont elle est ressortie avec son retour. C’est donc une nouvelle ancienne chanson, qui a certes évolué, mais dont les bases datent du PHENIX de 2005, même si avec TOY, ils l’ont jouée entre temps.

On est obligé d’avoir des morceaux aussi longs pour que la musique de Phenix prenne toute son ampleur ou on aurait pu avoir plus court ?

Tous nos morceaux ne sont pas si longs. Plusieurs titres de l’album font entre 4 et 5 minutes. Mais c’est vrai que nous composons des chansons assez souvent longues, voire très longues. Ceci dit, faire plus court, ce serait selon nous couper dans l’essence des compositions : tous les passages ont un sens qui sert notre idée du morceau. Nous sommes conscients que ça ne peut pas plaire à tout le monde mais c’est notre façon de faire…

Finalement, nous nous sommes toujours définis comme un groupe de Heavy Metal, mais ceux qui nous collent une étiquette progressive n’ont peut-être pas tout à fait tort ! MDR

D’ailleurs on sent quand même que vous êtes sortis des codes du Heavy pure, comment vous voyez l’évolution musicale de Phenix ?

Nous n’avons pas de schéma préconçu, d’idée précise ou de plan pour l’avenir sinon suivre notre inspiration du moment et voir là où elle nous mènera…

Parlez-nous un peu de celui qui est à l’origine de ce magnifique artwork qui à mon sens est le plus percutant de tous ceux que vous avez eu ?

Quand nous avons commencé à envisager sérieusement de refaire un disque, nous nous sommes tournés naturellement vers celui qui nous accompagne depuis le début et réalise notre univers graphique, notre ami Coco qui est architecte à la ville. Un autre de nos amis, Vito, architecte lui aussi (décidément, ces gars-là ont du talent !), a été inspiré par nos thèmes et nous a spontanément proposé une ébauche de dessin. Sa proposition a plu à tout le monde, il l’a donc peaufinée et Coco y a ajouté une touche finale pour en faire la pochette du disque. Si l’image de couverture est de Vito, tout le reste a été fait par Coco et l’ensemble reste très homogène, jusqu’au logo dont la texture évolue d’albums en albums pour coller à l’ambiance visuelle de chaque disque.

Fun fact (comme on dit en Franche-Comté) : si vous cherchez bien, nos bouilles se cachent dans les flammes des ailes de l’ange aux cheveux de feu 😀

Aujourd’hui quand vous sortez votre album vous le sortez dans l’optique de le défendre bec et ongle en jouant régulièrement ou vous le sortez et vous verrez bien ce qui se passe ?

Evidemment nous aspirons à jouer autant que possible sur scène partout où ce sera possible mais encore une fois, il nous faut désormais jongler avec nos contraintes personnelles qui sont bien différentes de celles que nous avions il y a vingt ans ; et puis la pandémie a également porté un sérieux coup aux spectacles. Deux de nos concerts ont déjà été annulés (du moins reportés à 2021), mais la sortie de crise semble poindre, et a priori, c’est bien parti pour une reprise progressive à commencer par le festival Hiboux et le Chien Blanc à la Cude les 17 et 18 juillet prochain ( ndlr : à confirmer )Ensuite on verra mais on a quelques idées dans le coin et d’autres beaucoup plus loin pour aller partager avec le public nos nouvelles chansons et les anciennes…

Brennus… c’est bien mais bon cela n’a jamais propulsé la carrière de Phenix…

Peut-être mais cela correspond à l’investissement personnel dont nous sommes capables compte tenu de nos obligations respectives, BRENNUS Music est pour nous une valeur sûre et pour ce quatrième opus, nous avons choisi de jouer la carte de la fidélité.

Bon et maintenant vous allez faire quoi ?

Des concerts dès que ce sera de nouveau possible bien sûr, mais aussi travailler les multiples nouvelles compositions que nous avons déjà dans les cartons !

Un clip comme vous avez proposé c’est bien mais un vrai clip avec un vrai scénario c’est encore mieux… est-ce un truc qui pourrait un jour voir le jour ?

L’envie est là, les idées ne manquent pas, alors oui, ça pourrait voir le jour. Un jour… Mais quant aux moyens pour le faire ? Qui sait ? La Flamme brûle toujours alors peut-être que oui…

En attendant, vous pouvez retrouver toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube PHENIXmetal (https://www.youtube.com/user/phenixmetal), et nous suivre sur Facebook (www.facebook.com/phenixmetal). Quant à notre nouvel album, Ignition, il est disponible comme nos trois autres disques chez tous les disquaires, sur les plateformes de streaming (Deezer, Spotify, iTunes, Amazon Music…) et auprès de notre label en VPC.

Merci pour cette interview et pour le soutien que vous apportez au groupe, et au plaisir de nous retrouver à un concert. D’ici là, gardez la Flamme ! 😉

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