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DRF : Le 17 Juin 1789 les états généraux deviennent Assemblée Nationale, le 17 juin 1940 Pétain demande l’armistice, le 17 juin 53 les ouvriers Allemands se révoltent et l’Allemagne fait appel  à la Russie pour vaincre l’insurrection… comment Cowards compte-il marquer les esprits du 17 juin 2016 ? 

Adrien : Aucunement

DRF : Rise to Infamy est sortie il y a un an et demi, quel regard vous portez sur cet album et qu’a-t-il apporté au groupe ?

Adrien : Je ne sais pas ce qu’il a apporté au groupe mais moi je l’adore, je pense que c’est l’album de l’année

DRF : En quoi se voulait-il plus abouti que son prédécesseur ?

Adrien : En tout. Il est travaillé autrement, la composition, la tension, tout est meilleur sur ce disque-là.

DRF : Vous le dites vous-même, vous produisez une musique pleine de contradictions, de principes, qui amène à faire grincer des dents et ne vous créé pas que des amis, est-ce un rôle de provocateur que vous cultivez involontairement ou est-ce que c’est la marque de fabrique de Cowards, à l’instar de certains  groupes ?

Adrien : C’est un peu entre les deux, on ne cherche pas à choquer, on pourrait s’y prendre autrement si on le voulait. On ne cherche pas à provoquer, et encore une fois si on voulait provoquer on pourrait s’y prendre  autrement. Parfois on dit ou on fait des choses qui vont être mal perçues, après ce n’est pas grave car on a envie de les dire, on a envie de les faire. Je ne pense pas qu’on soit entièrement injustes non plus. Les gens qui nous accueillent… la plupart d’entre eux n’ont pas vraiment à se plaindre. Les gens qui me rendent des services n’ont jamais eu à se plaindre, les gens qui m’enquiquinent ont choisi le mauvais con pour jouer, je peux être encore plus qu’on qu’eux. J’ai pas de bannière de la provoc je ne suis pas assez intelligent pour ça et en plus ça m’intéresse pas.

DRF : Un line-up qui ne bouge pas est-ce que ça va être une force pour composer votre prochain opus

Adrien : Si ça ne bougeait pas se serait une force effectivement. (soupir)

DRF : D’ailleurs vous aviez produit un premier effort presque spontanément après votre formation, celui-là a un peu tardé, vous prenez votre temps votre prochain disque ?

Adrien : Je pense que le prochain album va prendre du temps puisque le prochain EP est déjà prêt. Et s’ils sont d’accord il sortira chez Throatruner.

DRF : On vous sent flirter régulièrement avec le Black Metal et on se demande quand est-ce que vous allez passer à l’acte ?

Adrien : Probablement jamais. J’adore le Black Metal mais il faudrait que je trouve une vraie manière de concilier ça. Tu sais j’habite dans une ville et je ferais une musique de la forêt car pour moi ça restera toujours une musique de la forêt. Sauf peut-être, un de nos groupes préférés, Leviathan, Américain, le mec est pas de la forêt et c’est un ouf, sa musique est dingue, on est des vrais fans. Lui arrive a concilier ce côté décadent et dégénéré et ce côté-là, j’adore.  Si j’avais le talent de créer une musique aussi dégénérée qu’on puisse appeler du BM et qui garde un côté débile je le ferais, mais je ne pense pas  avoir assez de talent pour le faire. Je me contente de mettre des touches là où j’arrive à le faire avec Cowards.

DRF : Entre un mec prêt à se mettre une balle sur votre avant dernier album et une femme qui risque d’y passer quel est le message caché et doit on y voir un fil conducteur ?

Adrien : Tu oublies de parler du premier artwork avec la nuée de corbeaux. On n’a pas bossé avec les mêmes personnes. Le deuxième avec le type qui se met le pistolet dans la gueule, c’est Navette, un tatoueur de Lyon qui l’a fait. Et il y a eu un quiproquo entre nous. Moi je voulais un mec que tu sentes un peu désespéré mais qui avait un rapport un peu sensuel avec son flingue, qu’il ait l’air gay, pd, j’en sais rien, mais qu’il ai un rapport un peu sensuel avec son flingue. Que tu sentes une ambivalence, est-ce qu’il aime son flingue ou est-ce qu’il se déteste lui ?  Et là y’a aucune ambiguïté tu sais que le mec va s’en tirer une. Il est très en tension, moi je voulais un mec détendu qui passe un bon moment avec son pistolet. J’aurais trouvé ça intéressant, après c’est peut être difficile à dessiner, moi je ne sais pas, je ne dessine pas du tout. Après, avec la troisième pochette, le point commun aurait-été l’ambivalence. Toi tu dis que la meuf va peut-être, certainement y passer. Mais en fait tu ne sais pas. Tu vois juste une femme qui n’a pas l’air très en détresse, qui a des mains autour de son cou mais ça ne serre pas.  Tu ne sais pas si c’est de la tendresse, si c’est de la haine, si c’est du sexe ou si c’est un câlin et c’est ça qui m’intéresse dans cette image et c’est pour ça qu’on l’a utilisée.

DRF : Vous avez sorti un clip pour le titre Bend The Knee, est-ce une expérience que vous allez réitérer dans le futur ?

Adrien : J’adorerais soit avoir les moyens soit avoir les connections qui nous permettent de faire un clip qui nous ressemble vraiment. J’aime bien le clip de « Bend the Knee », c’est un ami polonais qui nous l’a fait, il ne nous a pas demandé d’argent, je n’avais pas trop de droit de regard dessus, c’est une jolie suite d’images, des images un peu libres de droits, des images sans aucune personnalité vraiment rattachée, il a fait depuis plein de trailers et de clips pour plein de groupes qui se ressemblent tous. Il les fait avec talent, mais dans la mesure où je ne le payais pas je ne pouvais vraiment râler mais ça ressemble à tout le reste. J’adorerais avoir les moyens de faire un clip qui nous ressemble.

DRF : La pluralité des styles balayés par votre musique vous permet de toucher un public qui ne serait pas forcément venu vous voir en concert : vous partagez la scène avec Hangman’s Chair, ou avec All For Nothing, jouez comme tête d’affiche du Superbowl of Hardcore…

Adrien : Tu a choisi 3 dates assez particulières, c’est assez rigolo. Partager la scène avec Hangmans’Chair c’était au petit bain, on a joué avec eux car ils nous ont invités pour la sortie de leur album, je pense que c’est un peu car à une époque j’ai joué avec eux. Ils ont voulu inviter des copains, moi j’ai vachement apprécié j’étais content. J’adore ces mecs, depuis qu’on ne joue plus ensemble je crois qu’on s’entend très bien et je trouve ça très bien ce qu’ils font. Je suis moins fan de leur dernier disque, mais c’est parmi les meilleurs musiciens que je connaisse dans la scène parisienne, je leur ai déjà dit, je l’ai déjà dit avant, ils le savent, c’est des killers. Moi j’étais content qu’ils nous invitent, j’ai joué avec eux pendant 4 ans, on a partagé beaucoup de choses. J’ai trouvé ça assez logique mais à je ne me suis pas non plus dit que c’était normal. Le Superbowl, je crois qu’on a été invités un petit peu à la va-vite par les organisateurs. Ils ne nous ont pas mal traités, mais ils ne nous ont pas vraiment bien traités non plus. Je crois qu’ils ne nous aiment plus, ce n’est pas très grave, ça arrive. Après on n’était pas vraiment à notre aise sur cette scène là car on n’est pas vraiment un groupe de Hardcore, et encore moins sur cette scène qui rassemble plein de groupes de Hardcore positif qui parle de famille et plein de trucs dans le style. Nous on ne fait pas vraiment une musique Hardcore, on a beau être catalogués Hardcore machin mes couilles en salade, nous on n’en fait pas. A la rigueur j’aimerais bien en faire mais je  ne sais pas en faire. Et on s’est retrouvés sur cette date un peu… on était contents d’être là, on fait le show et les gens qui veulent écouter du Hardcore ils ne veulent pas écouter Cowards, je le conçois très bien, ça ne me dérange pas. Et la date avec All For Nothing c’est un pote qui a bouclé la date, il avait besoin d’un groupe pour ouvrir il nous a appelé, on a joué. C’est pour ça tu as choisi des dates assez particulières. Je ne pense pas que notre style musical pluriel ou je ne sais pas quoi nous permette de jouer avec n’importe qui. Je pense que si les gens retiennent quelque chose de notre musique, c’est qu’on n’est pas content et qu’on a l’air méchant. C’est surtout la négativité que les gens vont retenir et pas la musicalité.

DRF : Vous jouez aujourd’hui au Hellfest ça fait quoi d’ouvrir la première journée de festival ?

Adrien : Ça fait plaisir.

DRF : Aujourd’hui quels sont les attentes, les envies de Cowards ?

Adrien : Aller, vivre et devenir. Ecrire, enregistrer et partir faire des concerts

DRF : Je vous laisse conclure cette interview et vous remercie !!

Adrien : C’est moi qui te remercie et merci. Deux merci.

 

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