C’est le 16 novembre dernier que nous, les deux Valaisans du Daily Rock, nous déplacèrent du côté du Port Franc de Sion. Au vu de la qualité des groupes proposés, il était impossible de manquer cette soirée Death/Black métal. Des instants qui permettent de garder la flamme du métal allumée et où les groupes mettent le feu. En clair, une soirée où l’on s’immole à Sion.

Les Italiens de Embryo ne nous laissent pas un souvenir impérissable. Les deux premiers titres sont un peu brouillon, le temps de laisser aux musiciens de s’habituer à un chanteur remplacé au pied levé dû à une situation personnelle. Ils arrivent ensuite à se rattraper, mais un peu trop tard vu la longueur du set. Le manque de fluidité de celui-ci ne permet pas au public de vraiment rester dans le concert. Au niveau de l’ensemble, l’apport d’un clavier n’est pas probant vu que ses parties ne se limitent qu’à des nappes d’accords que nous n’entendons pas toujours. Une petite demi-heure et puis ils s’en vont. Il est donc temps pour vos serviteurs de gorgeonner une énième bière, aimablement servie par la performante et sympathique équipe de bénévoles derrière le bar.

Monument Of Misanthropy, c’est la grosse claque musicale de la soirée. Chaque membre du groupe est une bête dans son domaine. Le batteur nous offre une régularité exemplaire, couplée à des capacités ambidextres affolantes, notamment lors des blast-beats. Le bassiste avec son jeu au doigt qui s’amuse comme un gamin, le guitariste qui reste plus discret mais décoffre, et le chanteur balançant entre growls aigus et graves : on ne peut pas en avoir assez. Les variations de tempo, les cassures rythmiques et un certain sens mélodique ne nous laissent pas le loisir de nous ennuyer. Deux nouvelles chansons ont été présentées durant leur set, restez à l’affut !

Direction la Scandinavie, la Norvège pour être un tantinet plus précis. Ragnarok est au black métal ce que Lofoten est aux fjords. Leur dernier album ‘Non Debellicata’ est sorti la veille du concert, donc pas besoin d’attendre trop longtemps avant d’entendre les titres en live. Le groupe n’hésite pas à se rapprocher pour dissiper la discrétion prouvée du public suisse. Le set est très varié et sans point faible, puisant dans la discographie accumulée depuis les années 90. Un concert intense, brutal. Takk skal du ha Ragnarok og se deg snart i Sveits !

La tête d’affiche Immolation n’a pas transcendé. Le show est rigide et le groupe ne semble pas vraiment concerné par son concert. On s’y attendait un peu, étant donné que le groupe, malgré sa légendaire notoriété, a bien de la peine à se renouveler. Certains titres arrivent à crocher auprès du public (‘Into Everlasting Fire’, ‘Lower’), mais le sentiment ne persiste pas dans la durée.

En résumé, on peut confirmer qu’on a passé une bien bonne soirée au Port Franc, tant au niveau du line up que de la compagnie. On attend déjà la prochaine fois avec impatience, et on remercie toute l’équipe retroussant ses manches pour mettre en place de telles évènements.

Texte par Pierric Dayer & Mélanie Follonier

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