Jour 1 – Les piments dans la boue

Pour sa douzième édition, le Greenfield chouchoute son public avec une journée supplémentaire en début de festival, accueillant, entre autre, les Californiens des Red Hot Chili Peppers.

Sous un ciel menaçant, l’équipe Daily Rock monte son campement. Une belle fin de semaine s’annonce du côté d’Interlaken pour le désormais traditionnel rassemblement rock/métal au bord des lacs de Thoune et de Brienz. En ce mercredi 8 juin, le Greenfield Festival accueille une énième fois le « reggae métal » des Gallois de Skindred, accompagné des métaleux de Deftones, avant que LA tête d’affiche de cette édition, les Red Hot Chili Peppers, ne monte sur scène. Une belle programmation en ce premier jour, largement perturbée par des pluies diluviennes.

Tout avait pourtant bien commencé avec Skindred. Un an après leur dernier passage dans ce cadre magnifique, les rockeurs ont une fois de plus fait bondir la fosse. Leur reggae métal dévastateur et motivant, emmené comme il se doit par le chanteur charismatique Benji Webbe, a su chauffer les festivaliers, au point de leur faire enlever leur t-shirt (de métal, évidemment) et les faire tournoyer au dessus de leur tête. Le sens de l’humour du groupe apporte légèreté et motivation : « Ca c’est du heavy-metal ! » clame Benji en reprenant le dernier tube de Justin Bieber. Mission accomplie.

Malgré une entrée en matière des plus encourageantes, la joie retombe bien vite lors du concert de Deftones. Non pas à cause du groupe, exécutant ses meilleurs titres avec panache, mais bien à cause de la pluie torrentielle qui s’abat dès les premières notes. Un déluge qui n’arrêtera pas les fans de « White Pony » ou « Around The Fur ». Les Américains retrouvent leur énergie des débuts et offrent un set furieux, qui retombera légèrement à son milieu pour des titres plus planants, avant que Chino Moreno ne décide de se livrer totalement à son public, bravant la tempête et la boue en pogottant avec ses fans. Un grand moment à saluer, qui redonne le sourire pour la suite.

Désormais, la pluie n’est plus un problème pour les milliers de fans agglutinés devant la grande scène pour applaudir les mythiques Piments Rouges et Chauds du Chili. Pendant 1h30, les Californiens déballent leurs plus grands tubes, les uns à la suite des autres, ne prenant le temps que pour deux chansons inédites – un peu décevante – tirées de leur album à venir « The Getaway ». Tant mieux, on aura le droit au meilleur des Red Hot (By the way, Can’t Stop, The Other Side, Californication…), visiblement ravis de revenir sur scène après quatre ans d’absence. Même si Anthony Kiedis est plus maussade dû à ses récents problèmes de santé, Flea assure toujours le show, que ce soit en marchant sur les mains, ou en invitant ses fans à un bain de minuit dans le lac de Thoune. Les cinq écrans de la scène en forme de patte d’ours illuminent et captivent le public, grâce à un combo vidéo-lumière travaillé. Un show rodé, généreux, dans un cadre idyllique. Quoi de plus pour vivre un grand moment de musique ?

C’est dans une ambiance réchauffée par le concert des derniers nommés que s’est clôturée cette première soirée exclusive de cette édition 2016, avant une nuit fort compliquée, ternie par des pluies estivales peu agréables. Une grande pensée pour tous les festivaliers, qui ne s’attendaient peut être pas à autant d’or bleu autour de leur tente. Un réveil possiblement difficile pour le jeudi, avant d’attaquer une nouvelle soirée, placée en grande partie sous l’ampli du métalcore.

Jour 2 – De la Murphy’s à la Carlsberg

En ce deuxième jour du Greenfield, le soleil pointe enfin le bout de son nez, au son du métalcore, du punk celtique des Dropckick Murphys ou du heavy de la tête d’affiche d’un soir : les Danois de Volbeat.

Après les différents rebondissements dû à la météo, ainsi que quelques interviews (à retrouver prochainement sur Daily-Rock TV), l’équipe de votre journal préféré déguste enfin une bière sous le soleil et au son de Killswitch Engage, venu présenter son dernier album « Incarnate » à Interlaken. Le combo américain pose ses instruments pour la seconde fois au Greenfield, première pour Jesse Leach, chanteur originel de retour dans la formation depuis « Disarm The Descent ». Des mélodies métalcore qui en appellent d’autres, avec notamment August Burns Red qui envahit la Eiger Stage avec un son puissant et léché. Enchainant les clichés du genre musical sans crainte, le groupe de Pennsylvanie exécute ses breakdowns sans fioritures avec une énergie certaine. Prenant au début de son show, mais vite lassant dans son manque d’originalité et son aspect répétitif.

Trois ans après leur dernier passage, les Gallois de Bullet For My Valentine reviennent au Greenfield présenter leur dernier album « Venom ». Avec une petite forme, Matt Tuck semblait plus excédé par la tournée que fasciné par les montagnes, le reste du groupe se contentant de l’accompagner dans les plus gros hits du quartet. « Scream, Aim, Fire », « The Last Fight », « 4 Words », « Your Betrayal », tout s’enchaine sans grande magie, même si les musiciens maitrisent parfaitement leurs gammes. Une petite déception du coté de la grande scène, pour un groupe qui devrait profiter de sa venue pour prendre le bon air des Alpes.

Dès le coucher du soleil, un froid humide et mordant se répand sur la plaine. Comble de malchance, les Britanniques d’Architects, déjà annulés l’an dernier, furent déprogrammés au dernier moment. La raison reste obscure, mais il semblerait qu’un problème familial important soit à l’origine de cette annulation. Le groupe ne pourra pas honorer les prochaines dates de sa tournée estivale. C’est alors avec le punk celtique des Dropkick Murphys que le public présent en nombre souhaitait poursuivre sa soirée. Le combo de Boston, qui fête ses vingt ans d’existence cette année, a réchauffé les festivaliers avec leurs grandes influences celtes, toujours une bonne raison de se déhancher en buvant de l’hydromel.

La soirée se termine en beauté avec les Danois de Volbeat. Le trio, complété par un bassiste externe lors des concerts, proposait sa dernière création : « Seal The Deal and Let’s Boogie » sorti la semaine dernière. Présentant leur Elvis Metal (fortement inspiré de heavy et de « rockabilly » façon Elvis et Johnny Cash), ils ont su transporter les foules, grâce à une scène vraiment impressionnante, quelques effets pyrotechniques bienvenus et leurs plus gros tubes envoyés dans les oreilles attentives des festivaliers.

 

JOUR 3 – En images

 

Jour 4

[Alexandre Caporal + Robin Jaunin]

[Photos : Maud Robadey + Andy Gaggioli]

www.greenfieldfestival.ch

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