Je vous avouerais que j’avais quelques doutes, voire appréhensions avant ce concert fort alléchant sur le papier.
Certes, les monuments de Queensrÿche que sont « Rage For Order » (1986) et « Empire » (1990) tournent en boucle depuis leur sortie mais est-ce que Geoff Tate, 62 ans, ex-leader du groupe à la voix unique et mythique serait toujours à la hauteur pour les magnifier ?

Dès les premiers accords de « Walk In The Shadows » nos cogitations sont balayées par la puissance de feu des musiciens et le chant généreux et sûr de Geoff Tate. Ce dernier, élégamment vêtu d’un veston léopard – pantalon noir et coiffé d’un stetson noir entre immédiatement en communion avec le public de fidèles, tout sourire. Un charisme incroyable ! L’intégrale de « Rage For Order » est magistralement chantée et interprétée comme autant d’évangiles à ses fidèles. Mentions plus à la cover sensuelle de Dalbello « Gonna Get Close To You » , « London » et la belle balade « I Will Remember » qui clôt l’opus.

Un break un peu longuet de 25 minutes ( !) et voici le groupe qui regagne la scène pour interpréter l’incroyable « Empire » également dans son intégralité. Les trois guitaristes font feu de tout accord, enchâssant la voix de Geoff Tate à merveille. On est au taquet pour « The Thin Line » où Geoff Tate nous délivre des riffs de saxo, suivi du jouissif « Jet City Woman » dont le refrain est repris par la salle. Le noyau dur de l’album, « Empire » et « Resistance » font monter l’ambiance d’un cran avant le chef-d’œuvre « Silent Lucidity », intemporel hymne à la divine mélodie et aux paroles venues du cœur.

Un petit tour en coulisses et le groupe revient pour deux cerises sur le gâteau, « Last Time In Paris » et « Take Hold Of The Flame ». Plus de deux heures de pur bonheur !

Pour cette tournée, Geoff Tate est entouré de 5 jeunes musiciens à l’énergie débordante et au talent certain, en particulier l’un des guitaristes solos, l’Ecossais Kieran Robertson. Seul bémol, la batterie électronique est beaucoup trop en avant. Presque désagréable dans les premiers rangs, nous avons davantage apprécié le son en deuxième partie de concert devant la régie son. Cela n’a nullement gâché notre plaisir de retrouver sur scène ce monument du hard rock progressif qu’est Geoff Tate.

Texte et photos : Jean-Blaise « jb » BETRISEY