Elyose - Ipso Facto

Elyose, savant mélange de metal à la sauce heavy (guitares saturées, batterie tapageuse) et symphonique (voix lyrique, chœurs) parsemé d’envolées électro multi-facettes, est de retour avec un deuxième album intitulé Ipso Facto. Trois ans après leur première galette Justine Daaé (chant) et Ghislain Henry (basse), déjà accompagnés du batteur Pat Kzu pour les lives, ont été rejoints par le guitariste Marc De Lajoncquière

On peut affirmer sans trop se tromper que l’arrivée d’un nouveau guitariste a contribué à donner à Elyose et à ce nouvel album une autre atmosphère, plus lourde et pesante que son prédécesseur, le combo guitare/basse étant vraiment à la fête. Alors certes, le résultat reste plutôt sobre : Elyose ne recherche pas à placer un solo coûte que coûte ou à s’essayer à des mélodies complexes et techniques dans ses compositions. Mais à raison ! La gratte à sept cordes fait en effet son boulot à merveille : les riffs de guitare sont pêchus et percutants dans quasiment tous les morceaux et les quelques solos intégrés (De Guerre Lasse, Pour un Écu, Droit dans les Yeux) se fondent parfaitement dans la composition. Même remarque pour la basse, plus discrète, mais tout aussi efficace et qui est notamment mise en avant pendant un pont de quelques secondes dans le morceau Chronocide. Autres éléments incontournables du groupe, les synthés et arrangements électroniques restent assez variés, mêlant notamment sons « aériens », sonorités plus propres à la science-fiction, partitions plus orientales dans Rédemption et frôlant même la dubstep à la fin de Chronocide. L’accompagnement électro apparaît ainsi moins prépondérant que sur Théogyne mais finalement utilisé à bon escient. Ce choix, au profit d’une direction plus énergique de l’album, fonctionne parfaitement et donne l’impression qu’Elyose a réussi à trouver le juste milieu dans le mélange des styles.

Ce constat se remarque aussi du côté de la voix de la chanteuse, qui passe elle aussi à la moulinette « transformation » à certains moments dans De Guerre lasse, L’animal-aimé ou Mon Charme. Mais une fois encore, l’équilibre est au rendez-vous : l’arrangement de la voix employé de manière ponctuelle sert plutôt bien la partie de chant lyrique.
Mieux encore, il se crée une véritable osmose entre voix lyrique, composantes metal et effets électro à travers les refrains particulièrement rythmés et accrocheurs de plusieurs compositions telles que De Guerre Lasse, L’animal-aimé, Plus qu’Humain et Rédemption qui font partie, pour moi, des titres phares de cet album. Le morceau Plus qu’Humain s’impose d’ailleurs comme la composition la plus lourde de l’album avec la présence du chanteur Florent Jannier (du groupe Arkan) venant accompagner Justine Daaé de ses growls sur fond de guitares saturées ; tandis que Contretemps termine l’album plus en douceur avec des couplets soutenus par une guitare sèche, prenant ainsi davantage l’allure de ballade.

À noter enfin la volonté du groupe de chanter en français, et même si les paroles sont parfois difficiles à comprendre lors des envolées lyriques de la chanteuse, les textes (composés pour la plupart par le batteur Pat Kzu) s’avèrent intéressants à découvrir et même drôles comme sur le titre Pour un Écu !

Si le style d’Elyose et l’album Ipso Facto devraient rebuter les fans de metal crasseux ou les plus puristes, ils constituent pourtant le maillon idéal entre les univers du metal industriel et symphonique du côté de la scène metal française. À retenir, donc !

http://www.elyose.com/home.html

http://dooweet.org/

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