Sans le savoir, Deficiency s’est mis une pression d’enfer pour son prochain album studio. Il leur sera effectivement très difficile de proposer autant de diversité et d’inspiration que sur ce flamboyant The Dawn Of Consciousness … quoique ! On sent d’emblée que le groupe a souhaité surprendre sa fanbase, en s’essayant à quelques menus changements. Les passages mélodiques, les riffs audacieux, les variations rythmiques, et les enchaînements réussis entre calme et violence sont toujours au programme, mais alignés d’une manière bien plus réfléchie que la moyenne. Ou comment apporter de la fraîcheur, tout en préservant sa force de frappe et son identité.
Le quatuor innove, se cherche, rebrousse chemin puis brûle les étapes et confirme avec ce nouvel opus un net regain de forme, mais également son souhait de ne pas stagner. Si le thrash metal reste l’ingrédient principal de sa mixture, on devine cependant un large panel d’influences vivaces, et une multitude de détails figure sur ce troisième disque. Un troisième disque d’ailleurs, à la longue durée de vie tant on y découvre et redécouvre des choses au fil des écoutes.
L’intensité est réellement présente, et l’ensemble fourmille de rebondissements en tous genres. Ces musiciens possèdent la fougue et l’impétuosité de la jeunesse, n’ont apparemment pas le temps d’attendre et n’ont qu’une seule envie, celle de dévorer la terre entière. La violence n’est pourtant pas le seul terreau du groupe, et on retrouve à plusieurs moments des passages qui feraient presque penser à la folie d’un Devin Townsend, par exemple. Mais pas de panique, ce ne sont que quelques gouttes d’eau noyées dans un océan d’agressivité (même si certains morceaux sont de véritables ovnis).
On sent donc un combo totalement décomplexé, et qui propose un emballage avec un avantage certain, celui d’être diversifié. L’aspect salvateur, c’est que Deficiency n’oublie pas au passage son sens de la mélodie au milieu de toute cette furie. Et c’est là toute l’importance d’avoir dans ses rangs un chanteur comme Laurent Gisonna, qui peut chanter d’une manière teigneuse mais aussi d’une manière mélodique. Son chant est à coup sûr plus varié que sur The Prodigal Child, et il utilise ici toute l’étendue de ses capacités.
De ce fait, comparer The Dawn Of Consciousness avec son prédécesseur relève de la gageure, tant ce nouvel album m’a subjugué par sa richesse. Suffisamment bien agencé dans sa tracklist pour ne pas paraître linéaire malgré sa longueur, il vous faudra bien assimiler ce concept album pour en saisir toute la quintessence, et avec un raffermissement musical aussi important et une envie permanente d’évolution, on ne peut que leur souhaiter d’atteindre leurs objectifs. Epatant, tout simplement.
 

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