Dakh Daughters
Dakh Daughters

Fribourg, donjon du Belluard. Trente-troisième édition du Festival Belluard Bollwerk International. L’enceinte, forteresse médiévale, vestige de la fortification de la ville, accueille ce soir-là sept femmes maquillées telles des poupées russes, vêtues de capes vertes, chaussettes montantes, chaussures vernis et coiffures déstructurées. Les Dakh Daugthers, sortes de croisement entre des petits chaperons verts et des Fifis Brindaciers ukrainiennes qui vont bien vite laisser tomber leur cape verte pour révéler des robes et collants déchirés que Vivienne Westwood n’aurait pas renié.

Dès le début du spectacle, on s’étonne: les images projetées en arrière-plan comportent des sous-titres. Les langues slaves sont pourtant des langues qui, même sans les comprendre, mettent en marche l’imagination. Les sous-titres sont pourtant ici un moyen d’entre dans leur univers et de capter une dimension supplémentaire du show.

Sur scène les attendent divers instruments, dont des contrebasses, violons, une batterie…

Les Ukrainiennes nous embarquent dans une performance impressionnante mêlant danse et musique de façon théâtrale dans un mélange de musique traditionnelle ukrainienne balançant dans l’absurde et le burlesque. Les langues slaves ont ceci de magique qu’elles expriment à merveilles les airs festifs mais également les histoires de guerres et sujets plus graves.

Dakh Daughters
Dakh Daughters

En dehors de la prestation du groupe, on notera une autre chose agréable: le public se tait, même dans les moments calmes, au contraire des concerts de rock où le nombre de décibel ne suffit parfois pas à couvrir le blabla incessant du public.

C’est qu’elles ont du coffre, ces femmes! Les voix se font rarement calmes, et le phrasé parfois haché leur donne un air de revendication, à tel point que certaines chansons prennent des airs de manifestes. Musicalement, elles mélangent musique traditionnelle ukrainienne et sonorités pop modernes avec justesse, et se risquent même à se lancer dans des moments de rap endiablé!

Les mouvements des artistes se font parfois mécaniques, souvent gracieux, et sont à leur meilleur dans la danse d’une sorte de kalinka décalée et rock n roll.

Chez les Dakh Daughters, on sait mettre sa rage et son talent ensemble pour montrer qu’on a pas forcément besoin de grosses guitares pour être punk.

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