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Croc The Rock Festival – Etagnières – 24 au 25 octobre 2014

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VENDREDI 24 octobre

Honnêtement, Etagnière serait le dernier lieux auxquels un rockeur moyen penserait pour y organiser un festival. Et pourtant! La salle communale se mue en haut-lieu du rock’n’roll pour la troisième année d’affilée. En bons rockeurs curieux, votre équipe dévouée a pris le LEB et bravé les températures hivernales pour se nicher dans la touffeur du Crock The Rock.

Les Rag Dolls, trio originaire d’Olten, avaient la tâche d’inaugurer la scène du vendredi. Un trio péchu et énergique qui cartonne outre Sarine faisait ses premiers pas en terres Romandes. Bien que leur jeu de scène est dansant, festif et que les jeunots ne font aucune fausse note, force est de contacter que la sauce ne prend pas vraiment auprès du public. Le manque d’originalité, souligné par « Johnny Be Good » en tant que chanson de rappel, aura fait certes dodeliner le public, mais sans grande conviction. Il faut dire que la tête d’affiche pointe gentiment le bout de son nez…

Toujours sous forme de trio, ce sont les hollandais Birth Of Joy, qui défraient la chronique, qui s’élancent sur la scène de la salle communale. Déjà deux cent dates à leur actif rien qu’en 2014 pour ce groupe rock’n’roll qui présente une partie beaucoup plus psyché que sur leurs albums. Les solos grondents et les plages planantes tiennent le public en haleine, avant de lancer « Rock’n’roll Show » en troisième partie de concert. Ce sera le coup de grâce, et le public est en folie. Des moshpits, des danses, des hurlements, plus rien ne retient le Crock The Rock de faire la fête! Un mélange d’alcool, de son et de charisme feront de ce concert un moment inoubliable.

Il n’est pas encore minuit et le duo lausannois John Dear clôt cette première soirée. Des morceaux bluesy tout à fait accrocheurs contrastent avec une présence scénique qui manque encore un peu de bouteille (ou de Jack, c’est selon), mais qui promet à ce turbulent « ex-Zorg » de s’assurer une place sur la scène Romande pour les prochaines années. Le public, quant à lui, a probablement trop sué lors du concert de Birth Of Joy ou est trop ivre pour apprécier ce groupe émergent : la salle s’est vidée, probablement à cause des derniers transports en commun…

 

SAMEDI 25 octobre

Dans une démarche opposée à Birth of Joy, dont le show la veille avait gagné progressivement en puissance, Dirty Sound Magnet semble chercher d’emblée à emballer le public et démarre un concert sur les chapeaux de roues avec des titres irrésistiblement accrocheurs. La stratégie fonctionne : l’intérêt de la foule est capté, les regards fixés sur le guitariste, virtuose époustouflant, et le chanteur, aussi sexy que l’est sa voix aboutie. Marquant soudain la différence avec un titre plus calme allégé par de l’acoustique, les Fribourgeois révèlent un paysage musical riche qui sent bien le blues rock britannique des sixties – seventies, évitant dans cette évolution de lasser par la répétition d’une même formule. Un clin d’œil est d’ailleurs lâché à la légende du blues qu’est Robert Johnson, sous l’ombre de qui était marqué la soirée Un bis, et c’est déjà fini. Même sans rien en attendre, ce show d’ouverture fut une excellente surprise !

Kill It Kid adopte un tempo plus tempéré, plus lourd, que leurs prédécesseurs de scène. Mais même dans leurs riffs pesants et saturés on reconnaît facilement le spectre d’un blues dégénéré par les années. Et la voix de Chris Turpin, qui à l’oreille lui donnerait vingt ans de plus, insiste également sur cet héritage bluesy. Kill It Kid détourne cette influence dans une direction assez inédite, construisant son univers dans un rock bâtard de quatre décennies de déclinaisons. Au chant, la claviériste seconde le guitariste, partageant certains morceaux avec lui, lui laissant toute la place pour d’autres, réveillant à chaque passation de flambeau l’attention du public. Et si ce dernier s’agite moins que lors de la prestation de Birth of Joy de la veille, la musique de Kill It Kid se prêtant moins aux pogos, son intérêt n’en semble que plus marqué. On retiendra notamment le clin d’oeil appuyé au chanteur de Cream, James Bruce, décédé le jour-même, lors d’une intro de « Sunshine of your Love » en plein passage de « Don’t it Feel Good », sans oublier le titre « Hurts to be loved by you », chanté exceptionnellement par Steph, claviériste de son état, qui nous mettra dans… tous nos états…

 

Les Black Widows Project sont d’emblée forcés de terminer un festival décidément bien trop court, compte tenu de l’organisation sans faille et de la programmation exceptionnelle. Nous sommes samedi, et quoi de mieux qu’un groupe qui envoie du bois sans répit pour terminer cet évènement 2014? Le quartet parfait sur toute la ligne aura son rang de fans accroché aux barrières pour s’époumoner sur tous leurs titres, récents et anciens, avant de terminer sur le trop puissant « ah-ah-ah-uh », que tout le monde reprendra en chœur. ça fait décidément plaisir à voir.

www.croctherock.ch

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