Après un « Rise to Infamy » plein de subtilités visuelles et musicales, on voit là le combo parisien revenir très fort avec un EP de 5 titres des plus punitifs qui soit.

Le groupe a toujours mis un point d’honneur à provoquer le doute chez l’auditeur, et ce dès la prise en main du CD. On se souvient de la pochette de « Hoarder » en  2013 qui nous laissait pantois en nous demandant si le gars allait tirer ou non (même si pour celui-ci la question ne se posait presque pas). On a encore dans un recoin de notre tête la pochette du précédent opus, où on pouvait s’interroger sur le but de cette strangulation: plaisir SM un peu poussé ou tout simplement strangulation jusqu’à ce que mort s’en suive ? Aujourd’hui, l’ambiguïté vient d’abord de cet homme qui vole, avec ce titre  » Still ». Le mec vole, mais de son plein gré, ou alors on l’a poussé ? Il a l’air quand même vachement tranquille avec ses mains dans les poches. On reconnaît direct l’esprit torturé des musiciens de Cowards !

Point de vue musique, là encore, l’ambiance est plutôt noire. Le groupe étale devant nous tout un savoir faire, beaucoup de styles sont balayés, mais aucun ne ressort plus qu’un autre, on ne peut que remarquer certains passages teintés de black sans pour autant catégoriser le groupe dans ce style. Chaque morceau distille sa propre rage avec une intensité plus ou moins prononcée, sans jamais vous laisser rependre votre souffle. Comme si le groupe ne se suffisait pas à lui-même, celui-ci se voit rejoint pas Matthias Jungbluth, qui n’est autre que le vocaliste de Fange ou encore Calvaiire pour un titre des plus radicaux qui soit. L’alliance vocale est parfaite, la teneur musicale est extrême, la puissance de destruction de ce morceau est indéniable.

Après trois titres le groupe se plonge dans l’exercice de la ré interprétation. Si en 2013 la reprise de 16 Horsepower « Blessed Persistance » n’avait laissé personne de marbre, sur cet album c’est la titre « Every Breath You Take », composé par Sting pour Police, qui ne vous laissera pas insensible. Très loin de son original, je pense qu’il y a peu de chance que Sting ait un jour pensé que ce titre serait joué d’une telle manière. Je me demande bien ce qu’il pourrait en penser en l’écoutant. « Hello, my name is Oliver » voilà comment commence cette reprise de  » One Night in New York City » de The Horrorist, transformé en  » One Night In Any City ». Pour les amateurs d’électro Chris Liebing avait déjà effectué un remix de ce son électro, c’est maintenant au tour des parisiens de lui donner une touche beaucoup plus oppressante que l’original. Un rythme très martial, une voix éraillée, une ambiance dérangeante, bref une belle alliance pour un beau final.

Après, tout ce travail, c’est magnifique, franchement cet EP est d’une très bonne tenue et c’est plutôt positif. L’essai est transformé après un « Rise to Infamy » des plus couillu. Il ne reste plus que deux choses à faire au groupe. La première c’est se détacher de cette putain d’image de petit frères de Kickback. Le groupe a définitivement prouvé qu’il avait un univers bien à lui, alors hormis le chant je ne vois plus ce qui fait que le rapprochement soit aussi facile. La deuxième chose et non des moindres : c’est de venir nous botter le cul à Marseille. Ben oui quoi, on n’a plus le droit de rêver ?

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