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Le PALP festival nous aura mitonné une programmation de ouf pour sa sixième édition. Des grosses pointures ou des figures historiques qui pratiquent leur art hors cadre ou en petit comité dans le Valais constituent la marque de fabrique de cette manifestation estivale rock’n’roll d’excellente facture Les vieux briscards de Coroner y ont livré un de leurs trois concerts de l’été et les absents peuvent se mordre les doigts (ou autre chose si ça les chante) d’avoir loupé un fleuron du metal helvétique qui, tel les vieux Bordeaux, se bonifie avec le temps.


Il revenait aux régionaux de l’étape de Blasted d’ouvrir pour les légendes du thrash national. Les Romands ont fait parler la poudre devant les épicuriens qui s’étaient filer rendez-vous au Valais. En dix années d’existence, le quatuor omniprésent sur sa scène régionale pouvait compter sur ses fans pour les encourager durant leurs quarante-cinq minutes de set. Plus new school que la tête d’affiche, Blasted a envoyé une débauche de puissance à la fois pugnace et hautement technique. Comme ça a fait du bien au milieu des festivals de l’été que de se taper cette bouffée de riffs influencés par Pantera dans une configuration à taille humaine avec une formation locale qui touche sacrément sa bille.

La première partie a assuré sa partie avec brio, mais j’avais super hâte de me taper Coroner même si ces lascars n’ont rien sorti depuis carrément une génération de rocker et de rockette. Mon pote, qui comme moi n’est plus tout jeune, a déclaré avant le début du show que si les vétérans envoyaient l’intégralité de ‘Grin’ (leur dernier album sorti il y a vingt-trois ans), il serait aux anges et pour ma part j’aurais préféré une verticale de ‘No More Color’ (une tuerie pour les ceusses qui l’ignorent). Finalement, nous n’aurons droit ni à l’un ni à l’autre dans sa totalité, mais à une revue de leur discographie constituée de titres sélectionnés habilement.

Ce fleuron du metal helvétique avait fait les beaux jours de ma jeunesse avec quelques autres structures plus obscure dont naturellement Celtic Frost voire les régionaux d’Apocalypse. L’ex-trio s’est mis en hiatus il y a belle lurette et sur le microsillon c’est le calme plat depuis la sortie de ‘Grin’. Sur scène s’est un peu mieux puisque le désormais quatuor a régulièrement sorti le matos des flying cases pour repartir sur la route à l’occasion de quelques tournées, mais c’est individuellement que j’ai le plus croisé ces messieurs récemment lors de leurs prestations live avec d’autres collectifs suisses (en intérim chez Eluveitie ou en tant que titulaire pour 69 Chambers par exemple).

L’été du Coroner-Reunion sera constitué de trois dates seulement (et ouais seulement…). Je ne remercierai jamais assez le Palp d’avoir fait partie de ce tiercé. Les Suisse-Allemands en grande forme olympique (c’est de saison) n’ont rien perdu de la technicité qui fût jadis leur marque de fabrique. Si le portable flanqué d’un sticker du groupe faisait tache sur scène avant le début du show, l’apport de samples envoyés depuis la scène et le support pour les cœurs a contribué au show d’excellente facture qui a été déployé par Coroner. Ceci même si le personnage aux allures de prof d’école (Daniel Stoessel pour ceux que ça intéresse) qui se cachait derrière son Mac surprenait un poil en criant ‘Die By My Hand’, extrait de ‘No More Color’ envoyé comme bouquet final du show.

Débuté sur un enchaînement issu de la compil sortie dans les années nonante (‘Golden Cashmere Sleeper Pt. 1’ et ‘Divine Step’), le show a vu défiler par la suite des titres plus classiques issus des ‘vrais’ albums du combo. Ron Royce, bassiste, chanteur et deuxième membre originel avec le guitariste Tommy Vetterli se donna la peine d’interagir dans la langue de Molière à plusieurs reprises avec le public voire en anglais pour introduire ‘Semtex Revolution’, issue de ‘Mental Vortex’, un texte traitant des psychopathes ou extrémistes poseurs de bombes qui n’a rien perdu de son actualité un quarte de siècle après sa sortie. C’est le crâne luisant et dégoulinant de sueur que le frontman a introduit ‘Masked Jackal’, un morceau tiré de ‘Punishment for Decadence’ – le deuxième album du groupe – qui rejoint l’histoire de l’homme orange qui brigue la Maison Blanche.

Au final, une excellente revue de la production discographique d’un groupe incontournable de la scène metal d’antan qui a ravi les vieux de la vieille et les jeunes Padawan n’ayant pas connu la formation alors qu’elle sortait ses opus. Après un final en apothéose, l’enchaînement ‘Reborn Through Hate’ de leur première prod et morceau d’ouverture de ‘No More Color’ (mon album préféré, l’avais-je mentionné ?), mon poteau et moi sortîmes de la salle valaisanne – comme tout le monde le sourire aux lèvres – en ayant eu droit chacun à une poignée de compos issues de nos albums préférés de ce groupe hors du commun qui marqua l’histoire bien au-delà des frontières nationales. Merci !

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