On parle de temps à autre d’albums maudits, pour des disques, soit mal perçus par le public et les médias, soit parce qu’ils n’auraient jamais dû voir le jour pour diverses raisons. Shitting Bricks est clairement un disque qui mérite sans doute le plus ce qualificatif. Quel attrait trouver à ces compositions basiques et répétitives ? Et pourquoi prendre le temps de les écouter ?
Victime d’une identité trop lisse, cet opus n’atteindra pas un niveau suffisant pour s’imposer dans votre discothèque. Aucune prise de risque à l’horizon, rien à se mettre sous la dent, au point que la performance inégale au chant de Chris Holmes vous servira de fil rouge. En même temps, difficile de l’imaginer imitant Blackie Lawless n’est ce pas ?
Vous l’aurez compris, les surprises sont rares en ce qui concerne l’interprétation, ce qui, si cela peut-être interprété comme une forme de naufrage laisse cependant à se questionner sur l’intérêt de cet exercice. Mais bon sang, pourquoi n’a t’il pas fait appel à un chanteur digne de ce nom ?
Bien difficile de trouver des points d’accroche en dehors de quelques refrains, et ce n’est donc pas avec cet album que l’ex Wasp va conquérir son public, et il est fort à parier que les fans, même les plus obtus, ne trouveront qu’un intérêt limité à ces titres dont la qualité d’exécution est proche du médiocre. La banalité l’emporte la plupart du temps et les onze pistes sont d’une rare faiblesse et particulièrement faciles à oublier.
Cet opus renforce en fait la perte de repères pour les amateurs du guitariste qui ne savent plus s’ils peuvent espérer quoi que ce soit d’un musicien, qui prend au contraire, le risque de se décrédibiliser auprès de ceux qui attendaient un sursaut de sa part. Shitting Bricks est majoritairement décevant, ne laissera pas une trace indélébile de son retour et certaines chansons sonnent à peine comme des faces B. Au final, il ne reste quasiment rien ou presque à retenir d’un disque sans âme, juste conçu pour surfer sur le nom de cet américain au passé légendaire.
