C’est dans un cadre somptueux et chargé d’histoire qu’a lieu ce concert de Ben Harper.
En effet l’Abbaye de Neimenster au Luxembourg est passé de lieu de prières à prison ou aussi hôpital militaire, en un magnifique lieu de culture et donc de concerts estivaux. Un lieu où la salle de concert Luxembourgeoise ‘Den Atelier’ aime a organiser ces concerts en plein air et on les comprend aisément en pénétrant sur ce parvis. Ce soir c’est Ben Harper qui se produit sur cette scène extérieure à l’arrière-plan somptueux. Un concert reporté à plusieurs reprises comme beaucoup depuis le COVID mais que d’aucun attend avec une impatience encore plus fébrile.

Le public, très décontracté ce soir, profite encore du soleil, des bars et autre food trucks présents. Et c’est Nathan Graham qui ouvre le bal devant un parterre de spectateurs encore un peu clairsemé. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un personnage qui en impose tant par sa taille que par sa voix très bluesy. Un musicien, une guitare, seul sur scène, et l’attention du public est immédiatement captée. Une voix splendide et des titres très intéressants mêlant soul, blues ou funk. Un artiste à suivre ne serait-ce que par la justesse de son jeu et sa voix impeccable.

Puis à 21 heures, c’est au tour de Ben Harper & The Innocent Criminals de faire leur apparition sur scène. C’est Ben Harper que le public attend, mais ce groupe-là c’est un véritable plus. Plus de groove, plus de percussions, plus de force. On sent immédiatement la connexion entre les musiciens qui jouent ensemble depuis 1995 (avec quelques changements et pauses entre-temps). Le groupe démarre par ‘Below sea level’, a cappella d’abord, puis progressivement les instruments se glissent dans la chanson. Cette entrée en matière douce et progressive emmène les spectateurs dans un univers musical feutré et envoutant comme sait habillement le faire Ben Harper. Des titres plus connus et souvent même repris par le public font suite, comme ‘Jah work’, ‘Burn to shine’ ou encore ‘Diamonds on the inside’. Un large panel de styles qui oscille entre rock, reggae ou blues, et qui montre toute l’étendue du talent des musiciens.
Ben Harper enchante son public par sa voix tantôt feutrée tantôt plus énergique, mais aussi par ses changements de guitares et de sons. En effet, la Lap steel guitare que Ben Harper affectionne, sa marque de fabrique depuis des années, est toujours un moment que le public attend tout particulièrement pendant le concert.  Quelques magnifiques solos plus tard, le groupe continue de puiser dans son riche répertoire et enchante d’avantage le public déjà conquis par cette richesse de styles et ce jeu si puissant. Et puis c’est le splendide morceau ‘Amen, Omen’ qui clôt la première partie du show… Un morceau que les gens attendent fébrilement tant il réveille des émotions, et ce soir, cela ne dérogera pas à la règle. Ce cadre, cette voix unique, rendent ce titre encore plus beau et plus intense.

Après quelques minutes de pause et un rappel du public, le groupe enchaine avec des morceaux comme ‘When she believes’, ‘Ain’t no use’ ‘Fly one time’ et puis, une conclusion incroyable avec le titre ‘With my own two hands’ repris en chœur par une foule enthousiaste. Des titres plus mélancoliques, d’autres plus rock et entrainants, on passe des larmes à la joie pendant ces deux heures de show, et cela pour notre plus grand plaisir.

Des musiciens hors pairs, des morceaux d’anthologie, un rythme incroyable et une voix qui vous transporte et qui fait naître de belles sensations. Voilà ce qu’est un concert de Ben harper & The Innocent Criminals. Personne ne reste insensible, et les gens sortent même de cette expérience avec un grand sourire. Merci à ces musiciens incroyables et si talentueux qui se font clairement plaisir sur scène et nous transmettent tout leur bonheur de pouvoir continuer à jouer dans des lieux si magiques et devant des spectateurs toujours aussi enjoués.

Ne reste plus qu’à patienter encore quelques jours et, cerise sur le gâteau, on pourra aussi se régaler d’un nouvel album ‘Bloodline Maintenance’.

[Marjorie Delaporte]