Trois décades (déjà !) qu’Arena, fer-de-lance du courant neo prog aux côtés de Marillion, IQ et Pendragon notamment, arpente les scènes européennes et nous offre des albums aux mélodies sublimes et aux textes bien construits. Accompagnant les pères fondateurs Clive Nolan (Pendragon, claviers) et Mick Pointer (ex-Marillion, batterie), on retrouve avec plaisir John Mitchell (It Bites, Asia, Frost*, Lonely Robot…, guitares et chœurs depuis 28 ans,) Kyle Amos (basse, depuis 11 ans) et Damian Wilson (Threshold, Headspace…), chanteur charismatique, au micro depuis 2020. Arena est l’un des groupes qui a le plus joué à la Z7 (14 fois au moins), autant dire que les fans de Suisse, d’Allemagne et France voisine n’allaient pas manquer de souffler les 30 bougies de cet appétissant gâteau d’anniversaire avec leurs héros.
Comme à son habitude, Damian Wilson est dans la salle avant le concert, accueillant les spectateurs, les gratifiant d’un chaleureux sourire, échangeant quelques mots au gré des rencontres ou se prêtant volontiers au jeu des autographes et selfies. Une attitude unique, généreuse et reconnaissante qui en dit long sur le chanteur au grand chœur et à l’immense talent. Il n’y aura pas de première partie avant la prestation des Britanniques, ce qui permettra au public d’apprécier des titres de neufs albums différents tout au long des deux heures de concert que l’on ne verra pas passer.
C’est ‘Valley of the Kings’, monumentale et épique chanson du premier album à l’intro solennelle qui ouvre les feux. Damian entre en scène, souriant, sous les vivats du public. Impressionnant comme il fait siens les titres sur lesquels quatre autres chanteurs l’ont précédé, lui qui ne figure que sur le dernier album studio en date (‘The Theory of Molecular Inheritance’, Verglas Music, 2022). Les classiques suivent jusqu’à notre coup de cœur, ‘How Did It Come to This ?’, sublime balade ou chaque artiste se surpasse, en particulier Damian qui y met toute son âme et son cœur. Le solo stratosphérique de John Mitchell à la six-cordes nous fait décoller plus vite que Starship tandis que Mick Pointer nous réservera une petite surprise en jouant de la flûte à l’intro et l’outro de cette chanson. A relever également le délicat ’21 Grams’ avec la belle intro groovy de Kyle à la basse, construction tout en douceur qui monte en puissance, réflexion sur la vie – la mort – l’au-delà. Arena enchaîne avec ‘Moviedrome’, titre conceptuel de près de 20 ( !) minutes, une fois de plus illuminé par les soli de John.
A mi-concert, Damian demande au public de s’écarter et créer un couloir. Il nous rassure tout de suite en disant que ce n’est pas pour un ‘wall of death’ mais bien pour qu’il puisse venir au milieu de l’audience lors de ‘The Equation (The Science of Magic)’. Incroyable expérience avec le chanteur qui s’arrête devant un fan, prend un autre par l’épaule avant de remonter sur scène. Il récidivera un peu plus tard sur ‘Life Goes On’, voulant avoir la vue sur la scène côté public. Fin de concert avec le monumental ‘Solomon’ du premier album, et le traditionnel ‘Crying for Help VII’ qui fait grimper aux murs l’un de mes compagnons de concert. Certes, un titre convivial repris en chœur par le public mais un peu rébarbatif et qui gagnerait à être remplacer par ‘Crying for Help IV’, petit bijou du premier album. Qu’à cela ne tienne, les fans quitteront la Z7 avec la banane et des étoiles plein les yeux.

























