Nous y sommes enfin, l’été fait son apparition, les premières vraies chaleurs se pointent à l’horizon et le Jazz, sous toutes ses formes, et sous-genres, vient cohabiter avec nous le temps de nous faire rêver, revisiter des classiques, et surtout, explorer ce merveilleux genre musical et ainsi découvrir de nouveaux talents. Je connaissais bien sûr Al Di Meola, ce guitariste légendaire très polyvalent, un élément essentiel dans l’évolution du jazz fusion. Mais quelle surprise fut la première partie du concert chargée de préparer la scène pour nous, avides mélomanes.

Pour être franc, je ne connaissais pas du tout cet artiste au nom exotique qui allait nous souhaiter la bienvenue et nous accueillir. Hichem Khalfa était, selon moi, un artiste algérien venant tenter d’élargir ses horizons à Montréal. Je dois avouer que volontairement j’avais omis de faire une recherche sur cet artiste, m’assurant ainsi la surprise des plus totales: ils sont établis à Montréal, mais aussi ils sont excellents!

Hichem est un trompettiste très talentueux et simple de personne, affichant un beau charisme de modestie et de générosité. Entouré de sa bande, dont Jérôme Beaulieu au clavier, Dave Croteau à la batterie et de Jonathan Arseneau à la basse, Hichem Khalfa nous offre des pièces de leur album «Réminiscences». Un jazz très bien structuré où les acolytes de Mr Khalfa servent de support à l’instrument doré de Hichem. Le «rhodes» de Jérôme Beaulieu ajoute une profondeur et une douceur très appréciée aux titres composés par Mr Khalfa. Certaines pièces ont des sonorités arabes («Momo»), tandis que parfois on applique la recette Be-bop (Years Later), bref un Jazz classique, mais toutefois accessible et agréable. Après une réception des plus chaleureuses du public (dont moi) nous allions pouvoir passer au plat principal le sourire aux lèvres et l’anticipation dans les yeux.

J’avoue avoir été chanceux, car avant le spectacle, j’ai croisé Mr Meola à l’extérieur et je lui ai souri sans le reconnaître! J’étais tellement pressé de ne pas arriver en retard que je m’en suis rendu compte qu’après coup! Donc, j’arrive en lieu connu, la maison symphonique de Montréal, la résidence de l’orchestre symphonique de Montréal! J’avais déjà pu apprécier la qualité sonore de cette salle, et j’étais donc assez fébrile à l’idée d’y entendre Mr Meola.

Dès son arrivée sur la scène, une pluie d’applaudissements fusait de partout et la relation positive entre Montréal et cet artiste était palpable. Nous avons eu droit à plusieurs de ses succès dont Flight over Rio, Midnight tango, Notorious ainsi que du matériel de son plus récent album Opus.

La première partie se voulait plus électrique tandis que la seconde priorisait la guitare classique acoustique. Pour ma part, la salle était particulièrement efficace au niveau acoustique. Par contre, l’aspect électrique semblait plus déficient, pas mauvais, mais moins efficace et «propre» comme son.

Cela n’enleva en rien le plaisir de revisiter toutes ces belles pièces de qualité avec des musiciens hors pair, dont le percussionniste qui avait une symbiose remarquable avec Al Di Meola, fort de plus de 20 ans de complicité avec Al. Aussi, la surprise de ce concert fut ce violoniste découvert il y a 3 ans par Mr Meola et qui avait juré de l’inviter à ses prochains concerts. Un violoniste hyper talentueux qui se fusionne très aisément avec les technicalités du jeu de Al Di Meola. Evan Garr de son nom, un nom à retenir pour sûr! Cette soirée fut mémorable tant au niveau de la prestation que des gens que j’ai pu côtoyer et aussi échanger sur une des plus belles passions qui m’habitent: Le JAZZ.

Texte: Martin Desbois

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Photos: Marie-Emmanuelle Laurin

 

Photos: Jesse Di Meo