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Agnostic Front. Encore un nom parmi les plus connus et respectés du metal qui continue encore et encore à faire vivre sa musique. Et comme l’a dit un confrère, à la manière de Napalm Death, ils sillonent le monde dans toutes les salles et les villes aussi petites que possible. Aujourd’hui avec « The American Dream Died », 11e album du quintet qui, à la manière des anglais, sont encore repartis pour un tour.

L’authenticité, tel est le maître mot de Roger Miret et sa bande et dans le hardcore, le groupe en est l’un des garants. Quatre ans après « My life my way » qu’en est-il aujourd’hui ? Pour ma part, c’est un bon album « made in New-York », bon successeur aux cultes « Victim in Pain » et « United Blood » mais pas exempt de défauts.

La pochette annonce la couleur, une statue de la liberté dont le visage est remplacé par une tête de mort. Musicalement, dès les premières notes ça part dans tous les sens ! « Straight to your face » comme ils disent là-bas aux Amériques. Globalement, pas un titre passe les 3 minutes, et la moitié font au maximum 1 minute 30.  Non, Roger ne s’est pas foutu de nous en proposant un album ressemblant à un pur album de punk hardcore, ouais 27 minutes, c’est tout ! Le titre le plus long de l’album est celui qui rassemble le plus de monde : « Never Walk alone » avec, excusez du peu : Lou Koller (Sick Of It All), Toby Morse (H2o) et Freddy Circen (Madball), trois frontman qui représentent le NYHC.

Il y a plusieurs couches dans cet « The American Dream Died ». Une couche violente avec les rapides, incisives et revendicatives « Police Violence », « Enough is enough », « I can’t relate » et « No war fuck you ». Pas besoin d’expliquer quels sont les thèmes de ces chansons, leurs titres parlent pour elles : c’est rapide, puissant, directement inspiré par ce qu’ils faisaient à la fin des années 1980. Roger est belliqueux, violent, protestataire. Miret balance ses couplets à une vitesse impressionnante, preuve que les années qui passent n’ont que peu d’influence (quoiqu’en live, il commence à se fatiguer), un break, et une accélération du rythme avant de se finir brutalement. « Social Justice » même si elle est plus longue, correspond à cet archétype de chansons agnostic frontiennes.

La couche nostalgie se ressent également dans la musique d’Agnostic Front : « Old New York » et « Just like yesterday » dégagent toutes les deux beaucoup de mélancolie, sur ce qu’est devenu le hardcore, New York, la disparition du CBGB’s. Là, le « chant » de Roger se teint d’une pointe d’émotion, loin de la véhémence précédemment citée.
Mais, car il y a un mais, il y a quelque chose qui me turlupine dans cet album. Mes premières écoutes m’ont fait penser à un album pas inspiré, pauvre en nouveaux riffs, « We walk the line » « Only in america » et « A wise man » m’ont peu plu. Certes, comme Napalm Death, Motörhead et bien d’autres, on ne leur demande pas de réinventer leurs genres, leurs styles, mais là où Napalm a réussi, Agnostic Front a en partie échoué. Comme je l’ai dit, j’ai eu l’impression d’une galette assez peu inspirée, où les new yorkais se reposaient sur ce qu’ils savaient faire le mieux, et surtout, sans énorme mandale dans la figure. Ah non, cet album n’est pas mauvais, il fait bien penser à ce que le groupe sortait entre 1983 et 1986, mais la production est anti-datée (comme l’a dit le même confrère, c’est bien la peine d’avoir Erick Rutan au mix) et surtout c’est plat, tout plat.

Au final on retrouve ce que l’on aime chez les New Yorkais, après le réussi « My life my way ». Une doublette d’albums qui fait du bien. Court, rapide, incisif, revendicatif, voilà un groupe qui depuis 30 ans continue sa croisade contre les multinationales, le racisme, le fascisme et tout ce qui représente le combat du Hardcore depuis toutes ces années. Mais avec un défaut de taille, celui qui pourrait déranger pas mal d’auditeurs, qui est le même que pour le dernier Sick of it all : une pointe de lassitude, un manque d’imagination et parfois une platitude sur certains titres. Les gros morceaux de l’album rejoindront une set-list faite de tubes monstres, les autres seront oubliés. Mais ne boudons pas notre plaisir, on a le droit tout de même à un bon album de Hardcore, court, puissant et nostalgique, et c’est le plus important.

http://agnosticfront.com/

http://www.nuclearblast.de/fr/

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