Les accroches musicales l’attirent, les riffs de guitares l’appellent; Félix-Édouard se livre dans Entre-temps, avec toi, son récent microalbum paru le 26 septembre 2025. Toujours dans la même veine du pop-rock indie des années 1980, ses quatre nouvelles pièces bien senties témoignent des hauts et des bas d’une peine d’amour aiguë chez l’artiste. Que ses maux du cœur l’empêchent de sortir du déni dans Pour l’instant (écrite en 15 minutes) ou qu’ils persistent dans ses remises en question dans Un vide, le chanteur originaire de La Prairie exprime sa perte de repères avec la ferveur d’un jeune amoureux sensible et encore en apprentissage de la vie.

« Mon corps reste statique
Face à l’horloge qui défile
Mon cœur si fébrile
Ne veut pas d’une vie docile »
–Tout à l’envers
Si les paroles sont parfois effleurées, avec quelques rimes forcées, ces petites lacunes se tamisent par des mélodies efficaces et des arrangements adroitement conçus de guitares électriques – aux solos de Tim B. Young – et de synthétiseurs. On aime le dynamisme de Tout à l’envers, la chanson la plus affirmée de l’opus, ainsi que l’optimisme de J’men attendais pas. Soulignons-le : l’auteur-compositeur-interprète possède le sens du refrain et la voix distinctive, au timbre captivant, pour élever une pop facile d’oreille à la Ludovick Bourgeois. Ses qualités d’auteur s’améliorant, ses qualités d’interprète retentiront autant que l’intelligence du texte d’un chansonnier. On a l’impression qu’il veut adapter ses chansons au format de la radio commerciale, mais on ne peut nier ses efforts à naviguer entre deux pôles de l’écosystème musical québécois. Réalisé à nouveau par son acolyte Alexandre Paquette, un musicien et réalisateur particulièrement doué, cet opus bénéficie du talent et de la direction de ce dernier, qui joue également de la batterie et de la basse. On peut prédire que ce tandem créatif contribuera à l’épanouissement du plein potentiel de Félix-Édouard. Malgré les qualités certaines de son microalbum, Entre-temps, avec toi laisse entrevoir que le meilleur est, malgré tout, encore à venir pour l’artiste. Cette chance, il mérite qu’on la lui accorde à mesure qu’il développera son identité musicale.
Crédit photo : Florence Pluhar
Pour écouter le microalbum Entre-temps, avec toi :

