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Le génie anglais du prog-rock Steven Wilson, plus connu comme le leader de ‘Porcupine Tree’, est revenu avec un album solo hommage au rock psychédélique des 70’s. Rencontre avec l’intéressé pour sa première venue à Lausanne.


 
Une session d’autographes était organisée cet après-midi à Lausanne, comment s’est elle déroulée ?
C’était génial ! Tu sais c’est toujours magique d’arriver dans un endroit que tu ne connais pas et découvrir des gens qui t’attendent, peut être depuis des années avant de pouvoir te rencontrer. Ce qui m’a le plus surpris c’est le nombre de jeunes de la vingtaine qui étaient présents. C’est assez jeune pour mon public habituel.

Pourquoi être revenu avec un album solo sans les musiciens de Porcupine Tree ?
D’une certaine façon la plupart des choses que j’ai faites étaient des projets solos. Pour Porcupine Tree c’était moi qui composais toute la musique. C’est devenu un groupe après coup grâce à l’engouement qu’il a provoqué et l’entente entre les membres. La différence ici c’est que j’ai décidé de donner mon nom à ce projet, simplement parce que je voulais faire quelque chose de différent qui m’appartenait entièrement. Je voulais rendre hommage au rock progressif et psychédélique des 70’s dans un album, quelque part ce que j’avais toujours voulu faire. Il fallait juste que je me sente assez en confiance, c’est chose faite.

Comment expliquer alors que ce style plaise aux jeunes de la vingtaine n’ayant jamais connu les 70’s ?
Je ne suis pas si sûr que ces jeunes ne connaissent pas les 70’s. Il n’y ont jamais vécu, certes, mais moi non plus. Il suffit d’avoir grandi avec des groupes comme Led Zeppelin ou Black Sabbath pour se sentir appartenir à cette époque.

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On peut d’ailleurs entendre tes influences : Genesis, King Crimson, Pink Floyd… 
Pas vraiment Genesis… mais King Crimson et Pink Floyd c’est sûr. Ce sont des groupes avec lesquels j’ai grandi, ils font parti de mon ADN musicale. Même si je ne le fais pas consciemment, ces groupes ressortent surement dans mon son et dans ma manière de composer. Je considère cet album comme une lettre d’amour à ces groupes que j’aime tant et plus particulièrement à King Crimson qui est pour moi une de mes influences majeures. Mais il est normal que tu repères des influences de vieux groupes considérés comme des ‘classiques’. Surtout avec la connaissance musicale qu’ont les gens et ce que diffusent les médias et internet. Tout le monde devient à peu près capable d’identifier un peu de Bob Dylan ici, un peu de Nirvana là… Et je ne suis pas différent, tu peux donc citer ce genre de groupes dans ma musique.

Pourquoi aimes tu autant cette période et ce style psychédélique ?
Pour moi ces musiciens étaient de vrais artistes qui n’obéissaient ni aux règles ni à la forme de la musique pop. Pour moi cette dernière est restrictive, même si, attention, j’aime aussi beaucoup ce genre d’artistes. Je ne me sens juste pas attiré à jouer de la sorte en tant que musicien. Je préfère penser la musique comme un voyage, raconter quelque chose d’imprévisible. Un peu comme dans le cinéma d’ailleurs ! Quand tu regardes un film, tu veux être transporté par une histoire et des rebondissements auxquels tu ne t’attends pas. Pour moi la musique doit avoir cet aspect narratif.

Tu n’es donc pas un compositeur pop ?
Oh tu sais j’ai écrit quelques chansons pop et quelques ballades avec Porcupine Tree, mais je ne pense pas que les gens me voient comme ça ni ne me connaissent grâce à ça. Pourtant je suis très fier de ces chansons ! Je pense juste être meilleur dans le progressif.

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Pour moi j’imagine Steven Wilson comme un fou avec tellement d’idées qu’il ne peut s’arrêter de composer de la musique et de sortir des albums. Ai-je bon ?
Oui surement (rires) ! Au début de ma carrière j’avais 3 ou 4 projets différents mais c’est Porcupine Tree qui a décollé et qui a trouvé son public. Le succès était un peu inattendu et j’ai continué à me concentrer sur ce projet. Mais j’avais tellement d’idées différentes pour d’autres projets que je savais que je n’allais pas me cantonner à celui là. Peut être que si Porcupine Tree n’avait pas eu ce succès j’aurais commencé ma carrière solo plus tôt. Les gens s’attachent très souvent aux ‘marques’, et j’ai eu du mal à lancer mon projet sans avoir l’étiquette Porcupine Tree. Pour moi c’est seulement l’étape d’après. Je change et j’avance, voilà pourquoi il était temps de faire cet album.

Tu joues donc avec d’autres musiciens que ceux de Porcupine Tree, comment s’est passée la recherche des nouveaux ?
Certains sont des amis de longue date, d’autres m’ont souvent été recommandés par d’autres musiciens, et certains étaient des musiciens que j’avais vus en live et que je voulais absolument pour mon projet. Par exemple j’ai volé mon bassiste à Steve Hackett (rires). Mais Steve est un bon ami à moi, il ne m’en a pas voulu. J’ai trouvé important de changer de musiciens pour préserver l’âme de Porcupine Tree, mais aussi pour amener de la fraicheur à mes compositions. Moi je reste le même, il fallait donc apporter du nouveau à ma musique.

À propos du titre de l’album, ‘The Raven that Refused to Sing’ fait il allusion à ta personne qui refusait d’apprendre la guitare ?
C’est une interprétation intéressante, je n’y avais pas pensé (rires). Il est vrai qu’étant petit on a voulu me faire prendre des cours de piano, de guitare, et j’ai détesté… En vérité ce titre est à propos d’une histoire de fantômes. L’album raconte celle d’un vieil homme voulant absolument faire chanter un corbeau qui visite son jardin. Il veut se prouver que ce dernier est l’incarnation de sa sœur défunte lui ayant chanté des chansons quand il était petit.

FICHE CD :
The Raven That Refused To Sing
Kscope
février 2013

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