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La SF, ce truc de boutonneux

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La SF, ce truc de boutonneux

C’est bien connu, la science-fiction, c’est pour les geeks. T’as une vie, un boulot, et surtout, t’as pas le temps de te demander qui est le daron de ce petit blondinet qui agite frénétiquement un néon dans tous les sens.

Le truc, c’est qu’ils sont partout, maintenant. Entre le bordel médiatique orchestré à chaque nouveau Star Wars et les multiples références pop culture contenant d’étranges cabines téléphoniques et des anneaux bleutés, tu vas finir par passer pour une brêle si tu te documentes pas un peu. T’as du bol, on est pas des crevards, on t’a vaguement préparé le terrain. Voilà, dans le désordre chronologique le plus complet, un petit topo sur cinq séries qui te permettront de converser avec aplomb des meilleures méthodes de voyage interstellaire en toutes circonstances.

Stargate

Notre première galéjade télévisuelle compte en fait trois séries tirées de la même franchise. Toutes puisent leurs racines dans un film somme toute pas terrible réalisé par l’inamovible Roland Emmerich. Si t’es un peu branché ciné, t’es pas sans savoir que le bonhomme est un habitué de la SF à gros budget et à scénar bon marché. La thématique globale est toute simple : les anciens astronautes sont réels, et oui, ça sonnait mieux avant que tout ce qu’Internet compte d’allumés prenne ça au sérieux. L’une des nombreuses races qui ont un jour peuplé notre galaxie a cru bon de relier une bonne partie des mondes habitables par un réseau de portes des étoiles permettant de voyager instantanément un peu partout. De la grande aventure donc, avec un délicat parfum de roman pour petit garçon façon XIXe. Années 90 obligent, certains effets spéciaux ont un peu vieilli, et la version Atlantis semble subir un peu moins les outrages du temps. L’ensemble propose quoi qu’il arrive un divertissement pas si débile qu’il n’y parait et les thématiques traitées réservent souvent des surprises intéressantes.

Doctor Who

Lorsque la décision fut prise au sein de notre sacro-sainte rédaction de traiter de la SF dans les séries, ton serviteur s’est trouvé bien emprunté. Comment dissimuler son ignorance crasse du mythe télévisuel britannique par excellence ? D’accord, d’accord, tout le monde s’accorde à dire qu’on enfreindrait une règle tacite en omettant les aventures du Seigneur du Temps dans le présent contexte. Mais alors quoi ? Un peu de vernissage culturel s’extasiant sur le fait qu’une série des années 60 est encore en production actuellement (malgré un hiatus d’une quinzaine d’années) ? Une énumération de tous les aspects de la culture populaire insidieusement infiltrés par des cabines téléphoniques bleues ? Une liste de la cohorte d’acteurs ayant campé le rôle titre ? C’est tout de même chiant, Doctor Who. C’est peut-être d’ailleurs le meilleur argument pour te sortir les doigts et rattraper ton retard : même si tu l’as jamais regardée, tu finiras bien par être obligé d’en parler…

Battlestar Galactica

Le nom de notre troisième protagoniste ne t’est probablement pas inconnu. Tout a commencé avec une antique série à papa nourrie aux maquettes maladroites à la fin des années 70. C’était sans compter sur sa réfection complète au milieu des années 2000 qui en a fait rien de moins qu’une des meilleures contribution au genre. L’humanité, érigée en fédération dans des mondes si éloignés qu’ils ont perdu toute trace de la Terre, est aux prises avec une redoutable civilisation de machines. La créature de Frankenstein ayant décidé d’atomiser méthodiquement le museau de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un être organique débute dès le pilote par un gigantesque feu d’artifice en mode interplanétaire. Les survivants se retrouvent projetés en plein sentier des larmes cosmiques à bord d’une flotte de coucous hétéroclites menés par un vieux général au bord de l’alcoolisme et une secrétaire à l’éducation propulsée présidente à son corps défendant. Intrigue, psychologie des personnages ou même gestion intelligente de l’espace au niveau de la mise en scène contribuent à créer un véritable chef-d’œuvre qui a largement sa place auprès des cadors du grand écran.

Black Mirror

Voilà encore un de ces OVNI audiovisuels dont nos amis britanniques ont décidément le secret. Point ici de trame narrative de longue haleine qui te fera manquer à tous tes devoirs le temps d’épuiser les saisons disponibles sur ton site de streaming favori. Chaque épisode est parfaitement indépendant du suivant, tant en ce qui concerne l’intrigue que les personnages. Un seul fil rouge pour guider tout ça : interroger notre rapport à la technologie. Oublie tout de suite les productions américaines aseptisées où même le sang semble propre. Prépare-toi à entrer dans un monde complètement dégueulasse où l’on se fera un plaisir de te mettre le cœur au bord des lèvres dès le premier épisode. Indubitablement déconseillée aux petites natures, on ne peut que te la recommander chaudement pour un monde où les selfies désinvoltes laissent la place à une humanité esclave sans le savoir.

The Expanse

Le petit dernier dont il faut se rappeler dans le domaine propose une approche originale et rafraichissante. Dans environ deux siècles, notre bonne vieille civilisation aura progressivement colonisé tout le système solaire. Par là, il faut entendre « exporté notre merdier géopolitique jusqu’aux confins des corps célestes accessibles ». Mars, puissance indépendante est à couteaux tirés avec des Nations Unies qui ont pris du galon, et la ceinture d’astéroïdes regorge de prolétaires exploités en mode « récolte du coton XXIIIe siècle ». On se retrouve donc dans un contexte tendu juste comme il faut et prêt à péter pour suivre les tribulations de plusieurs destins éclatés qui finiront par se croiser au sein d’une fresque épique et menée de main de maître. Tantôt contemplatif, tantôt film noir dans la plus pure tradition, la série a déjà gagné avec brio ses lettres de noblesse après une petite saison et demie. Profite, pour une fois qu’on te vend pas une vieillerie !

 

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