La perspective de la sortie d’un nouvel album d’Overkill m’excite toujours autant, et encore plus depuis Ironbound (sorti en 2010), qui voyait les américains revenir en très grande forme. Depuis, en pleine possession de leurs moyens, ils réussissent le tour de force de ne plus décevoir et en ont profité pour aligner The Electric Age (2012) et White Devil Armory (2014). Avec pour colonne vertébrale un thrash solide et vindicatif, arrive en ce mois de février leur dernière livraison, The Grinding Wheel, qui risque d’en surprendre plus d’un.
Le succès se joue parfois sur des détails. Overkill peut en témoigner, lui qui est un des piliers du thrash metal, mais qui pourtant n’a jamais été reconnu à sa juste valeur. Ces musiciens originaires du New Jersey ont toujours dû se contenter de jouer les seconds couteaux dans cette catégorie, malgré un style résolument old school dépoussiéré de très belle manière. Leur mérite, selon moi, est d’avoir pu présenter ces dernières années des albums différents les uns des autres, mais qui affichent tous la marque de fabrique si particulière, chère à Bobby Blitz et D.D Verni, les deux membres fondateurs toujours à bord.
Et ceux qui pensaient qu’ils allaient perdre de la puissance en prenant de la bouteille vont rapidement déchanter. Une nouvelle fois, ils nous démontrent que l’on peut être inspiré sans rien inventer et malgré le fait qu’ils ne nous proposent rien de neuf avec The Grinding Wheel, ce nouvel opus est efficace du début à la fin. Avec des compositions pour la plupart savamment dosées et articulées, et une intégrité inébranlable, le groupe se repose sur ses acquis et ses points forts pour nous balancer dix titres qui possèdent une énergie palpable et fédératrice.
La charpente rythmique est comme toujours solidement installée, les riffs incendiaires et la voix reconnaissable entre mille de Bobby Blitz (au débit vocal impressionnant) sont accrocheurs. Globalement, ce nouveau disque est moins chargé en stéroïdes que les précédents, qui atteignaient tous régulièrement le point de rupture en termes de compression et de production. Ici, ça respire, les instruments ayant un peu plus de place et d’espace pour s’exprimer. Ce qui ne veut pas dire qu’Overkill n’est plus une machine de guerre et un vrai mur du son, bien évidemment.
Et comment résister à ces clins d’œil semblant tout droit sortis du passé et qui nous prouvent encore une fois, qu’il faut toujours se méfier des vieux briscards (Pour rappel, la formation a été fondée en 1980). Un Overkill des grands jours tout simplement.