HellFest 2016

Hellfest tu m’as tué… comme d’habitude, j’ai envie de dire. Mais avant de te tailler un short en règle, revenons sur le départ pour le fest. Bon la SNCF c’est bien, tes grèves qui pourrissent la vie de bien des gens, mais arrête de nous faire peur avec tes « partira, partira pas » : j’en ai presque pas dormi les jours avant. Et puis hé ho oublie pas qu’il y a un deux poids deux mesures dans les règles à appliquer (après c’est les règles j’en suis conscient) mais un metalleux, ce n’est pas un supporter de foot violent hein, alors ton interdiction de vendre des bières alors que tu peux réaliser un chiffre d’affaires non négligeable, moi je trouve cela pas intelligent … mais bon c’est les règles.

Bon après des péripéties d’ordre matériel, nous voilà enfin arrivés devant l’entrée du Hellfest, normalement prévue à 16h00, les portes s’ouvrant avec une heure trente d’avance. Et là commence, même pour nous, l’attente pour récupérer nos bracelets. C’est qu’il y a foule à la tente VIP/ PRESS. Aussitôt le précieux sésame en poche, on fonce au camping, la pluie n’aura pas attendu qu’on plante la tente pour nous gratifier d’une bonne dose d’arrosage, heureusement de courte durée.13418877_1316326675089624_8967068227587764256_n Au programme de la soirée, apéro Daily Rock, promenade sur le Metalcorner, une petite interview de Dance Laury Dance (qui nous gratifieront d’un set tout bonnement énorme en fin de journée) et un petit retour par la case apéro. Pas de pluie, un camping au poil, une carte cashless remplie, je crois que cette fois je suis réellement prêt pour rentrer dans le vif du sujet le lendemain

Après une prise de température sous la Valley et l’excellent set de Monolord où l’on retrouve entre autres les titres «  Cursing the One » « Lord of suffering » et « Empress Rising » je file voir, enfin, à quoi ressemble cette nouvelle Warzone.

Et dire qu’en mars les mecs ne pouvaient pas revoir la configuration de cette scène qui faisait un peu « petit frère du pauvre » par rapport au reste du site. Là les gars n’ont pas fait semblant et vous faire une description détaillée me prendrait au moins une page. Toujours est-il que l’imagerie développée, la restauration présente en plus grand nombre, le point terrasse avec sa vue imprenable sur la scène, ses écrans géants, son skate park en fond, son bar à vin revisité, ses deux zones d’accès et sa statue imposante en hommage au grand Lemmy, en font un des endroits les plus beaux et les plus confortables du festival. Sur ce coup bravo. Mais bon on est là pour parler musique et non nouer des lacets, alors on va parler musique : Cowards et le sulfureux Adrien. 20160329_190142Enfin ça c’est l’image que veux nous donner ledit Adrien, car en définitive il est très affable comme mec. Bref, point de vue musique, ça ne mégote pas, au programme de cette courte demi-heure un peu moins d’une dizaine de titres, ce qui fait que le groupe fait l’impasse sur certaines des pièces musicales les plus longues et à mon avis les plus intéressantes, mais là ça fait mal aux dents et autres jambes encore endolories d’hier soir. Même si le public reste un peu amorphe, le combo fait le job de belle manière et ne ménage pas ses efforts. Bref une belle prestation à revoir en club, mais bon, aux dires des gars, pas à Marseille, la seule orga qui tiendrait vraiment la route n’étant vraiment pas fiable.

Direction Dust Bolt pour la nouvelle sensation Thrash allemande. Un parterre clairsemé pour cette formation déjà dotée de deux albums et dont le prochain «  Mass Confusion » sortira début juillet. Et le groupe ne fait pas dans la finesse : du gros, du gras, du rapide, des mecs motivés et radieux, prêts à nous saouler de gros riffs acérés et tonitruants. Il est bon de noter qu’en voyant un tel groupe, on peut dire que la vague thrash allemande n’est pas morte et bénéficie d’une bonne relève. Un bon concert et, pour certains, une belle confirmation.HellFest 2016-

Allez, on va aller faire un tour à Harms’s Way du côté de la zone de guerre, là encore ça ne chôme pas, mais y’a pas de quoi casser trois pattes à un canard tout de même. Un chanteur élevé aux stéroïdes harangue une foule d’ores et déjà un peu plus conséquente, la setlist gratifie le petit dernier de nombreux morceaux, le reste n’est que décrochage de nuque dans l’art. Bref pas de discours inutile pour dire que malgré un manque d’inventivité musicale, le live est plutôt efficace. Wo Fat, alors là messieurs dames préparez-vous à rentrer dans l’univers très space de Wo Fat. Du fuzz à l’état brut, du gras comme on l’aime, mais poussé aux frontières de l’irréel. Bref pour moi c’était trop Fat et pas assez Wo, j’ai fait ma fiotte et j’ai passé mon chemin. Je savais qu’il ne fallait pas rater Ben Koller, batteur de Converge, se produisant avec son autre groupe répondant au doux nom de All Pigs Must Die : alors là autant dire que la musique est à la hauteur du nom du groupe, mais aussi de tout le talent que ledit batteur développe. Pas ou peu de répit dans ce set endiablé, une bonne quarantaine de minutes de musique qui part dans tous les sens et avec une des exécutions les plus pointilleuses et rigoureuses. Une dizaine de titres parmi lesquels « God Is War » et toute une tripotée de cartouches toutes plus efficaces les unes que les autres.  Une arme de destruction massive ?? Un réel abattoir ? Une réelle boucherie ? À n’en pas douter un des concerts les plus grands de cette journée.  Vous voulez une valeur sûre ?  Vous voulez un groupe capable de regrouper toutes les castes du Metal sur la même scène ? Ben venez voir Le Bal Des Enragés !!

HellFest 2016

Résumer 3 h de live habituelles en 40 minutes aujourd’hui, cela paraît être un exercice des plus délicats. Au programme donc, neuf titres : Motörhead, Led Zep, Nirvana, Beastie Boys, RATM, Parabellum (en hommage au regretté Schultz) Sepultura, Trust (bien mieux exécuté que le groupe original)  et j’entendrai de loin le «  Vive le feu » des Bérus, exécuté sans Reuno de Lofo qui n’a malheureusement pas pu se joindre au joyeux drilles du Bal. Bref essai transformé : pour eux c’était beau, c’était bon, c’était grand. Retour aux affaires après un petit passage par la Press pour une rencontre avec Cowards et me revoilà dans le pit pour Mass Hysteria. Alors ont-ils tenu leur promesse de plus gros Wall Of Death du festival ???? MHNon, que nenni ! Point de vue show, aucune innovation, avec une descente dans le pit de Mouss et son acolyte gratteux. Évidemment la part belle est faite à leur excellent dernier album, ce qui emmène à délaisser les vieilleries, pourtant toujours efficaces pour les nostalgiques de leur adolescence, donc pas de « Contradiction » ce jour. Le reste est tout de même très efficace. C’est quand même dommage qu’on ait toujours autant de blabla entre les morceaux, on aurait le droit à un ou deux titres de plus si Mouss la mettait en veilleuse.

Cela fait un paquet d’années que j’écoute Vision Of Disorder, et dire que j’étais un peu comme une groupie qui irait voir Bruel pour la première fois, était un doux euphémisme. Et pourtant je repars de ce live sur ma faim. Non pas que la setlist soit mauvaise, bien loin de moi cette idée, mais je ne trouve pas le groupe à 100%. On dirait que les gars font leur taf et point barre. Moi qui m’attendais à un set de folie avec des musiciens surboostés… « Suffer » et « Imprit »  font le job, mais il manque un peu d’âme dans tout ça. Un peu j’ai dit, car c’est un set très attrayant, mais sans grand frisson. Allez, on notera tout de même un titre issu du prochain album et qui s’inscrit dans la lignée des vieux VOD, reste à savoir si tout l’album sera du même acabit et si Tim Williams sera plus en voix que ce jour.

Après une pause bien méritée, me revoilà sous la Valley pour un retour en terre clissonnaise des maîtres incontestés d’une noise bien crasseuse LES MELVINS. Le groupe nous a gratifié il y a quelques semaines d’un nouvel album au poil alors qu’en est-il des Melvins en live ? Déjà pas de guest en bassiste, pas de Mike au chant, donc un trio de base pour Buzz Osbourne et ses acolytes. Un seul titre issu du petit dernier, et derrière une tripotée de tubes dans lesquels il faut bien l’avouer, une oreille non avertie n’arrivera pas tout le temps à rentrer. 55 petites minutes pour revoir les meilleurs morceaux jalonnant la longue discographie du groupe. Quelques petites reprises pour donner un peu de goût au tout et nous voilà dans l’esprit tordu de Buzz. Bref un bon concert, et quand je vois le monde qu’il y a, il est hors de question de bouger et de perdre ma place pour LE concert événement de Magma au Hellfest.

13492998_10210125111550730_1103801878_nMagma c’est tout de même une carrière longue comme le bras, 45 années à propager son Free Jazz and Roll au dialecte Zeul si atypique. Et pour rentrer dans ce set il fallait soit avoir pris la bonne drogue, soit avoir un minimum de connaissances quant à l’expérience musicale que l’auditeur allait vivre. Pour moi c’est un rêve de gosse qui se réalise, les gars ne gratifient la France que de quelques shows toutes les décennies (allez j’exagère peut être un peu) et Magma sur l’affiche du Hellfest c’est un peu un ovni. Toujours est-il que c’est blindé bien avant le début du set, les musiciens ont patiemment attendu la fin de Korpiklaani, alors qu’eux sont déjà chauds depuis un bon bout de temps. Et à la première note de musique, l’auditoire est absorbé. Des pièces magistrales enchaînées d’une main de maître où les voix et les instruments forment une unité vous procurant jusqu’au milieu du dos des frissons extrêmes. Et je ne vous parle pas de l’immense travail de son batteur légendaire. Bref, un set à marquer d’une pierre blanche pour ma part.

Bon, on va aller essayer de se caler pour Rammstein et là commence alors le parcours du combattant, voilà le monde qu’il y a, cela en devient invivable, c’est tellement la guerre et tellement de manque de savoir vivre des uns et des autres que je me retrouve au bar au fond à voir le minimum syndical.  C’est la 4ème fois que je vois Rammstein et à mon goût c’est un peu en dessous de tout ce qui m’a été donné de voir. Alors, certes, musicalement ça défonce, les mecs sont toujours aussi en place, la setlist est magnifique et ce morceau d’introduction reprenant les titres de l’œuvre de Rammstein, c’est très bien pensé. Maintenant il faut avouer que côté pyrotechnie, en connaissant tout le talent artistique du groupe, c’est un peu léger. Alors, oui pour un nouveau décor de scène, mais le précédent était tellement énorme que là cela en devient très modeste. Et puis c’est toujours difficile pour un tel groupe de voir un set d’une heure trente, alors qu’en live ça dépasse parfois les deux heures trente. Donc forcément il y a impasse sur certains titres et c’est ballot. Bref un groupe en forme, des morceaux au top, mais peu nombreux, de la pyrotechnie mais trop point n’en faut, un jeu de scène avec ces plateformes lumineuses mobiles qui sont à mon avis pas mal, mais un peu juste… Rammstein s’en sort bien, mais sans les honneurs POUR MOI. À revoir mais en salle car le show pyro prend à mon sens beaucoup plus d’ampleur en salle qu’en extérieur.

On enchaîne derrière avec la sensation de ma jeunesse, le premier groupe de punk à roulette valable, le truc qu’on écoutait quand on faisait du BMX étant jeune : Offspring.  Ce qu’il faut retenir de ce set ? C’est qu’Americana se taille la part belle avec six morceaux exécutés et quatre autres tirés du mythique Smash. Après, on a tellement fait tout un tollé sur les lives dantesques de ce groupe que je reste un peu sur ma faim. Y’a pas d’âme dans les premiers morceaux, pas de patate des zicos, on pourrait même penser qu’ils se font royalement chier. C’est un peu comme un match de foot où les gens ont un peu de mal à se lâcher, ben sur scène c’est un peu ça, alors que nous dans le public on attend qu’une chose : se foutre dessus dans les règles. La pression se relâchera avec les 4 derniers morceaux mais bon pour moi ce ne sera définitivement pas un concert d’anthologie comme on nous l’avait vendu. Allez, au pieu, demain y’a du lourd et pas des moindres.

HellFest 2016

Samedi, deuxième jour et le programme est chargé. Ça me fait plaisir d’avoir eu une annulation sous la Valley car le remplaçant m’avait mis une bonne claque sur album et ne demandait qu’à confirmer en live. The Lumberjack Feedback ouvre le bal  et là la magie opère direct. Pas besoin de chant pour nous en mettre plein la vue, c’est d’une lourdeur teintée de violence modérée qui vous scotche à vos basques pendant une bonne demi-heure. La majorité des sons joués sont issus de leur dernier bébé qui, ma foi, nous montre bien là le talent d’exécution du combo et sa capacité à annihiler méthodiquement tout ce qui pourrait posséder une once d’âme non païenne. Bref une belle ouverture de jeu et une conclusion de set parfaite.

On m’avait recommandé Steak Number Eight. Mais le vent m’a porté en cours de set de Dirty Fonzy et je ne suis pas déçu de ce qui s’y passe. Moi qui n’avais jamais prêté oreille à la chose, ça groove bien et les mecs affichent une banane comme peu de groupes l’ont en live. L’affluence est bonne et l’humeur des musiciens semble communicative, tout comme leur musique d’ailleurs, qui vous fait lentement headbanger et qui voit la fosse commencer à s’agiter. Je ne reste malheureusement pas jusqu’au bout du set car j’ai une grande envie de voir Hangman’s Chair20160329_214343 Les Parisiens ont marqué un grand coup avec leur dernier opus «  This Is Not Supposed To Be Positive », d’ailleurs 4 titres issus de ce dernier seront proposés, le 5ème appartenant à l’excellent split album partagé avec Acid DeathTrip. Alors c’est compliqué de savoir quel titre piocher dans un album et quel titre mettre de côté, perso j’aurais bien aimé entendre «  Le rouge pour le sang, le bleu pour la grâce » mais le choix se porte logiquement sur «  No One says goodbye like me » ou  encore «  Flashback ». Un son gras, parfois trop fort (mais ça c’est le lot de toutes les scènes cette année), un chant des plus hypnotisant, l’impression que chaque note de musique vient te transpercer de part en part. Bref, à mon sens au moment où je les vois, c’est le show le plus complet qu’il m’ait été donné de voir depuis le début du week-end. Mais ce n’est pas fini. Pendant que les Sales Majestés retournent la Warzone, qu’August Burn Red enfile des perles, votre serviteur part traîner ses guêtres du côté de la zone press histoire de voir ce qui s’y passera et il prend note immédiatement de la conférence d’Henry Rollins.  Louper le mec c’est comme louper la finale de la coupe du monde 98, c’est impossible.

Après quelques serrages de mains direction Strife pour le vrai premier moment de Hardcore du week-end.  Et dire qu’il y a un paquet de monde qui l’attendait ce live, est un doux euphémisme. Et ça va pas être de la dentelle, une tripotée de tubes dont les plus célèbres tels « Carry the Torche » « Next » « To An End » «  Torn Apart » « Blistered » et j’en passe. Autant de titres joués que de claques dans la face. Pas ou peu de temps morts dans le créneau qui semble exploité au maximum. Bref, un set de dingue déroulé tel un rouleau compresseur où le chanteur, cette fois, ne finit pas le visage à moitié en sang. Un très bon concert à l’ancienne comme on les aime ! Après une rencontre sympathique avec les mecs du Bal des Enragés et une avec Kemar de No One, retour aux affaires avec Agoraphobic Nosebleed. Et là c’est de l’amour à l’état brut. C’est un groupe dont les prestations sont très rares, un duo de chant féminin et masculin des plus efficaces sur le marché. La batterie dans ce groupe est remplacée par une boite à rythme, d’ailleurs c’est bien la première fois que j’ai à assister à un solo de boîte à rythme (pour l’histoire, un problème technique était survenu lors d’un concert et la machine s’était emballée toute seule et depuis, le groupe a intégré cette mésaventure à son set.) Bon faut avouer que la chanteuse est, de un, plutôt mignonne, de deux, plutôt efficace en live, elle aurait même tendance à être plus en avant que son acolyte de chanteur qui passe beaucoup de temps en arrière-plan. Le reste n’est que destruction en règle de tout ce qui est susceptible de se trouver sous l’Altar. Une dose d’ultra-violence où « Agorapocalypse » se taille la part belle.  Mais bon la setlist était tellement dantesque que c’était vraiment une tuerie. Bref un concert de qualité.  Foreigner c’est un truc qu’a essayé de me vendre mon père avant de prendre la route pour le Hellfest. Y’avait ça et Magma, un a marché l’autre m’a plus servi de zone d’attente avant les patrons de Sick Of It All. Autant les années précédentes, Europe, Status Quo, Deep Purple m’avaient emmené avec eux, autant sur ce coup c’est très loin d’être le cas. Mais bon ça peut pas marcher à tous les coups hein.

C’est donc aux habitués du Hellfest Sick Of It All de venir nous en mettre une couche. Les patrons sont en tournée pour leur 30ème anniversaire, et le set ne varie pas beaucoup par rapport à ceux donnés en salles : « Take The Night Off » enchaîné à « Injustice System » « Machete » et la tripotée de tubes qui va avec, « Step Down » «  My Life » « Death or Jail » «  Uprising Nation » « Scratch the Surface » et j’en passe. Bref, 50 minutes bien trop courtes à mon goût, mais d’une efficacité redoutable et exécutées sans bavures. 20160330_221339Moi qui rêvais de voir Henry Rollins de près, quelle déception. Le mec reste tout voûté, replié sur lui-même, à l’air fatigué au possible et lève tout juste la tête quand on lui pose une question. Tiens d’ailleurs, il est à noter que nous ne sommes pas beaucoup contrairement à la conférence de presse de Volbeat ou autres, nous sommes 10 mais en même temps si c’est pour entendre un gars demander son cv à Henry Rollins je me dis qu’il vaut mieux pas être beaucoup plus : j’ai eu envie de lui dire « ho mec, tu viens poser des questions à Mr Rollins et tu sais même pas que c’est un des fondateurs de Black Flag ??? « 

Enfin bref passons, et allons nous poser du côté d’Asphyx. Là encore c’est de l’amour à pleine bouche qui nous attend. Line-up de dingue et setlist cradingue à outrance. « Deathhammer » et « Last one on Earth » se partagent la setlist et la déferlante de décibels vous défoncent aussi bien la cervelle, les oreilles, que les cervicales. Nul moyen de reprendre votre souffle, le combo vous assène de grands coups de blast qui vous détruisent telle une arme de destruction massive. Du bel ouvrage ma foi. Allez, retour sur la zone de guerre pour deux lives immanquables. Le Premier c’est Bad Religion. Quoi de mieux pour fêter les 40 ans du mouvement qu’un groupe pionnier du genre ? Et là le job est une nouvelle fois fait de fort belle manière. Pas de chichi sur scène, les musiciens se donnent avec une mention spéciale pour leur batteur qui se démène comme un beau diable : 50 minutes de punk mélodique à souhait dans la plus pure tradition de ce que nous ont proposé depuis 32 ans les Bad Religion. Et voilà la machine à tubes que c’est. Il y a peu de gens autour de moi qui ne reprennent pas en chœur les paroles des chansons – 21 titres joués – et une impression que c’était vraiment trop court.  L’ouverture se fait sur un « Fuck Armageddon… This is Hell »  et se clôturera sur un «  American Jesus » et entre temps «  Fuck you » « Social Suicide » «  Suffer » j’en passe et des meilleurs viendront bien prouver qu’il faudra encore compter sur Bad Religion dans les prochaines années. Je vous passe la qualité d’exécution pour moi cela restera un des concerts les mieux foutu de cette fin de journée. Je dis les mieux car à mon avis le pire reste à venir. Histoire de ne pas perdre ma place je reste en standby afin de profiter au maximum de la légende Ludwig Von 88.

HellFest 2016

Les Ludwig ça a été un de mes premiers lives en 97 ou 98, j’étais rentré chez moi avec des confettis plein le caleçon et en sentant pas la rose. Là on avait donné de notre personne et c’est le sourire aux lèvres que j’étais rentré chez moi. Quand j’ai vu leur nom à l’affiche du Hellfest, j’en ai presque crépi tout mon écran. Malheureusement, là j’ai plus assisté à un live de Sergent Garcia ou Marcel et son Orchestre (et encore ces derniers c’est presque les insulter) qu’à un live des rois du punk français et de la déconne. Vous me trouvez méchant ? Peut-être et j’assume. Je persiste à dire que les Ludwig nous ont proposé un set insipide, sans âme, sans implication de leur chanteur, avec un discours redondant et non approprié au Hellfest. Et je vous passe leur mec aux machines, qui se plante de sample, qui oublie de faire partir le truc. Putain même le « Fistfuck » est bien mieux interprété par Le Bal des enragés. « Oui Oui » bordel ça se vit ça se chantonne pas (je me souviens des vieux lives avec le bonnet à grelot et le chanteur qui s’égosillait)  « Louison » avait bien du mal à monter le Ventoux au vu de l’intonation et des rythmiques poussives. Et puis merde si j’avais voulu voir un live de reggae je serais allé au Reggae Sun Ska, qu’on nous fasse un morceau je veux bien, mais de là à nous en faire plusieurs et nous envoyer un Mc en guest non merci. Bref j’étais dégoûté, parfois certaines légendes ne devraient pas reprendre du service ou alors s’impliquer un minimum et là je parle directement du chanteur, car le bassiste et le gratteux, eux ,ont fait le job (enfin surtout le bassiste). J’y retournerai s’ils passent vers chez moi car j’ai envie de pas rester là-dessus et je suis sûr qu’en club ça peut envoyer et nous procurer de belles sensations. Je suis sûr que c’était le trac de la première, du retour. Je suis persuadé que le Hellfest n’était pas fait pour les accueillir. Bref, j’ai mal aux tripes d’écrire ces mots, moi qui attendais tant de ce live, j’aurais préféré en écrire d’autres beaucoup plus gratifiants.

Pour se remettre de tout ça je fonce à la Valley pour un autre groupe légendaire : Fu Manchu. Là  on a le droit à un vrai best of du groupe et l’ensemble du chapiteau rentre dans l’univers fuzzy et groovy du combo. On a le droit à une reprise de Blue Öyster Cult et des morceaux, tels « Hell on Wheels » avec une fin tirant du côté du «  Zodiac » des Melvins, « Push Button Magic » un « King of The Road » d’anthologie jusqu’à la magnifique conclusion qu’a été « Saturn III » on peut voir que là les mecs ne sont pas ici juste pour empocher le cachet, il y a un réel plaisir à jouer, une osmose entre les zicos, et puis une haute teneur de musicalité, on sent bien que là il y a une âme dans la musique produite. Il n’y a pas de mots pour expliquer le contraste entre ce concert et celui précédemment chroniqué. Fu Manchu c’est un peu comme le bon vin qui vieillit bien, après on a eu la preuve que certains vins peuvent eux, tourner au vinaigre, et Fu Manchu c’est un peu comme un Château Chalon certifié sans possibilité de tourner. Après un feu d’artifice du feu de dieu… ou plutôt digne des flammes de l’enfer et un discours du gratteux de Motörhead nous remerciant de cet hommage à Lemmy, le Hellfest a décidé de nous repasser une partie du set de Motörhead en 2015. Bon pourquoi pas mais perso celui de 2008 était bien mieux, mais bon passons et allons nous installer pour Gutterdämmerung. Comment, vous-n’avez pas entendu parler du nouveau film/musical avec comme interprète Grace Jones, Iggy Pop, Lemmy, Henry Rollins  et j’en passe ? Ben franchement en festival vous ne loupez pas grand-chose. Déjà y a le dilemme du public : regarder le film assis par terre, sur une chaise ou debout… ? Quelle que soit ta décision, tu vas faire chier ton voisin, donc forcément ça arrête pas de gueuler. Après, le concept est sympa avec ce live band derrière qui te fait des reprises mais bon les conditions seraient plus optimum dans une salle de ciné. Le scénario est sympa mais je ne sais pas, on aurait pu avoir des sous-titres sur les parties allemandes, je comprends rien à la langue allemande. Et la déception vient de Henry Rollins, annoncé comme maître de cérémonie, ses apparitions sont à la hauteur de son verbiage pendant la conférence de presse…. Quasi nulles. Bref une grande déception. Allez, apéro à la tente avant la dernière journée.

HellFest 2016

Je n’aime pas le dimanche d’un festival, ça veut dire que c’est bientôt fini… oui mais ça veut aussi dire qu’il nous reste une putain de journée, et quelle journée ! Début des hostilités à la Warzone avec les Toulousains de Alea Jacta Est et franchement, je me dis que les gars bénéficient maintenant d’une belle renommée au niveau de la scène Hardcore française, la warzone est bien remplie. Je vous fais pas un dessin mais on dirait que les premiers rang vivent le pit comme si c’était la dernière journée de leur vie. Ça envoie le bois sur scène et le terrible « Napalm For Everyone » résonne comme un hymne sur la warzone. Le groupe a pris de la maturité depuis leur dernier passage à Marseille et je me dis que lors de leur prochaine date du côté de chez moi faudra en être car c’est une vraie tuerie. BRAVO MESSIEURS vous faites la fierté de la scène Hardcore française. Je vais faire un tour à Agressor qui, ma foi, a l’air de faire le job au vu du pit  auquel je peux assister, mais je ne reste pas longtemps afin de ne pas louper une miette de Backtrack. Ceux-ci ont tout de même beaucoup moins de monde qu’Alea Jacta Est. Normal, en face il y a Municipal Waste, autant dire que le dilemme des moshers était compliqué. Backtrack ça envoie le bois, préparez la pile de bois, eux vont en faire de la boite d’allumettes par paquets de 150. Les cervicales vont morfler, les épaules vont rougir, les chevilles devraient en prendre un coup aussi. Pas de répit dans ce set de malade, les gaillards sont pas venus là pour nous permettre de nous reposer, y’a de la transpiration dans le pit. Il parait que c’est au nombre de bleus que tu ramènes chez toi que tu sais si tu as passé un bon live, j’en vois un ou deux sortir le nez en sang, je me dis que ça doit être forcément un bon live. Le groupe qu’il ne fallait pas louper aujourd’hui sur la warzone c’est Turnstile. Un genre de fusion teintée de Hardcore, exécuté par des musiciens survoltés. Un set parfait, des mecs impliqués, exploitant toute la scène, faisant parfois face à quelques petits ennuis techniques mais sachant rebondir immédiatement. Chaque titre joué vous promet une bonne claque. Le public, plus nombreux que sur Backtrack, ne s’y trompe pas et offre de beaux exercices de gymnastique douce au groupe. Un live de très bonne facture qui remporte une belle place dans les 5 concerts du jour appréciés. Bon je vais mater Dragonforce d’une oreille sinon je sens que pour No One ça va être la guerre pour se faire une place devant. Alors autant dire qu’heureusement qu’il y a un bar pas loin car Dragonforce ce n’est vraiment pas mas came.

HellFest 2016

Par contre le set de No One Is Innocent tient, lui, toutes ses promesses. Une setlist énorme avec un « Nomenklatura » qui ouvre le bal, suivi de 3 morceaux issus de « Propaganda ». « La Peau » fait toujours un superbe effet en live et la conclusion du live sur « Chile » est une tuerie. Bref, un bon concert le seul petit truc pour moi c’est cette rallonge inutile des morceaux. Pour une fois Kemar ne nous a pas fait ses speechs interminables, quand il a parlé il est allé droit au but, par contre bordel si tu arrêtes de rallonger les plans tu vas réussir à nous caler un morceau ou deux en plus, un « Massoud » aurait défoncé ou un « Ne reste-il que la Guerre pour tuer le silence ». Enfin bref ça fait plaisir de voir un tel groupe sur une scène du Hellfest, un juste retour des choses quand tu vois le cv et l’expérience du groupe. Moi je les aurais mis à la place de Gojira. Brodequin va aussi nous procurer une sensation assez particulière. Tout d’abord, il est à noter que le batteur n’officie pas derrière des fûts à cause de problèmes de dos, il est donc positionné derrière un Drumpad. L’exécution est d’une précision redoutable. Pour le reste c’est sale. Voix monocorde, blast à tout va, son pas au top, hormis ce concept de Drumpad, je ne ressors pas conquis par ce show. Le taf est fait mais bon perso ça restera pas un des concerts marquants du festival. Ratos de Porao est un groupe assez rare en France, la date à laquelle on avait eu le droit à Montpellier l’été dernier était d’anthologie. Là le quatuor arrive en grande forme et nous propose de jouer presque en intégralité l’album « Arnakophobia » sorti en 1991.  La petite cinquantaine de minutes allouée au combo passe à la vitesse d’un éclair. Le son écorché, les plans dévastateurs du groupe font mouche à chaque fois. Pas de pitié pour le pit qui devient comme fou. Les connaisseurs se délectent en se disant que c’est pas tous les jours qu’on les reverra. Après avoir proposé cet album, le groupe va piocher dans ses morceaux les plus incisifs et emmène avec lui les moshers afin de leur botter le cul. Un gros gros set qui fait du bien.

J’écoute Slayer de loin en me disant que je ne loupe pas grand-chose, je flirte avec Caliban en n’étant pas conquis non plus et j’effleure Amon Amarth en attendant LA femme du week end (je suis pas objectif ?? Mais non !!!) Candace, et Walls Of Jericho. Qu’attendre d’un set de WOJ ? Ben des tubes, un pit de fou, des morceaux issus du dernier album et surtout la certitude de passer un putain de concert. Et sur ce coup, tous les objectifs fixés en amont ont été remplis, les nouveaux titres sont une vraie boucherie en live et les vieux titres sont toujours aussi efficaces. Le seul bémol, c’est la voix de Candace. Parfois la dame fait l’impasse sur certaines paroles, et on peut parfois sentir une petite faiblesse dans les moments les plus sauvages. Mais bon à la limite on s’en tape, Candace est un des frontman les plus imposants qu’il nous ait été donné de voir ce week-end. On ne va pas y aller par 4 chemins Walls Of Jericho reste une des armes de destruction des plus efficaces en matière de Hardcore, et le job est une nouvelle fois fait de fort belle manière. Vivement le prochain. Moi qui attendais Jane’s Addiction avec impatience je vais laisser le soin à mes collègues de vous donner le fond de leur pensée car perso je ne suis pas conquis, ça me parait décalé sous la Valley après la dose de fuzz qu’on s’est pris ce week-end. On va faire une pause match et revenir pour Black Sabbath. Et il n’y a pas à dire, Iommi est vraiment un des plus grands guitaristes qui soient, nul n’a et n’aura le son, ce son qui fait de Sabbath un groupe de légende. Par contre Osbourne reste à jamais fatigué vocalement, enfin c’est l’impression que j’ai. L’interprétation de War Pigs en est la parfaite illustration. Peut-être que mes collègues arriveront à trouver quelques chose de positif dans l’interprétation dudit monsieur, quant à moi je vais voir Refused. « Freedom » n’est franchement pas le meilleur opus qu’ait produit Refused, mais en live on aura le droit à quatre titres. C’est pas bien grave quand on voit le stock de tubes, «  Rather be Dead » «  The Shape Of Punk To Come », « Coup d’état », «  Refused are fucking dead » « Worms of the Senses …. » bref une setlist des plus bandantes et un groupe survitaminé. Le frontman fait ce qu’il veut du public et je ne vois pas beaucoup de monde rester insensible à ce concert. Certains se jettent dans le pit comme si leur vie en dépendait. Évidemment le final sur « New Noise », l’hymne du groupe, met tout le monde d’accord : Refused are not fucking dead et ça c’est bien de le savoir.

Bref un bon fest, avec peut-être beaucoup trop de monde, un poil d’incivilité entre festivaliers, moins de déguisements qu’à l’habitude mais des efforts remarquables sur la Warzone, les sanitaires, et la qualité de la bouffe. Je n’ai qu’une chose à dire… Plus que 51 semaines avant le prochain. VIVEMENT !

HellFest 2016
 

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