Sylak 2017, Saint Maurice de Gourdans, petit bled pénard envahit le temps d’un week-end par 2000, 2500 personnes. Oui, nous voilà donc de retour dans des proportions beaucoup plus modestes, exit les 45 000 mille personnes par jour, la course entre plusieurs scènes et la non possibilité de faire des choses simples comme avoir ….. La flemme !!! On avait été prévoyant et on avait réservé le camping municipal, celui des plages de l’Ain pour ne pas le citer, et franchement on a été très bien accueilli. On est calé, les affaires installées, on crève de chaud, donc forcément baignade et pour ceux qui sont habitués au Metaldays, c’est un mini Metaldays qui s’offre à nous. Enfin, avec l’eau moins turquoise mais plus chaude et nettement moins de bouées selon mes collègues, mais avec une ambiance aussi bonne enfant. Après la trempette il est temps de passer aux choses sérieuses, on veut du sang dans le pit, on veut du son pour se décrasser un peu,  bref direction le site pour découvrir le Sylak.

Le site n’est vraiment pas grand, tu vois les gens assez facilement et tu circules de manière très fluide. Un grand bar, un seul stand de bouffe en plus de la restauration proposées par le festival, un petit market sympathique et une zone presse / VIP qui nous fait étrangement penser à l’ancien VIP du Hellfest.

Sulphat’Ketamine

Malheureusement pour moi le travail me fera louper les prestations des groupes d’ouverture, Split The Atom, et Sulphat’Ketamine, mais vous devriez retrouver quelques photos sympas prises par ma collègue Nadèje.

Split The Atom

C’est donc aux The Butcher’s Rodeo d’envoyer le bois comme il se doit. Et les parisiens ne vont pas faillir à leur réputation. Ça envoie sévère, pas ou peu de répit dans ce show qui va à 100 à l’heure. « Backstabbers » le dernier bébé du groupe se tire la part belle de la setlist mais on ne néglige pas pour autant les premiers méfaits du groupe. Le public est chaud comme la braise et n’attend qu’une chose, se déverse sur lui les litres de mousses qui s’échappent de la structure montée devant la scène. Je n’avais jamais fait de soirée mousse, et encore moins une soirée mousse dans un concert Métal, mais franchement c’est pas mal du tout et c’est vraiment bon enfant. On retiendra le défi fou que ce sont fixés les zicos: descendre tout le matos dans la fosse pour y interpréter un morceau au milieu de la soirée mousse, morceau qui n’ira d’ailleurs pas à son terme mais cette petite surprise du groupe aura fait son effet.


The Butcher’s Rodeo

Allez messieurs des Butcher c’était sympa mais il faut maintenant laisser un peu de place aux amis de L’esprit du Clan. Alors clairement le chanteur est un poseur, oui je suis d’accord avec les gens qui m’entourent dans le pit, mais putain qu’est-ce que c’est bien foutu! Ce mélange de Hip/Hop et de Métal passe super et c’est rudement efficace.  Le groupe tape dans toute sa discographie et fait mouche à chaque titre, le pit devient bouillant et l’Esprit du Clan ne fait plus qu’un avec le public, un set époustouflant qui là encore passe à une vitesse folle. Ca tabasse et on ne va pas s’en plaindre, tout le groupe s’est donné à 100% et le public sort de la mousse avec la banane jusque derrière les oreilles, un très très bon concert et un groupe qu’on aimerait revoir jouer plus souvent.

L’esprit du Clan

C’est au tour des vétérans de Black Bomb A de prendre d’assaut la scène. Je n’ai jamais été un grand fan du groupe mais il faut bien admettre que ceux-ci mettent du cœur à la tâche. Dans l’heure de set qui lui est consacrée le groupe va envoyer toute une tripotée de titres tous plus fédérateurs les uns que les autres, Arno et Poun font un travail de titan et tiennent le public dans le creux de leur main ce qui fait qu’ils en font ce qu’ils veulent. En manque de mousse dans le public, Arno demande à la technique d’envoyer le paquet, et le paquet est un mot faible à la vue des litres qui se déversent sur le public.  Un chouette live qui nous met sur les rotules et nous envoie direction le camping pour un petit apéro entre potes, en essayant tout de même de respecter … les gens qui dorment. 

Black Bomb A

Samedi matin retour sur le site pour le set de Bottle Next.  Les mecs de l’organisation ( et les filles hein ne les oublions pas! ) n’ont pas chômé cette nuit, exit la petite scène d’hier et les structures de la soirée mousse, place à un grand espace de concert où trône fièrement la seule et unique scène du fest. Quand j’arrive à Bottle next et que je vois juste deux gars, un posé derrière ses fûts et l’autre derrière sa guitare sèche, je me dis «  bon c’est parti pour de la pop » . Ben que dalle pascal !! Alors il est vrai que parfois il y a quelques relents de pop, mais le stoner burné prédomine nettement, c’est groovy, c’est catchi et ça fait mouche dès le début. Il faudra tout de même attendre quelques morceaux, pour que le sax barython posé dans un coin ne soit employé, et de fort belle manière en plus. Une toute petite demie heure de set qui aurait mérité de se prolonger. Un petit passage dans le sud peut-être ?

Bottle Next

Mars Red Sky, monte en scène et vient défendre les couleurs du rock stoner, doom psyché. On va le dire tout de suite, il n’y a aucun effet visuel ou animé en fond de scène comme on a pu l’avoir lors de précédents passages, mais cela n’enlève strictement rien à la haute teneur du set. Quel contraste entre musique poisseuse, dégoulinante et cette voix cristaline! C’est gras, c’est gros, c’est fat et ça poutre sévère. Perso il ne me faut pas plus d‘une minute pour rentrer dans l’ambiance et me prendre ce qui sera une des grosses claques de l’été.

Mars Red Sky

Place ensuite aux canadiens de Cryptopsy. Il n’y a pas à chier le son est vachement meilleur que la dernière fois que je les ai vu en juin dernier. Et le son va nous permettre de profiter pleinement de toute la technicité du groupe. Une tripotée de tubes « Graves of the Fathers » « Dead and Dripping », « Phobophile » « Orgiastic Disembowelment »… bref de la poésie à l’état pur. On ne s’emmerde pas avec des blablas inutiles ( enfin si une petite fois et en français svp) et on nous bastonne sévère pendant 40 toutes petites minutes qui passent à une vitesse monstre.  

Cryptopsy

Après avoir assisté à une entrée assez …énorme de Heidevolk, je m’éclipse afin de rencontrer les mecs de Mars Red Sky pour une interview que vous pourrez bientôt lire. Une rencontre qui s’éternise et qui me fera revenir à la fin de Caliban qui d’après les dires était plutôt un bon concert.

Heidevolk
Caliban

A présent, c’est plutôt de poésie que l’on va parler : Suffocation. Bon, Mullen l’avait dit «  il ne pendra plus l’avion pour aller jouer en Europe », ben oui le mec se l’a fait à la barracuda, mais non hein je déconne!! Je crois que si j’ai bien compris le gars a tout simplement pris ses clics et ses clacs et s’est fait remplacer par Kevin qui fait un taf de fou. D’ailleurs ce n’est pas le seul à se présenter en France dans le nouveau line-up, on y compte aussi un batteur et un grateux qui ma fois font le job de belle manière. Je suis bluffé par ce jeu où la basse est presque jouée comme un violoncelle. Et je ne vous parle même pas de la setlist qui s’annonce comme une arme de destruction massive. « Thrones of Blood »  « Pierced from Within » « Return to the Abyss » « Funeral Inception » « Clarity Through Deprivation » j’en passe et des meilleurs. Bordel quelle technique, quelle violence, quel rouleau compresseur c’est tout bonnement un set de folie et ça me rappel une grosse claque que j’avais prise en les découvrant en live. Ben voilà c’était ma deuxième fois et franchement j’en aurais bien repris encore un petit peu. 

Suffocation

Mes potes se sont foutus de ma gueule quand je leur ai dit que je voulais voir The Chris Slade Timeline. Mais pourquoi vouloir le voir ? Certes ce n’est pas le meilleur batteur qu’ait connu AC/DC, mais putain le gars faisait le taf à l’époque. Alors moi quand je sais que je vais avoir le droit à du AC/DC et du Gary Moore je dis bingo. Alors on va clairement (enfin moi) pas retenir les prestations vocales et de guitares, ça joue mais bon ce n’est pas la panacée non plus. Par contre, on retiendra la justesse du jeu de batterie ( à mon goût du moins, même si parfois ça traine un peu) et on va retenir aussi la setlist des morceaux qui ma foi font leur effet. « Dirty Deeds Done Dirt Cheap » « The Razors Edge » « Davy’s on the Road Again » « Hells Bells » « July Morning » « Parisienne Walkways » « Back in Black » « Thunderstruck » « Highway to Hell » … ben oui rien que ça. Par contre et je pense qu’on sera quelques-uns à être d’accords….le solo de batterie … n’était pas franchement indispensable. Bref 50 minutes, trop point n’en faut, et ça a ravi un bon paquet de gens toutes générations confondues.

The Chris Slade Timeline

Je n’ai pas pu me rendre aux concerts de Metal Church et Venom Inc, semblerait-il que c’était pas mal. Je n’ai aucun doute pour Venom Inc. en tout cas. On a toutefois pu y faire des photos : 

 

Metal Church
Venom Inc.

Passons maintenant au cas le plus pitoyable, à la supercherie, au foutage de gueule en règle, dont nous ont fait profiter les frères Cavalera !! Et dire que certains ont payé pour aller les voir en tournée! Non mais franchement… Alors déjà, il est à noter que les deux premiers morceaux n’ont aucunes guitares. Venant de Max cela ne m’étonne pas mais venant de Rizzo qui est le seul à vraiment y mettre du sien ce soir, cela est plutôt surprenant. Pour la petite histoire les mecs sont arrivés 10 minutes avant le concert … 10 minutes avant le concert ????? Ho mais les gars si vous ne vouliez pas jouer, il ne fallait pas venir hein !! Nous on aurait grandement apprécié voir Sepultura nous refaire un album Roots digne de ce nom. Allez, on va quand même dire qu’une fois le problème technique résolu il y a bien 3 ou 4 morceaux de bons mais le reste n’a été que pathétique, fade, insipide, sans âme, sans pèche, sans  ……rien !!!!!!! Et c’est triste mais triste. J’aurais aimé vous dire que c’était le concert que j’attendais depuis  96 ( le concert aux Eurockéennes était tout juste énorme cette année-là) mais non, la seule chose que je peux dire c’est que j’en ai été malade bordel. Et vous savez c’est quoi le plus triste la dedans ? C’est que Maxou va nous sortir un nouvel album avec son frangin et qu’en plus … oui en plus … il va nous massacrer « Point Blank » de Nailbomb. Non mais mec arrête, prends ta retraite, deviens hermite mais arrête de prendre le pognon à des organisateurs et au public qui t’adulaient ( oui mec tu étais, enfin pour moi, le mec qui m’a fait grandir dans le Métal, comme Phil Anselmo, mais là j’en ai la gerbe même 1 semaine après) . Bref rideau pour ce soir, en plus la sécurité du site ne plaisante pas avec les horaires, une fois le live fini direction la sortie et le camping pour écouter du vrai son ….et pas Roots !!!

Max & Iggor Cavalera

 

Allez dernier jour (déjà), on y est bien quand même dans ce fest, c’est tranquille, ce n’est pas surpeuplé, c’est bien organisé, non franchement j’espère y revenir l’an prochain et je ne m’inquiète nullement sur le développement de ce fest, celui-ci se veut familial et en comité restreint donc parfait. 

Le début de la journée commence donc avec Buy Jupiter et Goatfather qui ma fois font très bien le taf, il serait inutile de vous en coller une tartine ce sont des groupes dont je pense nous entendrons encore parler ( en même temps Goatfather ne nous sont pas totalement inconnus non plus).

Place donc aux Varois de Svart Crown. Là encore c’est poisseux comme set, les ambiances shamaniques de « Khimba Rites », la noirceur des morceaux issus de «  Profane » , la violence dévastatrice des titres issus de « Abreaction », le backdrop derrière, tout est mis en œuvre par le combo pour nous mettre en pièce pendant 30 toutes petites minutes. Ce qui est bien dommage d’ailleurs car le groupe aurait mérité un temps de jeux un peu plus long  pour vraiment bien nous torturer.  Pas de répis et très peu de communication avec le public, seule la musique compte et cela pour notre plus grand plaisir. Il n’y pas un moment où le groupe ne vous asphyxie pas avec son black cradingue. C’est plutôt bon mais bien court ( oui je sais c’est ce que la femme d’un pote lui répète souvent) à revoir rapidement, mais très très rapidement.

Regarde les Hommes Tomber. Les Nantais n’ont que deux albums à leur actif et ceux-ci sont déjà bien partis pour marquer au fer blanc l’histoire du Post Black Français. Il est bien plus plaisant de les voir ici que devant une tente archi-comble (même si pour eux ça pourrait être l’inverse). Voilà encore un set que l’on attendait avec impatience et qui va passer à une vitesse éclaire.  40 minutes, voilà ce qui aura fallu au groupe pour distiller son ambiance malsaine à souhait. Cachés sous leur capuche, emmené par l’ancien frontman de War Inside, le groupe nous balance des riffs tous plus noirs les uns que les autres. Chaque passage calme annonce une déferlante de décibels derrière. Un set à la hauteur de nos espérances,  pas de répis pour l’auditeur qui se retrouve le crane serré dans un étau, à attendre le prochain assaut sonore des nantais. Plus moyen d’en échapper, Regarde les Hommes Tomber nous a prouvé une fois de plus qu’ils ont déjà tout d’un grand et nous donnent une seule envie, attendre la prochaine galette.

Si Aborted devait être une définition dans le dictionnaire ce serait : groupe de grindcore envoyant le bois et ne faisant pas dans la dentelle. Moi c’est ma première fois en concert et pourtant j’ai un paquet de son à la maison. Que dire de ce set où les titres s’enchaînent à une vitesse folle? On dirait un pitbull qui débarque dans un combat de chiens après avoir été enfermés pendant un mois et nourris avec du pain rassi une seule fois par semaine. Les gars sont de véritable bouchers, et d’une finesse qui n’a d’égale que leur backdrop et les deux cadavres de chaque côté de la scène.  Une tripotée de morceaux tous plus efficaces les uns que les autres, et comme si cela ne suffisait pas Julien de Benighted vient pousser la chansonnette avec eux. BAGARREEEEEEEEEEEEEEEEEE voilà le mot d’ordre de ces 40 minutes de live, je vous laisse regarder un peu la setlist histoire de vous laisser vous bouffer les couilles de ne pas être venus : « Divine Impediment » « Cadaverous Banquet » « Meticulous Invagination » « Parasitic Flesh Resection » « Necrotic Manifesto » « Coffin Upon Coffin » « Fallacious Crescendo » « Termination Redux » « Expurgation Euphoria » « Bit by Bit » « Six Feet of Foreplay » et j’en passe …à revoir donc et ce, rapidement.

Dog Eat Dog fait office d’ovni dans cette programmation ( comme Hed Pe l’année dernière ) très bourrine mais franchement, un peu de douceur, de fusion, de hip-hop dans un week-end ça n’est pas pour me déplaire, surtout quand tu écoutes ça depuis ton adolescence.  On a le droit à tout un tas  de hits là encore et les afficionados du groupe montrent bien qu’ils sont là et donnent de la voix. Le groupe n’a rien perdu de sa prestance et certains morceaux comme «  no fronts » résonnent comme des hymnes. Le duo Brandon, John, quand ils s’y mettent à deux, c’est plutôt efficace et le combo s’octroie même  un deuxième chanteurs sur certains titres. Le saxophone n’a pas pris une ride et le tout est vraiment bien ficelé. Un set qui aurait pu dépareiller mais qui en définitive n’est que petite touche de peps dans cette après-midi brutale.

Une pause s’impose avant de prendre le chemin du pit avec les remplaçants de Walls Of Jericho … Crowbar. Deuxième passage en terre Sylakiène. Et franchement, les déçus de l’annulation de WOJ auront tout de même été comblés car la bande à Kirk délivre un set redoutable. Chaque titre fait mouche et voit le public s’élever d’une seule et même personne. La poussière qui monte du pit nous fait bien comprendre que devant ça ne rigole pas et que le groupe n’est clairement pas venu pour jouer les remplaçants mais bien pour nous en coller une dans les règles de l’art. Pas de répis ou très peu entre chaque morceaux, ce qui fait qu’il est parfois difficile de reprendre ses esprits dans un pit bouillant. On ne se lasse pas de Kirk qui balance ses riffs d’une efficacité indéniable, derrière chaque instrument les mecs ne se ménagent pas et nous offrent un set qui défile à 100 à l’heure. Bref une très très belle prestation qui restera dans les esprits.

Il est 20h40 et comme le dirait un collègue « il est l’heure de bouffer des tacos » Brujeria investit la scène et là de suite qu’est-ce qui saute aux yeux ??? Pas de Shane derrière la gratte ? Bon ce n’est pas grave le gars derrière le foulard fait très bien l’affaire. Faudra m’expliquer la pertinence de la présence de la demoiselle au chant car franchement ce n’était pas indispensable. Comme à son habitude Burjeria va nous délivrer un set plein d’humour avec des titres qui ratissent large dans la discographie. « Brujerizmo » « El desmadre » « Pito Wilson » « Colas de rataLa migra (Cruza la frontera II) » « Hechando chingasos (Greñudo locos II) » « ¡Viva Presidente Trump! »  « 666Ángel de la frontera » «  Satongo » «  Desperado »et évidemment une clôture sur la macarena revisitée. Un concert super bien foutu où le public, comme les musiciens y trouvent leur compte. 

Malheureusement pour moi les obligations professionnelles m’obligent à devoir tirer le rideau après cet excellent concert. En même temps on a déjà chroniqué plus d’une fois les concerts d’Abbath et de Carcass, même si les concerts sont en général de très haute teneur.

Nous tirons donc notre révérence au Sylak 2017 avec des bons concerts en mémoires, de bons moments entre potes de vécus et de chouettes rencontres professionnelles. Un fest où il fait bon vivre et où nous aurons,  j’espère le plaisir de revenir !!

Pour voir toutes les photos des deux premières journées du festival, cliquez sur les photos des groupes dans cet article. On vous laisse aussi avec quelques images d’ambiance:
 

 

Photos: Nadèje Taront
 

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