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Le nouvel album de Blues Pills « Lady In Gold » est annoncé pour le 05 Août prochain chez Nuclear Blast, et nous en avons profiter pour discuter avec Dorian Sorriaux (guitariste du groupe) lors du concert à La Sirène (La Rochelle). Entretien avec un musicien qui garde bien les pieds sur terre malgré le succès :

Daily Rock France : Cela fait maintenant quelques années que tu as intégré le groupe. Qu’est ce qui a changé pour toi, que ce soit dans ton jeu de guitare ou bien dans la vie en communauté ?  

Dorian Sorriaux : J’ai compris tout d’abord que jouer à 100 à l’heure, ce n’était pas toujours efficace. J’ai compris également l’importance, surtout pour quelqu’un qui vient du blues comme moi, qu’un solo s’il n’apportait rien au morceau, ne servait à pas grand chose. Inutile d’en mettre plein la vue aux autres en prétextant savoir poser mille notes à la minute. J’ai eu l’occasion de jouer avec une personne de 50 ans lorsque j’en avais à peu près 15, et il me disait tout le temps : « Prends ton temps Dorian, prends ton temps » (rires). J’ai appris aussi à travailler en groupe, et là comme nous sommes tous à fond dans ce projet, cela facilite les choses. En ce qui concerne la vie en communauté, j’ai déjà appris la langue anglaise. Et un peu de suédois aussi vu que nous sommes basé en Suède. Les relations humaines aussi sont très importantes bien évidemment, et on en parle souvent. Les circonstances en tournée sont tellement « difficiles »…nous sommes si proches, et dix heures d’affilée dans un bus avec quatorze personnes, même si nous avons tout le confort, ce n’est pas si évident. Il faut respecter chacun et savoir mettre un peu d’ordre dans son quotidien. A 20 ans, je suis satisfait d’avoir déjà vécu toutes ces choses qui m’ont fait grandir.

Daily Rock France : Il y a depuis quelque temps déjà un mouvement revival seventies, et vous en faites parti depuis le début. Avez-vous un peu de pression sur les épaules ? De la part de votre label par exemple ?

Dorian Sorriaux : Pas vraiment, et j’ai envie de dire que la plus grosse pression vient de nous même car on prend ça très au sérieux. Certains fans comme Stéphane, et j’espère qu’il lira cette interview, est venu nous voir à Besançon, à Porto, à Marseille…il adore le groupe et il nous suit régulièrement et là tu te dis vraiment, il faut tout donner pour ces personnes et se surpasser. J’essaye de me rappeler de tout ça car c’est comme une certaine reconnaissance et tu ne peux pas les décevoir. Il faut donner pour recevoir, voilà tout.

Daily Rock France : Comment a été choisi la direction musicale du groupe ? Dès le départ, vous saviez quelle direction prendre ?

Dorian Sorriaux : Cela s’est fait d’instinct…et niveau composition, ce sont majoritairement Elin et Zach qui ont les idées principales. Surtout pour le premier album d’ailleurs. Pour le deuxième, c’était plus un travail d’équipe même si ce sont eux qui ont écrits les paroles.

Daily Rock France : Vous avez déjà une fan base très importante. Tu évoquais d’ailleurs tout à l’heure un fan qui n’hésitait pas à vous suivre sur plusieurs dates. Lorsque tu arrives en France, ressens-tu une ébullition particulière vu que tu es français ?

Dorian Sorriaux : Alors à Lyon, j’ai ressenti ça car j’entendais mon nom. Toujours à Lyon d’ailleurs, ils étaient prêts à se battre pour mon médiator (rires). Pareil pour la set-list, et cela m’a fait tout drôle. Sinon, le public français est sans doute celui qui bouge le plus. Avec les polonais.

Daily Rock France : Vous avez joué au Hellfest et là encore, as-tu ressenti une attention particulière ? 

Dorian Sorriaux :  Oui car on m’a filmé pour un sujet diffusé sur France 3 il me semble. La plupart des gens savent que je suis français et les retours sont plutôt positifs.

Daily Rock France : Vous êtes déjà bien installé en Europe. Le marché américain est-il une étape incontournable maintenant ?

Dorian Sorriaux : C’est exact ! Même si cela me parait plus difficile et je ne sais pas vraiment pourquoi. Sans doute parce que c’est un pays immense et y programmer une tournée doit être une chose difficile. A chaque fois que nous avions l’opportunité d’y aller, il y a toujours eu un empêchement. Mais c’est certain que c’est un objectif.

Daily Rock France : Votre prochain album sort le 05 Août prochain, es-tu impatient que les fans le découvrent ?

Dorian Sorriaux : Oui, j’ai vraiment hâte que les gens puissent l’écouter. J’en suis très fier en tout cas.

Daily Rock France : Tu as la vingtaine et tes influences viennent d’une autre époque. Parmi les groupes actuels qui reproduisent le même son seventies que tu affectionnes, as-tu des préférences ?

Dorian Sorriaux : Rival Sons, Graveyard, Kadavar…ce sont les premiers noms qui me viennent à l’esprit. Sinon, en tournée j’écoute énormément de musique, notamment du folk, de la soul, du psyché et du blues rock. Je pioche à droite, à gauche en fait. Au niveau guitare, Philip Sayce a ma préférence. Le talent chez lui est inné et quand il joue, il dégage vraiment quelque chose.

Daily Rock France : Je t’ai vu en photo avec le légendaire guitariste Johnny Winter, peux-tu nous raconter cette rencontre ?

Dorian Sorriaux : Nous avons joués avec lui lors de ces deux derniers concerts, juste avant son décès. C’était à l’occasion d’un festival où il y avait aussi John Fogerty (Creedence Clearwater Revival). On a remarqué immédiatement la différence, car au même âge, l’un courait partout et l’autre était vraiment affaibli. Johnny Winter a goûté à l’héroïne dans les années soixante dix et comme substitut, on lui a donné un médicament qu’il aurait du prendre quelques mois pour décrocher. Et lui l’a consommé pendant trente cinq ans.

Daily Rock France : Tu es un très jeune guitariste, comment te vois-tu dans vingt ans ? 

Dorian Sorriaux : D’une manière ou d’une autre, toujours dans le milieu de la musique. Que ce soit sur une scène ou ailleurs, je ne pourrais pas faire autrement. C’est une énorme partie de ma vie et je ne me vois pas faire autre chose pour l’instant. Je jouerai certainement les mêmes morceaux mais beaucoup plus lentement (rires).

Daily Rock France : T’arrives t’il parfois de ressentir que vous avez été meilleurs que la veille ou au contraire moins bons ?

Dorian Sorriaux : Exact, ça m’arrive parfois. Lorsque nous avons joués à Barcelone, il y avait dans l’air quelque chose d’inexplicable. Comme une communion entre le groupe et le public présent. Nous ne jouons pas les morceaux mécaniquement mais parfois cela peut se ressentir ainsi. Et à ce moment là, le public a une énorme part de responsabilité et nous pousse à nous surpasser. A Barcelone, nous n’avions pas beaucoup dormi suite à une séance photos qui s’est déroulé très tôt dans la matinée et les spectateurs nous ont donné la force et l’énergie nécessaire que nous n’avions pas. J’ai énormément apprécié ce concert et c’est pour ça que j’aime que le public soit proche de la scène. Hier à Bordeaux, c’était tout le contraire. Il y a eu une mini baston, une panne d’électricité et nous avons fini le concert en acoustique. Bordeaux est donc à refaire absolument (rires).

Daily Rock France : De nombreuses dates sont sold out, cela t’inspire quoi ? 

Dorian Sorriaux :  Que nous sommes sans doute sur la bonne voie (rires). Nous jouons la plupart du temps dans des plus grandes salles qu’avant et c’est vraiment super.

  • Remerciements à Dorian pour cette interview, au groupe Blues Pills, à Nuclear Blast et à La Sirène.

www.bluespills.com

www.nuclearblast.de

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