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DRF : Tounet est-ce que tu as encore au fond de toi une âme de punk, un soupçon de rock’n’roll car cette interview risque d’aller là où c’est susceptible de faire mal…
Tounet : Ben ouais sinon on ne serait pas là.

DRF : Indust c’est qui ?
Tounet : Ben Indust c’est le line-up d’origine, d’il y a 20 ans. Cellou à la basse, Djé au chant, Marco à la guitare, Pascal à la batterie et moi à tout le reste.

DRF : Qu’est ce qui fait que tu sois le seul à être au sein du groupe depuis sa création : problèmes humains, problèmes personnels ou manque de créativité ?
Tounet : Il faut voir ça sur la longévité. On a 20 ans d’existence. Sur une certaine échelle quand tu as que deux ans de pratique tu peux avoir un line-up stable, sur 20 ans c’est plus compliqué. On a commencé à jouer, certains dans le public n’étaient même pas nés. Après quand tu as 20 ans, 30 ans, 40 ans tu n’as pas les mêmes préoccupations. La musique c’est bien, mais cela ne nourrit pas ta famille. Moi j’ai une femme qui me permet de faire ça et en plus j’ai une famille nombreuse et c’est vrai, ça pourrait ne pas être évident et je comprends très bien qu’on ne puisse pas suivre le truc, c’est normal.

DRF : Vous avez sorti en 2014 un EP très bien accueilli par la critique « Back to The Pit », pourquoi avoir attendu 10 ans entre cet EP et votre précédent album « On Evils Right » ?
Tounet : L’album est sorti en 2004-2005 et je suis parti vivre aux Antilles. J’ai laissé les clefs au groupe et il s’est avéré qu’on avait un mauvais choix pour me remplacer ce qui a créé des tensions dans le groupe. Du coup j’étais encore en contact avec eux et on a regardé ensemble pour mettre en standby le groupe en attendant mon retour. Après il y a eu des mutations professionnelles donc il y a eu un premier changement de line-up. Il faut savoir que si on fait de la musique c’est pour faire des lives et non des CD donc pour faire des lives faut refaire de nouveaux morceaux donc ça prend du temps. Au bout de six mois on a fait une tournée, on a eu de nouveau des changements professionnels. En fait pendant quatre ans on a fait que ça : remonter un groupe, faire des dates et repartir à zéro. Mais ce n’est pas un problème en soit, car on jouait.

DRF : Est-ce que pour toi « Back to The Pit » représente l’esprit Indust 1 an après sa sortie ?
Tounet : Non pas du tout. On a eu un problème dans notre line-up et ça a été vraiment tendu. Pour moi c’est le pire des moments qu’Indust a connu. Heureusement on a des amis sur qui on peut compter qui nous ont soutenus et qui nous ont permis d’assurer les dates de l’année dernière.

DRF : Est-ce qu’avec cet EP et après 10 ans d’attente on peut dire qu’Indust est réellement de retour dans le pit et va faire voler des gencives ?
Tounet : Ben écoute on est chaud et en plus ça fait longtemps qu’on n’avait pas joué ensemble, y a un certain feeling.

DRF : La première fois que j’ai vu Indust, c’était avec Sick Of It All et vous aviez deux chanteurs. Plus tard je vous ai revu avec Hatebreed et là vous aviez une chanteuse. Actuellement vous avez un vocaliste et vous en cherchez un autre. Qu’est-ce qui vous fait prendre la décision de mettre tel ou tel type de configuration ?
Tounet : À la base on a été formé avec deux chanteurs. On a tourné après avec un seul chanteur par défaut, mais on a toujours voulu avoir deux chanteurs. On a eu Aurélie qui gérait pas mal le truc. Quand elle est partie on a repris avec Djé le chanteur d’origine et à l’époque on avait un deuxième chanteur, alors là on s’est dit tiens pourquoi pas remettre ça.

DRF: D’ailleurs, tiens en parlant de chanteuse vous aviez une chanteuse très en voix, mais avec une consonance s’éloignant un peu du hardcore… l’apport d’un chant plus death est-ce une expérience que vous aimeriez renouveler ou c’était bien avec Aurélie et maintenant retour aux bases ?
Tounet : Non, c’était bien avec Aurélie. C’était différent. On n’a jamais imposé de clivage sur ce qu’on va produire comme musique, on le fait et c’est parti. Quand Aurélie était là, certains puristes ont un peu reproché cette approche un peu trop metal. Mais moi j’écoutais du metal quand j’étais jeune, du moment que ça chie c’est le principal. Et puis quand tu regardes les divers albums cela a toujours été différent au point de vue du chant sur chaque album et si on doit refaire un truc se sera encore différent. Il y a un socle musical de base, chacun s’adapte à l’autre et le chant aussi. Cela a toujours fonctionné je ne vois pas pourquoi cela ne fonctionnerait pas.

DRF : Le fait que vous n’ayez pas forcément de line-up stable cela ne vous freine pas et dans le processus de composition et dans d’éventuelles tournées ?
Tounet : Mais bien sûr, mais en même temps c’est un signe de force de renaître de ses cendres à chaque fois.

DRF : Ça fait 20 ans que tu tournes avec Indust dans le sud de la France. Comment as-tu vu évoluer la scène, aussi bien les groupes que les organisateurs, depuis votre premier live avec Lofofora ?
Tounet’ : Si tu veux, on a toujours eu des bienfaiteurs. La date de Lofo c’était Harry le patron de la salle qui nous a offert la possibilité de jouer et cela a été un marchepied. On a réussi à se démarquer un peu des autres groupes. On a tourné, on a enregistré et après y’a eu Momo de Disagree qui nous a pris sous son aile. Après il faut avoir de la chance, faut pas se voiler la face, des groupes comme nous y en a des milliers. On n’est pas des tueurs mais on était au bon moment au bon endroit on ne cherche pas à devenir célèbres, mais sans ces personnes, là cela aurait été compliqué. Après le monde a changé en 20 ans, ce qui fait qu’on est presque obligé de tout reprendre à zéro pour les nouvelles générations qui programment et qui ne nous connaissent pas.

DRF : On dit souvent que le hardcore est une grande famille. On vous a vus l’année dernière tourner un peu plus (notamment chez le Los Herbos) est-ce que ces liens que vous tissez à droite à gauche vous permettent de tourner un peu plus ?
Tounet : On a rencontré des superbes personnes, avec un esprit de fou. Après on a été aidé par Go Music avec Pat, c’était vraiment top de ne pas avoir à se poser de questions.

DRF : C’est quoi les ambitions et les projets futurs d’Indust ?
Tounet : On va essayer de faire encore quelques dates avec le même line-up et après on verra.

DRF : Un dernier mot pour la route ?
Tounet : Tchin !!

Merci à Indust pour le temps pris après leur live (rappel ils joueront le 19 à Dijon avec Slapshot) . Merci à Fred shoot à donf pour la photo.

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