Le mois de novembre commence fort aux Docks avec une soirée dédiée au Metal Mélodique, nous proposant Hypocrisy en tête d’affiche. Personnellement, j’étais surtout venu pour découvrir Horizon Ignited et me prendre une grosse claque par la troupe de Peter Tatgren.

La soirée commence avec Horizon Ignited, groupe de death metal mélodique finnois, dans la veine de groupes tels qu’Insomnium ou Before the Dawn. La formation est assez jeune, leur premier album étant sorti en 2019. Cela se ressent un peu en live au niveau de la présence et performance scénique des musiciens, avec des déplacements parfois maladroits. On notera un charisme et une prestance naturelle du chanteur qui tire l’ensemble vers le haut. J’ai été bluffé par la qualité de sa voix, tant au niveau de ses growls puissants que la maîtrise de son chant clair, encore mieux que sur album. Les compos sont typiques du death mélo finlandais, pas mal de morceaux en mid-tempo, avec les leads et mélodies mélancoliques du guitariste Vili Vottonen. C’est très bien exécuté, mais il faut admettre que ce n’est pas ce genre de morceaux qui va faire bouger la salle.


Viennent ensuite les canadiens de The Agonist. J’avais pas mal écouté les 2 premiers albums à l’époque où Alissa White-Gluz y chantait encore avant de rejoindre Arch Enemy. C’était donc la première fois que je les voyais en live et j’ai été plutôt déçu par la performance générale. La proposition du groupe est un mélange de death mélodique parsemé de passages plus thrash et d’autres plus techniques et alambiqués. Sur le papier et sur CD ça fonctionne, mais cela devient problématique quand le batteur n’arrive pas à suivre en live, surtout sur les passages de double pédales, syncopés et les fills plus techniques. La chanteuse Vicky Psarakis chante tout à fait bien et sa voix plaira sans doute à d’autres. Personnellement, j’ai eu pas mal de peine avec sa voix chantée, qui force beaucoup sur le vibrato et les lignes mélodiques vocales ne sont pas toujours pertinentes à mon goût. L’ensemble sonne au final pas si mal que ça, mais j’ai un peu de peine avec ce côté démonstratif et technique, ce qui n’a pas eu l’air de déranger le public, qui lui était plutôt réceptif. A noter que la chanteuse s’est malheureusement fait voler sa tenue de scène quelques jours plus tôt après un concert en Allemagne. Et comble du bonheur pour un groupe en tournée, ils ont eu droit à un contrôle douanier assez poussé lors du passage de la frontière suisse.

Les choses sérieuses commencent avec SepticFlesh et leurs sonorités massives et épiques. Le public réagit à chacune des sollicitations de Seth, le bassiste et chanteur. Le lightshow est également aux petits oignons, en adéquation avec les diverses ambiances musicales que propose le groupe. Krimh, le batteur, est lui très en place et se fait même plaisir en rajoutant de petites fioritures techniques comparé à ce qu’il fait sur album. Rapide, carré, précis mais aussi plein de groove sur les passages plus calmes notamment. Un groupe honnête qui délivre ce qu’il sait faire de mieux avec une excellente qualité. Seul bémol pour moi ; après la moitié du set, je commence à m’ennuyer. En effet, les structures de leurs morceaux se ressemblent beaucoup. Dans le même morceau, on retrouve souvent une intro percussive et tribale, le chanteur invite le public à le rejoindre sur ses « hey, hey ! », des riffs pachydermiques avec une batterie rapide et des riffs plus aérés, soutenus par des orchestrations épiques. Au bout d’un moment, c’est trop monotone et répétitif pour moi et j’abandonne le groupe juste avant qu’ils n’interprètent leur tube Anubis. Point positif : Desert Throne, avec son intro de chœur et une compo qui se détache un peu plus du reste du set.


Voilà maintenant la raison pour laquelle beaucoup d’entre nous sommes venus, place maintenant aux vétérans de Hypocrisy. Le concert commence à peine avec Worship que mes oreilles savourent le son crade de la boss HM2, typique des groupes de death suédois des années 90. Le groupe est carré, pas de note à côté et le show est là ! La setlist a été merveilleusement pensée en cela que les morceaux s’enchaînent entre les titres plus mélodiques aux guitares harmonisée et d’autres avec de gros riffs bien bourrins. Un bel exemple pour illustrer mon propos est l’enchaînement du tube Eraser avec Inferior Devoties qui invite le public à bouger dans tous les sens. Mon seul regret en tant que bassiste, c’est que le kick était bien en avant et lors des passages plus chargés à la batterie, notamment les passage de double pédale, venaient recouvrir le son de basse. En somme un set efficace, qui ravit les fans avec une setlist composée des grands hits du groupe comme Eraser et Roswell 47, des titres plus obscurs de la carrière du groupe et au final seulement 3 morceaux du dernier album.

C’était costaud, c’était bien. Au passage, respect à ceux qui ont enchainé 2 jours à peine après la visite de Sepultura, Crowbar et Sacred Reich dans cette même salle et merci à la programmation de prévoir d’aussi belles soirées.

Texte : Greg Whooper

Photos : Alex Pradervand