30ème édition du sympathique festival au bord du lac de Neuchâtel, idylliquement situé et faisant le ravissement tant des spectateurs que des artistes. Edition anniversaire bénie des dieux et de la météo, avec une légère bise très appréciée en ces temps de canicule, et pour laquelle les organisateurs avaient concocté une fort alléchante soirée rock.


Johnny Mafia

Ouverture des feux et de la soirée sur la jolie petite « Scène du Lac » – construite sur le lac-même avec les quatre mousquetaires de Johnny Mafia. Leurs airs endiablés aux accents de Blink-182 et autres bands de punk rock indie de la West Coast du tournant 90’s – 00’s. Jolie découverte festive, idéale pour mettre le feu aux poudres et apprécier les premiers apéros.


The Stranglers

On frémissait de bonheur et d’impatience commes des enfants devant les cadeaux de Noël sous le sapin avant l’arrivée du mythique groupe londonien sur la « Grande Scène »… et nous n’avons pas été déçus ! Même s’il ne reste plus que JJ Burnel – l’un des meilleurs bassistes au monde – des origines du band et le très bon Baz Warne au chant/guitare qui a rejoint l’équipage à l’aube des années 2000, The Stranglers nous a régalés avec un mini best-of émaillé de quelques titres de leur dernier album sorti l’an dernier, « Dark Matters ». Un vrai groupe de scène mêlant genres musicaux comme à leurs débuts (rock, ska, quelques accents de punks et de pop) et qui fait leur signature musicale tant appréciée. Seul bémol, indépendant de leur volonté, passage en ouverture de la grande scène alors qu’il fait encore grand jour et par conséquent, set très court (une petite heure). Mais c’est sûr, leur prestation nous a mis en appétit et il ne faudra pas les manquer sur leur tournée européenne en mars 2023.


Guerilla Poubelle

Deuxième groupe programmé sur la scène du lac, Guerilla Poubelle nous saute à la gorge dès les premiers accords avec ses hymnes punk rock percutants. Textes engagés et militants appuyés par une musique féroce, le trio ne laisse pas indifférent, c’est sûr !


Mass Hysteria

Très attendus par une fanbase fervente, les Parisiens de Mass Hysteria ont pris d’assaut la grande scène avec une énergie et un charisme exceptionnels. Mouss et ses acolytes ont joué avec leur générosité coutumière, textes engagés et positifs, ancrés dans la quotidien – et ce depuis leurs prémices en 1993, paroles reprises en chœur par l’assistance, Circles Pit, Walls of Death, Mouss dans le public… on aurait dit un mini Hellfest ! Une performance XXL en guise de beau gâteau d’anniversaire rock pour l’ESTIVALE OPEN AIR !


Hey Satan

Retour sur la scène du lac pour le dernier groupe programmé, le trio lausannois Hey Satan. Jouant un très bon stoner rock bien lourd, les rejetons de Black Sabbath et Led Zeppelin des débuts, cousins de Kadavr, Graveyard ou autres Kyuss, nous ont bien plu. A (re)voir notamment du côté du Val de Bagnes en août à l’occasion du PALP Festival.


The Libertines

Autant de fans que de curieux se sont massés dans les premiers rangs de la grande scène pour la venue de Pete Doherty et ses acolytes. Entrée choc du sulfureux guitariste/chanteur qui a bien dû prendre une vingtaine de kilos depuis sa dernière prestastion en demi-teinte au Montreux Jazz il y a 5 ans. Mais la bonne surprise, c’est que l’intéressé est à son affaire, jouant avec son image comme à son habitude sans toutefois en faire trop. Une belle prestation pour les 20 ans du premier album de The Libertines, « Up The Bracket », qui nous a replongés avec bonheur dans ce revival de punk rock (The Clash) mâtiné de brit pop rock (The Smiths).

Parfaitement organisé, à taille humaine et avec une belle programmation, l’ESTIVALE OPEN AIR a tous les atouts pour fêter de nombreux autres anniversaires dans le futur.

[Texte Jean-Blaise « JB » BETRISEY]
[Photos Alain JORDAN]