Une soirée que l’on attendait depuis 3 ans, après deux reports successifs. Les trois groupes de l’affiche sont toujours présents en 2023 et cette date du 18 mars 2023 est la bonne.

La belle semaine à la salle Métropole se poursuit. Il y a quelques jours, on assistait à la soirée la plus métallique jamais accueillie à cet endroit (Cannibal Corpse, Dark Funeral, Ingested et Stormruler, le report ici) et voici maintenant une nouvelle série de concerts dans une veine un peu plus symphonique.

A 18h30, la file sur le trottoir de la rue de Genève est déjà impressionnante. L’affluence s’annonce belle pour ce samedi soir. Epica a déja joué plusieurs fois à Lausanne, aux Docks (2010 et 2012 de mémoire) et c’est une ville dans laquelle ils sont à l’aise. Dans l’après-midi, Mark Jansen d’Epica a posté une video de sa baignade tranquille dans le lac Léman. Même s’il faisait beau, on était quand même mi-mars… De leur côté, Simone Simons et Coen Janssen visitaient la cathédrale lausannoise, ce dernier ayant même l’occasion de jouer de l’orgue ! Pas sûr que Dark Funeral ait eu le droit d’entrer dans cette même cathédrale la semaine passée…

Accueil au top comme d’habitude dans cette salle avec sa pente parfaite pour que tout le monde voie bien la scène depuis n’importe quel emplacement.

Le premier groupe sur scène c’est Wheel et cela démarre sur les chapeaux de … non je refuse de céder à la facilité, cela démarre bien. De longs morceaux avec des passages atmosphériques. Le set de quatre morceaux (« Impervious », « Blood Drinker », « Vultures » et « Wheel ») est vraiment court en revanche et n’atteint juste pas les trente minutes accordées sur le planning de la soirée. Le groupe communique bien avec le public et le bassiste est chaud bouillant; il n’hésitera pas à descendre plusieurs fois dans la fosse pour s’approcher du public, ce qui est sympa pour les premiers rangs. Le quatuor finlandais est très technique et bien en place. C’est du prog donc pas ce que je préfère, mais c’est pas mal.

Petite entracte et la scène est déjà prête pour Apocalyptica. Je m’étais demandé qui allait jouer en dernier ce soir car les deux groupes sont pas mal populaires ici. En Allemagne, c’est Apocalyptica qui passait en dernier, mais ici ce sera Epica. Au vu des tshirts dans la salle, cela semble logique.

Après une longue intro sur l’écran en arrière-fond, le batteur s’installe, les trois violoncellistes le suivent et c’est parti avec Ashes Of A Modern World issue du dernier album Cell-0, sorti il y a juste trois ans. Le charisme de ces mecs est assez dingue. Ils ont l’air tellement contents d’être sur scène. Le batteur a quelques soucis avec son instrument qu’un roadie essaie de fixer en live, mais cela s’avère un peu trop compliqué et le groupe fait patienter avant le morceau suivant. Franky Perez apparaît déjà pour le 3ème morceau « I’m Not Jesus », … ni Corey Taylor on a envie de dire car son registre est assez éloigné de celui du chanteur de Slipknot, mais lui aussi a une pêche d’enfer et sa joie d’être sur les planches est communicative.

Sur les dates précédentes, Apocalyptica avait été rejoint par Simone Simons pour interpréter leur chanson commune « Rise Again ». Petite déception de voir les minutes s’écouler de manière totalement instrumentale. Finalement, ce sera donc « Rise » la version de l’album. En milieu de set, ce sont les reprises « Nothing Else Matters » et « Inquisition Symphony » qui sont les mieux accueillies. Franky Perez revient pour la fin du set après une introduction très chaleureuse d’Eicca Toppinen. Ce qui est sympa c’est que l’on a droit à quelques petits bouts de reprises en passant, comme « Killing In The Name Of » ou encore « Thunderstruck ». Bon il y a aussi eu un petit coup dispensable de « Macarena » dans un délire du plus jeune de la bande, le fantasque Perttu Kivilaakso.

Le meilleur moment du set restera le « Seek & Destroy » de qui vous savez repris en choeur. Difficile de se lasser de leurs interprétations des classiques des Four Horsemen.

Un écran en arrière fond aux couleurs de la Suisse avec la date du jour, qui disparaît pour faire apparaître Simone sur la partie haute à l’arrière de la scène, puis le groupe Epica au complet. Cela démarre avec « Abyss Of Time », « The Essence Of Silence » et Victims of Contingency ». Des morceaux plutôt récents, parce que l’air de rien, les hollandais ont maintenant plus de 20 ans d’activité au compteur. Si Apocalyptica était tout souriant, que dire d’Epica, chacun des 6 musiciens semble s’amuser en permanence. Cela bouge, cela sourit, se marre, certains font le clown comme Coen qui passe plus de temps à essayer de faire rire ses collègues qu’à jouer sur son incroyable clavier arrondi portable. Il y a notamment une séquence assez drôle où il emprunte un portable au premier rang et filme chaque musicien. La séquence a fini dans les mains du groupe et il y a une très sympathique video en ligne de ce moment sur l’insta d’Epica.

Petit cadeau pour cette date, une rare interprétation de « Unchain Utopia », qui s’intégrait bien dans le set. Difficile de comprendre pourquoi elle n’est pas jouée plus régulièrement.

Au milieu du set, le moment attendu se produit enfin. Sur la deuxième moitié de « Rivers », les trois violoncellistes d’Apocalyptica font leur apparition et les deux groupes au complet jouent ce morceau pour le plus grand plaisir de la foule qui a sorti ses portables en mode lampe de poche à la demande de Simone lors de l’introduction du morceau.

Si la chanteuse a une voix toujours aussi parfaite, moi ce qui me plaît énormément dans Epica, c’est la manière dont cela se marie aux growls de Mark Jansen, comme sur « Victimes Of Contingency ». Ce gars envoie à la perfection sa grosse voix. Le bonheur !

Bien sûr, on a eu droit au grand classique d’Epica, « Cry For The Moon » et même si ce n’était pas vraiment nécessaire, Simone Simons nous explique avant le morceau que l’on doit chanter le refrain (« Forever. And Ever »). Pour les sous-doués, ce sera même écrit en gros en arrière-fond, mode karaoké. Pas d’excuse donc, tout le monde s’exécute. Paraît que l’on était plus chauds que les zurichois la veille (et, on n’en doute pas, sûrement moins que le public de la prochaine date, c’est le jeu).

Cela se termine déjà malheureusement avec « Beyond The Matrix » puis par « Consign To Oblivion » qui verra un wall of death et des circles pits. Pas de rappel, dommage. Toujours de la peine à comprendre ces groupes qui ne reviennent pas. Il suffit de jouer un morceau de moins dans le set et de revenir en faire un pour que tout le monde soit content.

Dans le public, j’ai vu le boss du Rock The Lakes, qui a semblé beaucoup apprécier le set d’Epica et qui n’a pas dû avoir le moindre regret de les avoir booké en clôture de son festival. Car oui, on a la chance de les revoir bientôt dans notre pays, ce sera le dimanche 20 août à Vallamand dans un cadre magnifique et je ne vous parle même pas de l’affiche dingue des trois jours. D’ailleurs, Apocalpytica aussi sera de retour en Suisse au mois de juin au Summerside Festival, un nouveau festival de deux jours (23 et 24 juin) avec lui un line-up imposant. A vos billets !