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Selon moi, ce qui distingue Electric Mary de ses rivaux, c’est cette alchimie obtenue à chaque changement de line-up. Le fabuleux batteur Venom et le génial guitariste Irwin Thomas ne faisant plus partie du groupe, ils ont été tout simplement remplacés, et sans que cela ne gêne personne, par Davey Porter et Brett Wood. A cette particularité s’ajoute une étiquette hard rock pleinement assumée (que certains planquent sous une appellation faussement metal) et la joyeuse impression de retrouver des vieux potes à l’autre bout du comptoir.
C’est indéniable, les australiens disposent d’un capital sympathie contagieux à souhait, et pour éviter de piquer du nez après le déjeuner, ils nous offrent, en guise de digestif, ce live enregistré à Vitoria-Gasteiz en Espagne. Un disque sur lequel ils n’ont jamais sonné aussi compact. La faute à un mixage stéréo dantesque, dopé et particulièrement soigné (mixé par The Machine aux Etats-Unis, notamment connu pour son travail avec Clutch). L’assurance d’un son organique et brut, qui permet de bien mettre en valeur le répertoire choisi.
Après une introduction typiquement espagnole (nous sommes dans un pays où le football est roi), Rusty au chant lance les hostilités en performer aguerri. Le pied sur l’accélérateur (et tant pis pour les piétons), ça grince direct dans les virages, ça passe souvent en force et ça roule parfois sur la bande d’arrêt d’urgence… Avant de se remettre dans le bon sens, d’un coup sec du volant, d’un accord de guitare ou d’un mouvement du pied de micro. Oui, « Let Me Out » d’entrée de jeu, ça calme ! C’est le genre de titre qui éclabousse votre journée et provoque en vous un orgasme musical.
Pour la suite, peu de longs tunnels d’improvisation ici, mais des chansons jouées avec feeling et justesse. Ils enchaînent et occupent le terrain avec « No One Does Is Better Than Me », « Gasoline And Guns », « Stained », « Nicotine », « One Foot In The Grave »… N’en jetez plus, la messe est dite. Ces musiciens sont des activistes qui ont choisi le rock & roll comme champ politique, et nous proposent ici, un enregistrement vraiment réussi où le rock, le hard rock et la soul copulent sans vergogne.
L’affaire s’achève sur « My Best Friend », conclusion parfaite à cette ténébreuse performance d’une terrifiante densité, qui impose définitivement ces tueurs venus de Melbourne comme l’un des meilleurs groupes live en activité (avec leurs compatriotes de Wolfmother, les hollandais de Birth Of Joy et les américains de The Atomic Bitchwax et de Fu Manchu). Un disque qui trouvera tout naturellement asile dans votre discothèque.

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