dr 60

Pussy Rioteuses, Pussy Rioteurs,

Dans le marasme d’un mois d’août plombé sous une chaleur à en faire pâlir d’envie le Malin lui-même, la nouvelle tombe en ce vendredi 17, glaciale, par les ondes de la radio…

Trois des cinq membres du gang punk russe Pussy Riot sont condamnées à deux ans fermes de ‘colonie de redressement’. Colonie. Le mot sonne faux. L’euphémisation a de beaux jours en ces temps. C’est plus joli et bucolique que goulag, camp ou prison… Leur ‘crime’? Un concert improvisé dans une église orthodoxe où une prière trash scandée par les jeunes filles a fait crisser quelques dents dans la communauté religieuse ainsi qu’au plus haut niveau de l’état. On ne touche pas au sacré impunément, semble-t-il…

Maria, Nadezhda, Ekaterina : Courage !

Il y a quelques temps, la chanteuse du groupe The Dresden Dolls, Amanda Palmer, improvisait, elle-aussi, un concert sur une place d’Amsterdam. La belle raffole de ces petits live ‘sauvages’, qu’elle nomme ninja-gigs. Armée (!) de son ukulélé, elle a réussi à gagner l’attention d’une petite troupe de fans et badauds, avant que la police ne vienne interrompre ce délicieux moment artistique et humain car, malheur, la présence d’un monument aux morts rendait la prestation également incongrue et déplacée. Mais qu’est-ce que le sacré, si ce n’est finalement la détermination arbitraire par certains de ce qui l’est et de ce qui ne l’est pas? Qui détermine ce qui est sacré entre les paroles du groupe russe et des textes bibliques? En France, l’outrage à l’hymne national est désormais considéré comme un délit. Gainsbarre en prison, en 1979? La censure, la mise à l’Index et l’emprisonnement constituent un arsenal inchangé depuis des siècles avec toujours le même objectif : museler ceux dont les paroles menacent les détenteurs de pouvoir. Le monde de la musique n’est pas épargné, bien loin s’en faut. Fight the power !

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