BABYLON PRESSION

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« On ne voulait avoir aucun regret, enfin au moins un minimum, et arriver vraiment à ce qu’on voulait »

On a profité du concert de Babylon Pression pour rencontrer l’ensemble du groupe. Une interview détendue et pleine de rigolade !!

Salut les gars, votre dernier album date de 2011, heureux de remonter sur scène pour  défendre votre nouvel opus ?

Très très heureux, en plus dans des conditions comme ce soir. Belle affiche, belle salle. Après on a fait quelques concerts pour roder tout ça mais ce soir c’est la release party, on sort l’album et on va le présenter ce soir.

Vous avez fait quoi en fait pendant ce temps ? Vous avez vendu des cravates sur les marchés ?

On a fait des enfants, on a contracté des crédits, monté des entreprises, remboursé des dettes et surtout on a essayé de travailler sereinement cet album, en faisant du mieux qu’on pouvait. On ne s’est pas du tout mis de pression pour une date de sortie. Le maître mot était de prendre du plaisir sur chaque  truc et de faire les choses à fond jusqu’à ce que ça nous plaise, d’aller au bout du délire. Et une fois qu’on a été content, ne plus repousser la sortie. L’album a quand même été enregistré il y a deux ans, on a pris du temps pour travailler les choses.

« Heureux d’être content » va voir le jour le 21 avril, comment avez-vous pensé cet album, et pourquoi le sortir deux ans après son enregistrement ?

C’est la vie, c’est comme ça. On a tous beaucoup d’occupations donc on a fait en fonction de nos emplois du temps, on se réunit quand on peut, quand on a le temps. On a eu parfois des périodes où on a pu avancer sur des choses, parfois c’était plus creux. On a mis du temps, car on a voulu faire les choses bien et ne pas se mettre la pression. Après, on a enregistré l’album il y a deux ans car c’était à ce moment-là qu’on se sentait de le faire. On n’a pas cherché directement un label pour le promouvoir, on voulait absolument proposer quelque chose de propre. On enregistre tout dans notre propre local, avec Thomas qui nous a rejoint. Puis on a lancé un financement participatif pour pouvoir le sortir, ça faisait déjà un an qu’on avait enregistré, le temps que cela se mette en place, et on voulait surtout que tout le monde soit bien content. Heureux d’être content quoi.

Après, artistiquement on voulait que ce soit une suite logique de «  Allez Tous Vous Faire Foutre ». On voulait qu’il y est une continuité dans les textes, dans la musique, dans l’humour, dans le son, dans le millième degré. En fait, c’est un peu comme une sculpture. On a enregistré le son, on l’a retravaillé, les textes ça a été ça aussi, on a tout retravaillé, on ne voulait vraiment pas se louper sur cette album-là. On ne voulait avoir aucun regret, enfin au moins un minimum, et arriver vraiment à ce qu’on voulait. 

Dans vos albums, on remarque bien que votre source d’inspiration est la société actuelle, ce qui donne à vos albums un côté revendicateur. Êtes-vous comme ça dans la vie de tous les jours ? Et votre prochain album sera t-il dans la même lignée ?

Ce n’est pas tant constater comment va la société, c’est surtout le quotidien de chacun. Ça parle plus d’expériences, de certaines scènes auxquelles on a pu assister. Après, nous personnellement, on est concernés, on s’intéresse, on en discute ensemble. Mais pour cet album on a décidé de ne rien revendiquer et on en rit beaucoup. On a plus décidé de se mettre dans la peau des gens que l’on dénonce, plutôt que de dire ça c’est bien, ça ce n’est pas bien. Nous ce qu’on veut faire, surtout, c’est se marrer avant tout. Le reste c’est l’interprétation de chacun. Savoir si ce qu’on dit c’est bien ou pas on s’en tape. C’est de l’humour noir. On essaie d’être dans une espèce de caricature, qui parfois rejoint la réalité, même la plupart du temps. Souvent, on se dit que ce n’était pas forcément une caricature, souvent nos textes ont du sens et ne sont pas aussi caricaturaux que ça. Et on s’en rend compte aussi sur d’ancien morceaux comme « La France A Peur » ou «  Champagne ». Quand on les a écrits, on pensait que c’était abusé, mais en définitive pas autant que ça, même parfois avec  des titres qu’on a écrit il y a déjà 30 ans.

Vous n’avez jamais eu envie de parler de trucs cools dans votre musique, comme des fleurs et des licornes qui chient des paillettes ?

Peut-être un jour. Le plus dur, je pense, c’est d’écrire des choses joyeuses. Ou même de faire des trucs pour les enfants (rire). Mais les trucs joyeux, faut pas tomber dans le niais non plus. On ne veut pas tomber dans le R’n’B. La joie qu’on ressent, nous, c’est quand on chante ces trucs hyper cyniques. Nous notre musique c’est notre exutoire, on vit le bonheur avec nos familles, nos amis etc. On trouve ça un peu vulgaire d’aller cracher notre bonheur devant les gens qui en chient. On préfère les faire se marrer sur des trucs qui peuvent nous arriver à tous.

Est-ce que vous vous considérez toujours comme un groupe de Brutal Punk ?

Oui la plupart du temps. Du Brutal Punk à texte, comme Saez. (Rires ) On s’est vraiment attachés au travail des textes. Déjà sur la compréhension, on voulait que chaque phrase soit un peu une punchline, et après, que ce soit bien compréhensible pour tout le monde. Le chant est vachement mixé en avant, peut-être un peu trop même, mais au chant on n’a pas Freddy Mercury donc fallait que ce soit vraiment bien foutu. Et autant chanter en français, autant que ce soit compréhensible.

Et chanter en anglais ?

Chanter en anglais ça n’arrivera jamais, on doit avoir 50 mots de vocabulaires, alors les placer… laisse tomber.

Est-ce que le punk existe toujours d’après vous en 2017 ?

Oui regarde les djihadistes !! C’est les plus grands punks du monde, No Future à fond (rire général) Ça a évolué, regarde avant les mecs avaient une crête et buvait une bière dans la rue, le mec il croyait en rien.  Maintenant c’est horreur totale. Et le vrai punk de maintenant est considéré comme une horreur. Le seul qu’il détruisait avant c’était lui-même !!

C’est quoi le trip avec le Christ Cosmique ?

(Rire général) On ne peut pas expliquer ça, il faut qu’on garde un peu des secrets. Non, en fait on a tenté une collaboration, un rapprochement. A un moment donné on s’est dit qu’il fallait qu’on s’engage un peu en politique. S’engager pour tel ou untel c’était assumer un peu aussi son choix et certaines directives politiques,  en regardant bien on s’est retrouvé dans son programme. On s’est dit «  là ça correspond bien à Babylon, c’est n’importe quoi !! ». Certaines mesures phares de son programme ne sont pas si débiles que ça. Après, est-ce qu’il sera là ou non on ne sait pas, on verra bien

Ce soir, ETHS filme un dvd allez-vous profiter de la structure pour filmer quelque chose ?

C’est notre bassiste qui s’occupe de la captation d’ETHS. On a donc prévu de capter deux morceaux, avec moins de matos certes, mais ce qu’il faut pour faire une bonne vidéo, avoir pas mal de plans pour sortir plus tard un mini clip pourquoi pas. On a des conditions parfaites ce soir pour faire de belles images.

Là vous allez partir sur les routes pour défendre votre album ?

C’est l’objectif. On est en recherche de dates. On va monter ça tranquillement pour la rentrée, on va jouer au Var West Festival. Mais on va vouloir en faire un max, et ce toujours en fonction de notre emploi du temps. On aime jouer dans les petits bars, sentir la proximité des gens, voir les murs suinter.

Et donc je vous remercie encore pour votre temps, et je vous laisse le mot de la fin.

A force d’y croire, on meurt déçu !!

 

Merci à l’ensemble du groupe et à Adrien ( Le Moulin ) merci aussi à Etienne ( DRF Crew )

 

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