Agnostic-Front

Le Rêve américain meurt peu à peu pendant ce temps « the real american hardcore » lui vit toujours à travers la poésie d’Agnostic Front

Vous en êtes à plus de 30 ans de carrière sur le devant de la scène Hardcore New yorkaise : comment se porte le groupe et quelle est l’ambiance entre vous ?

Roger : Eh bien le secret et le succès de notre longévité est simple, c’est l’authenticité. Etre vrai et honnête avec nos fans à tout égard et à tous les niveaux, il faut rester réaliste. En étant vrai et réaliste, c’est ce à quoi les gens veulent être associés. Qui veut être une partie d’un mouvement d’un courant s’il n’est pas authentique ? C’est pour cela que les gens nous aiment.

« My Life My Way » est sorti il y a maintenant quatre ans, quel regard portes- tu sur cet album ?

« My Life My Way » est un bon album. Il montre bien la maturation qu’a atteint le groupe à cette époque et il est d’une grande maturité pour nous. Il y a 3 bonnes chansons sur cet album qui ont rejoint la setlist d’Agnostic Front et ce, pour les années à venir. On a pris la bonne direction pour notre 10ème album studio.

Là, vous nous pondez un album tout simplement énorme « The American dream is die », parle nous un peu de ses conditions d’enregistrement et du processus de composition. On sent parfois un relent des premiers albums sur plusieurs titres, c’est plus brut.

Nous aimons notre nouvel album. Sur «My Life My Way», j’avais écrit une chanson appelée « That’s Life», j’ai voulu voir si les fans aimaient toujours cette énergie chaotique et ils l’ont aimé. La chanson était si énergique en live, que quand il a été question d’enregistrer de nouvelles session studios, j’ai voulu y ajouter ce que j’ai appelé « The CBGB’s Matinee Sessions » avec de superbes « sing along » et ces plans Heavy très percutants. Tout ça, pour avoir une sensation d’explosion, de chaos entre les morceaux. Le résultat est fantastique. On a d’abord enregistré les 8 morceaux que le groupe connaissait très bien puis on leur a présenté ces 8 morceaux chaotiques et ils ont eu 1 ou 2 fois pour sentir le truc ! Le groupe a aimé donc ça a été très simple et naturel avec des tonnes de nouvelles énergies.
Après, les morceaux ressemblent à de vieilles chansons longtemps perdues que nous avons sorties d’une capsule temporaire et c’est exactement comme ça qu’ils se sentent et se ressemblent !

Sur le précédent opus vous nous aviez crédité d’un titre en espagnol, sur celui-ci ce n’est pas le cas. Vous n’aviez pas envie de renouveler l’expérience de suite ?

Eh bien, parce que je n’avais pas écrit en espagnol pour le nouvel album à l’époque. J’ai été très concentré sur l’enregistrement de ce nouvel album et quand il est venu le temps d’enregistrer, j’ai fais un burn out. Mais dans le futur, il y aura plus de chansons en espagnol, c’est mon héritage, c’est ma première langue.

Le Hardcore c’est une grande famille, vous nous le prouvez en enregistrant une nouvelle fois avec Freddy de Madball. Qu’est-ce qui vous intéresse dans son approche de la musique d’Agnostic Front ?

Freddy, c’est mon frère et il a grandi dans la scène NYHC depuis qu’il a 7 ans ! Personne ne connaît Agnostic Front mieux que lui et il aime le groupe donc il est toujours très bien de collaborer avec lui pour la production ! Son apport vient de ses yeux et oreilles qui connaissent ce qu’il y a de mieux dans le groupe et les résultats sont toujours fantastiques !

Tu nous a collé en guest Lou Koller et et Toby Morse et ton frère sur le titre « Never Walk Alone ». c’est un conseil que tu donnes et une nouvelle preuve de l’unité de la scène Hardcore. Tu aurais pu très bien le faire avec le chanteur de hatebreed ou bien d’autres pourquoi eux ?

Eh bien, j’ai choisi Freddy, Lou et Toby car ce sont des frontman très importants au point de vue de la scène NYHC. Ce sont trois personnes qui font vivre la scène NYHC et je t’avoue que ce sont les 3 premières personnes qui me sont passées par la tête. J’ai vu que Jammi était occupé avec une grande tournée avec Hatebreed et bien que Hatebreed soit très respecté et ait été adopté par la scène NYHC, leurs racines réelles restent à la scène Conneticut/New England !

Qu’est -ce qui a tué le rêve Américain ?

Je pense que l’intro de l’album répond presque entièrement à cette question. C’est comme un immigrant de Cuba qui vient ici en Amérique pour la Liberté et la Justice et une meilleure vie, je le vois comme une première main. Le pays lui-même est un endroit formidable, les gens de toutes les races, les religions vivent en harmonie mais il y a un grand fossé entre eux, le gouvernement et les sociétés multinationales qui n’intègrent pas à leur calendrier et emploi du temps les personnes de classes moyennes et les classes les plus défavorisées. J’en parle beaucoup dans mes textes : l’injustice sociale, la corruption à grande échelle, les attaques délibérées et la police à l’encontre de certains citoyens, l’intimidation de l’armée et de l’ONU à travers le monde etc… la liste est longue. Mais malheureusement en Amérique, les médias alimentent les moutons avec ce qu’ils veulent voir. Je ne suis pas un mouton et je refuse de suivre comme un petit soldat, c’est pour cela que je proclame aujourd’hui que le rêve qu’on nous a proposé est injuste.

Est-ce que le titre de votre album est un écho à l’album de Walls Of Jericho « fuck the american dream »

Il n’y a aucun rapport du tout. Les groupes comme AF, Walls of Jericho, SOIA, Madball présentent l’issue finale et cela nous concerne tous. Je me prononçais toujours contre l’oppression et je l’ai surmonté ! Je parle toujours principalement de la politique sociale. Parfois, je touche sur des questions politiques mais avec le temps ce que nous livrons avec cet album est très pertinent.

Est-ce que le « Real American hardcore » est toujours en vie lui ? Et qu’est ce qui pourrait le tuer ?  C’est franchement pas ce qu’on lui souhaite.

Elle n’a jamais été aussi vivante, c’est juste différent par moment. J’estime toujours que l’état d’esprit est bien plus ouvert en Europe et d’autres pays. Ici, on a une grosse scène dans beaucoup de villes, dans les villes mitoyennes c’est beaucoup plus petit et ça ne devrait pas compter. Tout le monde devrait être uni, j’ai toujours considéré que le Hardcore était une passion avec un effet de mode. Ce qui pourrait la tuer, ce sont les grosses sociétés de production ou la corruption.

Roger tu as …. Bon on dira pas ton âge par respect, mais quelle vision as-tu du mouvement Oï en 2015 ?

Je trouve que le mouvement Oï revient très fort. Il y a vraiment de nouveaux groupes vraiment très bons, un de mes favoris est peut être « Lions Law ». Il y a tant de bons groupes : « Old Firm Casuals », « Bishop Grene », « Stomper 98 » ou d’autres comme « Close Shave », « Razor Blade » ou encore Templers qui ont marché très fort pendant un moment.

On m’a dit que toi et Freddy étiez d’origine cubaine par votre mère, que penses-tu des nouvelles relations qui s’instaurent entre les Etats-unis et Cuba ?
Je suis né à Cuba. Freddy est né en Amérique. Nous avons la même maman et nous avons été élevés tous les deux par le père de Freddy (mon beau-père), mon père à moi est parti il a très longtemps. La situation actuelle avec Cuba peut être très prometteuse et je l’espère. Je me suis toujours posé la question sur les raisons qui ont poussés les choses à se dérouler de cette manière avec notre gouvernement. Ma prédiction est que bientôt vous trouverez des Mc Donald’s partout à Cuba. Je les appelle les « Ambassades Américaines ». De toute façon, j’espère vraiment le mieux et c’est tout ce que je peux faire. Nous espérons aussi y faire prochainement quelques concerts.

Vous allez venir nous botter les fesses et notamment à la secret place « chez fifi » en Mai. On sait que vous aimez bien cet endroit : vous avez un petit message pour les gens du sud qui lirons ?

Mon message est : venez passer un bon moment. Entrez dans la fosse, chantez fort ! Chantez fièrement ! Nous vous accueillons pour une nuit de NYHC !!! Et, merci de nous soutenir !

En ce moment tu écoutes quoi hormis le vôtre dernier album ?

Je suis resté sur l’époque hardcore Old school et du punk. C’est ce que j’adore le plus et je trouve qu’il a beaucoup d’originalité dans certains et quand je pense à ces groupes dont je me serais même pas douté qu’ils auraient un impact aussi important sur la scène et la vie des gens. Je pourrais en citer mais la liste est interminable, mes préférés sont : the clash, les Ramones, Sham 69, The Business, Negative Approach, Circle Jerks, Dead Kennedys, Black Flag, Urban waste, The Abused, iron Cross, Anti Heroes, cause Of Alarm etc… et mes préférés bien sur : Agnostic Front, « Victim In pain » et « United Blood »

 http://agnosticfront.com/

Merci à joelle (DRS) et Markus (Nuclear Blast)

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