Easy Eye Recordings
A ma gauche un duo, Little Barrie de Nottingham, et à ma droite Malcolm Catto, Londonien bon teint. Du bord de la rivière Trent surgissent la guitare et le chant de Barrie Cadogan, tout de fuzz vêtu, le timbre de la voix légèrement cuivré, juste acidulé ce qu’il faut. A ses côté la basse de Lewis Wharton punchy, brillante. Des rives de la Tamise, c’est la frappe très jazz, colorée et bondissante, du batteur de The Heliocentrics qui se fait entendre. A la confluence des deux courants est née voici quatre ans une musique mariant à la fois rock 60’s, très british blues, avec des effluves psychédéliques, une touche de surf californien, et des relents de garage moite.
Si une première galette produite par Catto himself proposait déjà un voyage imaginatif, il restait à ce stade assez respectueux de l’essence des styles brassés, le deuxième effort studio sous la houlette rétrofuturiste de Dan Auerbach des Black Keys, avance un peu plus loin, avec cette impression que les musiciens sont en totale harmonie, qu’ils n’ont plus besoin de cadre stricte pour évoluer. On hume l’Afrique, transpire le funk et la soul, on valse doucement, avant de finir par faire un grand saut entre douceur latino et entêtement jazz. Mais toujours avec cette satanée dose de fuzz qui vient magnifiquement saturer l’ensemble. [YP]
Note: 4/5
