On ne présente plus Coilguns dans le paysage musical suisse. Avec un album tout frais, le groupe s’apprête à se produire pour la seconde fois au Paléo Festival. Prise de température avec le guitariste Jona Nido

Le Paléo ravit les amateurs de guitares électriques cette année. La soirée de samedi sera particulièrement mouvementée avec les concerts de Queens of the Stone Age, des Sex Pistols avec Frank Carter, Ultra Vomit ou encore Last Train. La scène suisse sera également bien représentée avec Coilguns.

Les Chaux-de-Fonniers fouleront la Plaine de l’Asse pour la seconde fois de leur carrière. « Mes parents ne sont pas des gens qui vont à des festivals, donc je n’ai pas grandi avec le fait d’aller au Paléo. Ce n’est pas l’endroit où j’ai vu mes premiers groupes, donc je n’avais pas de relation émotionnelle avec les festivals avant de le découvrir professionnellement », se souvient Jona Nido. Si le guitariste de Coilguns n’avait pas du tout le Paléo « dans son radar », il y a tout de même un moment qui l’a marqué : « Quand Kruger ont été programmés, j’étais là ‘en fait, c’est possible de faire de la musique comme ça et jouer dans un tel festival.’ »

C’était en 2007 que les Lausannois avaient fait trembler Nyon. Neuf ans plus tard, c’est enfin le tour de Coilguns de se produire dans le plus grand open-air de Suisse. Lorsque l’équipe de programmation contacte le groupe, la réponse est quasi immédiate. « On est en 2016, on n’a pas fait de concert depuis 2014. On est dans une sorte de pause, à se demander ce qu’on voulait faire », raconte Jona Nido. Ce même soir, le mercredi, Iron Maiden et The Raven Age déverseront des décibels sur la Grande Scène. Le choix d’ajouter Coilguns (ainsi que Promethee et Eluveitie pour les autres Suisses) à l’affiche est donc tout logique. Une reconnaissance aussi pour les Chaux-de-Fonniers car « le Paléo, c’est un festival grand public plus que de niche, et nous, à la base, on ne fait pas une musique destinée au grand public. C’était chic qu’on ait pensé à nous car c’est difficile d’accéder à ce genre de circuit. » De quoi ouvrir aussi des portes vers l’étranger grâce au rayonnement de la manifestation nyonnaise sur le plan international.

Une première pas au top

L’international qui ne fait cependant pas le poids face au Paléo. Car le festival, pour les festivaliers Suisses, est plus qu’une référence. « Quand tu joues au Paléo, c’est assez bizarre parce que même les gens avec qui tu étais à l’école, que t’as pas vu depuis 15 ans, t’écrivent un message comme si c’était une sorte d’accomplissement alors que toi t’as fait le tour du monde 14 fois avec ton groupe », sourit le guitariste de Coilguns.

De cette première sur la Plaine de l’Asse, Jona Nido se souvient surtout de la fête jusqu’au petit matin après le show. Un moment de célébration avec tout le petit monde qui gravite dans les coulisses du festival et qui laisse encore aujourd’hui une belle impression au musicien.

Le concert, en revanche, c’est une autre paire de manches. Le groupe avait été très bien accueilli, mais il s’était aussi mis beaucoup de pression. « Je pense qu’on a voulu trop en faire, explique Jona. On avait une trop grande équipe, on a voulu faire trop de trucs et le concert était un peu en demi-teinte pour nous. Donc un peu frustré, l’impression de trop avoir voulu mettre les petits plats dans les grands… alors qu’on aurait dû faire un concert comme on savait faire. »

C’était une question d’expérience pour Coilguns. À cette époque Jona Nido décrit, avec le sourire, son groupe comme un « groupe de cave avec nos amplis dans la tête des gens, on marchait au plafond et on cassait nos instruments ». Un groupe qui se retrouve tout à coup catapulté sur une scène bien plus grande, avec une certaine distance entre les musiciens et les spectateurs. « Je pense qu’on n’était juste pas prêts, résume le guitariste. De l’extérieur, c’était un bon concert, mais nous on ne s’est pas sentis à l’aise. Donc là, ça sent un peu la revanche cette année. »

Belle soirée en perspective

On le disait en préambule, l’affiche de ce samedi est alléchante. Avec notamment les pionniers du punk. « Je dois dire que je ne suis pas très familier avec les Sex Pistols, avoue Jona Nido. Mes parents n’écoutaient pas ça donc ça ne m’a pas bercé. Mais c’est trop cool pour nous d’avoir de telles légendes qui jouent le même soir. » Le Chaux-de-Fonnier se dit surtout excité de voir Queens of the Stone Age qu’il considère comme l’un des grands groupes de rock des vingt dernières années.

Jona Nido et sa bande devraient donc attirer les festivaliers sous le Club Tent. « Je me dis qu’on pourra s’exposer face à un public qui est ouvert, qui aime la guitare mais qui va, j’espère, se laisser surprendre par le côté un petit peu plus fâché de Coilguns. » Lorsque l’on se parle au téléphone, une petite semaine avant le concert, Jona affirme que cette fois, le sentiment au sein du groupe est bon en vue du jour-J. « On sait qu’il y aura des gens qui vont nous rassurer dans le public », lance-t-il. En même temps, c’est le plus grand open-air du pays. Mais pas de quoi faire paniquer les Chaux-de-Fonniers. « On est tous déjà en train de se demander ‘c’est quand le soundcheck ?!’ »

Si en 2016, le début du show était prévu à 1h du matin, cette fois, Coilguns profitera d’un horaire bien plus favorable, à 21h au Club Tent. Pendant Zaho de Sagazan. « Ça fait un peu mal j’avoue… je serais bien allé voir Zaho de Sagazan », rigole Jona Nido.

Quant à la fameuse revanche à prendre, cette fois, les quatre copains vont « y aller chill », se faire confiance et laisser parler l’expérience. « Mais pour ce qui est du mot d’ordre, ajoute Jona Nido, à part répandre de l’amour et des câlins… Parce qu’il y a ça qui a un peu changé aussi. On est toujours fâché, mais on est fâché avec des petits cœurs. Donc, on va surtout essayer de faire rayonner une énergie hyper positive à travers cette musique quand même sombre et pas évidente pour tout le monde. »

Photo de couverture: Alex Pradervand

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