Le rendez-vous incontournable de la fin du mois d’août qui vous aide à oublier le choc de la rentrée, c’est bien évidemment Nox Orae, dont la 13ème édition s’étalait du jeudi 24 au samedi 26 août 2023.

Toujours dans le cadre idyllique du Jardin Roussy à la Tour-de-Peilz, à deux pas du lac, le festival propose cette année quelques nouveautés dont une deuxième scène bienvenue. Programmation pointue d’excellence comme d’habitude, avec un savant mélange des groupes cultes et des nouveaux talents qu’il faut s’empresser de voir avant qu’ils soient inaccessibles, voilà ce que l’on trouve chaque année au Jardin Roussy.

Cette année, j’avais très envie de découvrir en live deux groupes que j’ai beaucoup écouté sur disques ces derniers mois : Just Mustard et Kalean Mikla. Pas très fans des Swans et le reste j’avoue que je ne connaissais même pas de nom (mais comme d’hab j’étais prêt à être surpris en bien).

Sous un soleil réapparu comme par magie, les portes du festival s’ouvrent à 18 heures et assez rapidement, le premier groupe sur la grande scène apparaît. C’est The Golden Dregs, un groupe anglais de 6 musiciens à découvrir. En réalité, c’est plutôt le projet de Benjamin Woods, un artiste et producteur londonien, avec ses musiciens Pop folk agréable chantée avec une voix qui passe bien. Cela reste terriblement (trop) calme pour lancer un samedi soir. Les 5 musiciens se tournent parfois un peu les pouces car les morceaux ne nécessitent pas toujours autant d’instruments, du coup, ils en profitent pour descendre quelques verres de rosé entre et donc pendant les morceaux. C’est convivial et Benjamin discute volontiers quelques mots avec le public. Le programme compare sa musique à celle de Lou Reed et de Leonard Cohen. Si ce n’est pas faux, à l’évidence, il y a quelques classes d’écart encore avec ces deux messieurs. Mention spéciale à la guitariste qui l’accompagne sur scène et qu’il devrait laisser chanter un peu plus car leurs voix se marient bien.

20.15 heures, c’est déjà le concert de la tête d’affiche de ce samedi soir avec The Swans, qui prennent possession de la grande scène, avec là aussi 6 musiciens. Les Swans, cela fait plus de 40 ans qu’ils tournent et visitent régulièrement l’Europe. Plus qu’un concert, je trouve que c’est avant tout une expérience sonore. Connus pour jouer fort, en Suisse, ils sont limités par notre législation peu permissive. Cela démarre avec un long morceau instrumental très lent, comme s’il fallait d’abord que tout le monde s’aligne soniquement, bien aidé par les gestes de Michael Gira assis au milieu de sa troupe comme un chef d’orchestre. C’est parti pour un set hypnotique, plus basé sur les sonorités que les mélodies, mais qui semble ravir les fans présents en nombre.

A peine les Swans sortis de scène que la petite scène, située juste à côté de la grande se remplit de fumée pour le set de Kaelan Mikla. Trois filles qui font une darkwave vraiment plaisante et que je vais enfin voir en live. C’est chanté en islandais donc je ne capte pas un mot, ce qui donne un petit côté mystérieux sympathique. Pour la première fois de la soirée, les rythmes pulsent un peu plus rapidement. A trois sur la petite scène, c’est vraiment serré. Cela convient pour de la musique électronique car le jour où il y a une batterie à installer, faudra mettre une partie de celle-ci dans le public. Musicalement, Kaelan Mikla, c’est aussi bon que sur disque. Belle énergie et un show minimaliste mais qui va bien avec les compositions. Quelques mercis timides entre les chansons par des musiciennes visiblement très contentes d’être à l’affiche. 40 minutes à peine de concert, beaucoup trop court, mais au moins intense, car la grande scène est prête à accueillir Just Mustard.

Un groupe que j’ai découvert l’an passé car on en parlait beaucoup entre fans de The Cranes, le groupe shoegaze de Portsmouth, qui par ailleurs vient de reprendre du service. C’est vrai qu’il y a des similitudes entre ces deux groupes et pour moi c’est à l’évidence une bonne chose. Deux albums au compteur pour Just Mustard qui méritent toute votre attention et qui ne me quittent plus. Sur scène, ils sont quatre. Aucun artifice hormis un écran qui s’animera après plusieurs morceaux seulement. Belle performance, qui manque un peu de folie, mais les morceaux joués ce soir forment une setlist très plaisante. Au fur et à mesure du set, la pluie s’invite et cela tombe de plus en plus fort. Pas de quoi décourager la majeure partie du public qui dégaine le kway sans perdre une miette de ce qui se passe sur scène. Si ce n’est pas la preuve que c’est un bon concert, je ne sais pas ce que c’est.

Personnellement, ce soir j’ai vu deux concerts que j’attendais beaucoup et qui ne m’ont aucunement déçu, au contraire. Je n’étais pas trop sûr d’avoir suffisamment d’énergie pour voir les derniers concerts de la soirée. Finalement, pas de choix difficile ni de regret car au vu des trombes d’eau qui s’abattaient sur la Tour-de-Peilz, l’organisation a annulé le concert des Acid Amazonians et ordonné la fermeture du site pour la sécurité des spectateurs. Pas de dilemne du coup, d’autant plus que Joe Unknown avait de lui-même décidé de renoncer à se faire un nom en annulant son concert pour maladie un peu plus tôt dans la journée. Samedi mouillé mais samedi heureux. Juste le temps de sécher le dimanche et presque prêt à affronter le lundi, en rêvant déjà de la prochaine édition.

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