Il est bien connu qu’il existe bon nombre de groupes fédérateurs en concert, mais qui paradoxalement sont incapables de tenir la distance une fois en studio. Les suédoises de Maidavale font elles parties de cette catégorie ? Si leur prestation scénique a été à la hauteur lorsque je les ai découvertes en live en mars dernier, la sortie de Tales Of The Wicked West ce mois-ci, leur donne légitimement une opportunité de taille d’accéder à une plus importante popularité. Et ce serait amplement mérité vu le travail fourni.
Les changements de dynamique jouent un rôle primordial dans l’évolution de leurs chansons, et bien difficile de prévoir à l’avance quoique ce soit. On avance, on recule … avant d’avancer une nouvelle fois, et comme prévu la musique de Maidavale oscille entre différentes sphères. Elles maitrisent à la perfection le rock teinté de psychédélisme et s’ouvrent à une diversité qui devrait d’ailleurs leur permettre de s’orienter vers n’importe quel horizon musical.
Apparu dans les années soixante, en parallèle du mouvement hippie, le rock psychédélique se répand rapidement auprès d’une jeunesse occidentale avide de nouvelles expériences. Ce développement prendra de l’ampleur après l’interdiction de la consommation du LSD aux Etats-Unis en 1965 et en Angleterre en 1966. Il atteindra des sommets, tout du moins dans la musique, de 1967 à 1969, et ce grâce à des artistes comme Grateful Dead, Jefferson Airplane, Jimi Hendrix, The Doors ou bien Pink Floyd.
Même si l’élément principal de ce disque n’est pas systématiquement un trip hallucinatoire, le quatuor nous propose un véritable voyage dans le temps, chaque piste offrant des ascendances d’une autre époque. Leur style est fait d’enchevêtrements, de courbes sinueuses qui se multiplient à l’infini et leur rock anachronique est présent dans l’esprit et l’esthétique. Les structures sont variées, les montées en puissance sur les refrains maitrisées et les breaks atmosphériques.
Ce premier opus envoûte tout du long par les nombreux trésors nichés dans son intimité colorée, et faire du neuf avec du vieux n’a rarement été aussi bon. Ce qui les différencie de toutes les autres formations revival psyché, c’est surtout ce mimétisme assumé et parfaitement lisible. Et avec une guitariste aux fortes influences hendrixiennes, il n’en fallait pas plus pour que je m’y intéresse de plus près.
« Heaven And Earth » conclue enfin l’écoute d’une manière plus posée et émotionnellement plus solennelle. Je me rends compte finalement que mon cerveau a quitté la rampe de lancement direction le cosmos depuis quelques minutes déjà. Elles confirment ainsi et avec brio toutes les promesses et les espoirs placés en elles, et leur futur sera à surveiller avec le plus grand intérêt.
 

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