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« Iggy est quelqu’un de très cultivé , mais quand il commence à sortir sa bite ça devient ennuyeux ». Voilà comment Bowie parlait de son amie de Detroit , soulignant ainsi une facette que l’iguane venait juste de dévoiler sur « The Idiot » et « Lust For Life ». Le titre du premier était un clin d’œil à Dostoievsky , tandis que la musique transformait le guerrier punk en crooner raffiné. C’est néanmoins l’énergie punk du personnage, transpirant encore dans le riff de « Lust For Life », qui le rendit célèbre en rythmant les déboires d’Ewan Mcgregor dans « Trainspotting ».

Après cela, le héros sortie de la dèche réclamait son due, aguichant le grand public avec la production clinquante de bla bla bla. Le plan n’a pas marché plus que ça et, conscient que sa musique n’atteindrait plus le sommet des hits parade, il la vendit à l’annonceur le plus offrant. C’est ainsi qu’est né le nouvel Iggy , homme sandwich entretenant son image et ses créations en se vendant au plus offrant.

Toute tentative de s’éloigner de sa fureur stoogienne était désormais vouée à l’échec , comme ce préliminaire, aux accents expérimentaux pas si honteux que ce qu’on a pu en dire. Même lors du retour des stooges , on lui reprochait une voix trop soignée et des mélodies plus évidentes qu’à la grande époque.

Pourtant , cette voix semblant venir d’un vieux guerrier ayant tout connu, est aussi fascinante que celle de son héros Jim Morrison. Même post pop dépression, annoncé comme un simple retour au rock froid des années passées avec Bowie , prenait des allures lumineuses grâce à cette voix chaleureuse. Iggy était désormais plus à chercher dans le manifeste grave d’American Vahalla , que dans les saillies de vultures . Tout l’album était d’ailleurs doté de ce feeling de vieux baroudeur, quelque part entre Sinatra et Morrison.

Voilà pourquoi ce disque, dans son concept comme dans sa musique est le véritable aboutissement d’une carrière solo extrêmement riche. L’idée donnant naissance à « Free » a germé après que l’Iguane ait animé sa propre émission de radio à la BBC. Là promu au rang de DJ , l’homme redécouvre le goût du partage de sons peu diffusés , la soif de nouvelles découvertes , bref tout ce qui définissait un DJ avant l’avènement de rayeur de vinyles décérébrés.

Forcément, ses sons on nourrit son imaginaire, pénétrant dans son esprit pour y planter quelques graines fascinantes. On imagine, à l’écoute de ce disque, que le Pop diffusait pas mal de jazz, tant « Free » est marqué par une douceur réconfortante que n’aurait pas renié Miles Davis.

Free ne ressemble à rien de ce qu’a produit Iggy , ce n’est ni une gifle braillarde revigorante , ni un hommage foireux à quelques grandes figures du passés. Ce n’est pas non plus un rock de crooner. C’est un disque dans lequel il faut s’immerger, pour mieux en ressentir toute la beauté poétique.

Oui , vous avez bien lu , le dernier album de l’iguane est poétique . Une sensibilité se cachait sous ses airs de brute , tel un personnage de Guy De Car *. Quand l’homme chante « I want to be Free » , sur une musique atmosphérique , il parle de ce sentiment qu’il a poursuivi toute sa vie, cette ivresse de celui qui n’a ni attache , ni responsabilité.

C’est aussi ce sentiment qui l’a amené à courir après le succès, torturé par cet confrontation entre les exigences du show business et ses envies artistiques. A travers cette musique, sombre tout en restant lumineuse, sobre tout en restant chaleureuse, il ne fait que montrer qu’il est venu à bout de cette contradiction.

C’est là que l’homme ce dévoile vraiment, citant Lou Reed dans un décor musicale introspectif et intimiste. Sans entrer dans le détail de propos qui pourraient paraître éminemment politique, on peut souligner qu’il s’agit de la plus lumineuse poésie musicale depuis « The End », La poésie de Lou Reed n’ayant jamais trouvé une voie aussi habitée.

James bond est plus rock avec sa rythmique irrésistible, et toujours la voix du crooner pop lancé sur un beebop sautillant. On en regretterait presque qu’il reprenne son rôle de chevalier punk, crachant sur la société de consommation dans un langage fleuris que n’aurait pas renier Johnny Rotten sur Dirty Sanchez.

C’est que , en effet , Iggy est tellement plus intéressant quand il prend le temps de tisser ses ambiances méditatives , quand la musique expérimentale emporte l’auditeur dans des paysages que l’on croyait réservés au jazz expérimental.

Les musiciens sont grandioses, se contentant d’habiller cette voix qui deviendrait presque une œuvre à elle-seule. Ici elle porte l’étendard d’un manifeste expriment la victoire d’un homme sur son sentiment d’insécurité, le vieux guerrier a trouvé son Graal et l’expose à nos oreille émerveillés.

  • Guy De Cars : La brute

Iggy Pop

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