A l’apogée de sa popularité, le gang de Boston sort une plaque en total décalage avec sa discographie sur le plan musical, mais en totale adéquation avec leur posture engagée. Leur précédente galette ayant fait l’objet d’une sortie repoussée en raison d’un contexte sanitaire peu propice à la gaudriole, c’est un an qui sépare une production léchée de cet ovni incroyable. Sans le tôlier principal derrière le micro, Al demeurant auprès des siens en souffrance, et cloitré dans l’Oklahoma, le groupe fait siens des textes de Woody Guthrie sur un fond musical empreint de folk exécuté dans un registre acoustique qui leur sied merveilleusement bien. En piochant dans les écrits d’un des plus grands poètes contestataires du siècle passé, le groupe conforte sa posture de représentant de la classe ouvrière mondiale et tord le cou aux pisse-vinaigre qui leur cognent dessus en les taxant de proches d’idéaux nauséabonds. Est-ce que cette fois c’est clair les guerriers du clavier ? Absolument fantastique au niveau des paroles, demeurant d’actualité un demi-siècle après la mort du songwriter du centre des USA et fabuleux musicalement dans un registre propice à la consommation en mode égoïste avec ses écouteurs préférés, ‘This Machine Still Kills Fascists’ est une oeuvre parfaite dont plusieurs extraits ont déjà été déflorés en live l’été dernier. Certes, elle s’éloigne des basiques qui ont séduit les tondus sautant dans les pogos aux débuts de la formation il y a plus de vingt-cinq piges, mais elle confirme qu’avec les années Dropkick Murphys c’est une bande de pointures artistiques doublée de porte-étendards de la working class que le succès populaire n’a jamais éloigné de ses racines!  [CH]

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Note : 5/5