13059817_1082954521777538_2128306392_n

DRF : Domadora tout d’abord c’est qui ?

Belwil : Alex à la batterie, Guillaume à la basse et Belwil à la guitare et au chant.

DRF : A l’origine, comment voyez-vous l’orientation musicale du groupe ?

Guillaume : On n’a rien décidé, on a commencé à jouer en studio, on ne s’est pas dit « on va arriver et faire ce genre de musique », on a jammé et il y a ça qui est sorti.

Belwil : On s’est donné l’autorisation de pouvoir jouer sur scène des improvisations, des jams électriques instrumentaux. Ce ne sont pas des chansons à proprement parler, on enchaîne tout, on s’est donné l’autorisation de faire un voyage musical. Comme quand tu vas voir un long métrage au cinéma, on essaie de jouer pendant 30 minutes, 45 minutes, une heure et la personne qui est devant nous, si elle arrive à ouvrir les portes, voyage avec nous. On s’en fout de faire des chansons, la musique ce n’est pas des chansons, ce n’est pas des paroles, ce n’est pas des couplets, ce n’est pas des solos de guitare, c’est un ensemble de choses, c’est des nuances, c’est des couleurs, c’est des sensations, c’est des émotions. Nous, ce qu’on fait avec notre trio électrique, c’est partir le plus possible dans ce voyage et faire que les gens viennent avec nous. C’est un peu spécial, il y a des gens qui ne comprennent pas tout de suite, qui ont peur, c’est parfois de l’incompréhension, mais il y en a certains qui ouvrent les portes et qui viennent avec nous, il faut avoir la capacité de les ouvrir et de venir avec nous. Les gens se protègent parfois.

DRF : Là vous sortez votre deuxième album, quelle est la différence entre votre première production et celui-ci ?

Belwil : Il n’y a pas de différence, c’est la même logique, nous on travaille en improvisation, en jams, et ces jams forment le voyage. Au moment où on est studio, on enregistre ce qui vient sur l’instant T …

DRF : Alors, justement vous avez des plages musicales assez longues, allant parfois jusqu’à plus de 16 minutes, et ce sont effectivement de longues improvisations, comment vous faites pour reproduire ces chansons en live, en fait vous réinventez les morceaux en live à chaque fois ? On sent que toi Belwil, tu orchestres beaucoup la mise en place sur scène.

Belwil : Il faut une sorte de guide, ça peut être à chaque fois quelqu’un de différent, en fait,on travaille des virages et entre chaque virage, on construit de nouvelles choses à chaque concert.

DRF : Vous pouvez nous parler un peu des divers morceaux présents sur cet album, peut-être pas titre par titre, mais l’idée développée dans la composition des morceaux ?

Belwil : Je pense que le fil conducteur c’est l’état d’esprit dans lequel on est au moment où on les enregistre. On ne réfléchit pas trop, on joue sans arrêt ensemble et naturellement, les morceaux, les couleurs, les nuances, les émotions correspondent à l’état d’esprit dans lequel nous sommes à ce moment-là.  C’est très instinctif, on ne cherche pas à construire, à réfléchir à quelque chose, on cherche à être fidèles à notre instinct.

DRF : C’est toujours dans la recherche de l’expérience acoustique que vous allez participer à des enregistrements, à des projets musicaux, en plein air au milieu des volcans d’Auvergne, dans des bois ? Que vous procure ce genre d’expérience musicale, sonore ?

Belwil : Le contexte naturel pour ce genre de musique, instinctive, c’est la nature. Sous les bois on a totalement improvisé  il n’y aucune ligne conductrice, c’est totalement instinctif et là-bas encore plus

DRF : Stoner, heavy, psyché, ovni, voilà un peu les qualificatifs employés pour vous définir … comment vous vous situez ?

Belwil : Ce n’est pas à nous de nous situer. Nous on joue ce qu’on a envie de jouer et puis c’est les autres qui nous situent, à tort ou à raison, on laisse faire, on laisse dire.

DRF : En définitive, rien de tel que l’auditorium Pierre Schaffer, grand chercheur sur le son, pour donner toute son ampleur à votre concept musical, Schaffer ayant expérimenté toute sa vie …

Belwil : A la base on cherche à faire du gros son, donc il nous faut de l’espace. Après c’est un véritable hasard, on a rencontré un mec qui gère cet auditorium, l’auditorium correspondait à ce qu’on recherchait comme volume sonore. 4 de nos derniers morceaux sont sortis de cet auditorium.

DRF : Pourquoi on trouve deux intervenants derrière les fûts ?

Belwil : Non il n’y a rien d’exceptionnel, le batteur qu’on avait à l’époque est parti vers d’autres projets, il y a eu une période de transition pendant laquelle Alex est arrivé et a enregistré deux des 6 morceaux de l’album. Il n’y a pas de recherche de sonorité de jeux, de recherche spéciale.

DRF : Parlez-nous un peu de la pochette de l’album, un tableau de René Pradez… J’ai l’impression que ce visage colle parfaitement à toutes les émotions, tout ce qui ressort de vos explorations musicales ?

Belwil : Alors ça c’est vraiment important par rapport à la musique. On aime collectionner sur internet des photos spéciales, et un jour on a été percutés par cette peinture du peintre René Pradez. Il est décédé en 2013 de la maladie de Parkinson et c’est une sorte de génie méconnu. Je suis allé visiter son atelier, sa veuve organise des visites, c’est impressionnant. Il y a une sorte de solidité, de spiritualité, d’évocation dans ses peintures. Il a peint toute une série appelée « les grandes têtes », et une des grandes têtes, qui est donc devenue notre artwork, correspond parfaitement aux émotions, aux nuances, aux couleurs que l’on veut mettre dans notre musique. On s’est dit : le mec qui va écouter notre musique en ayant ce visage, ce regard, qui est profond, cela correspond parfaitement. Après il y a toute une aventure avec la dame qui s’occupe de ces peintures. Et si ça peut faire découvrir le travail de ce peintre, ce serait encore mieux. Bref, cette peinture et notre musique, ça converge parfaitement.

DRF : Je vais vous laisser et vous laisse conclure 

Alex : Ouvrez les portes.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.