Un an après leur passage à la Place Bell, les Pixies étaient de retour à Montréal les 8 et 9 juillet, cette fois dans l’intimité du MTelus, pour deux soirées aux setlists distinctes. Le Daily Rock Québec était présent lors de la seconde représentation, généreuse en morceaux emblématiques. Dans le cadre de leur tournée nord-américaine, les géants de l’alternatif ont livré une performance sobre, mais redoutablement efficace.
KURT VILE AND THE VIOLATORS
La soirée s’est ouverte avec Kurt Vile, auteur-compositeur-interprète indépendant, accompagné de ses musiciens, The Violators. Le groupe a offert un rock aux teintes folk, bien arrimé à l’univers de la tête d’affiche. Solide dans l’exécution, mais en retrait sur le plan scénique. L’éclairage minimal et l’absence de signature visuelle ou de présentation du groupe — laissaient place à une certaine confusion, d’autant plus que l’arrière-scène affichait déjà l’iconique « P » des Pixies. En revanche, les morceaux étaient intéressants et la ligne de basse dense et enveloppante donnait du relief aux compositions. Quelques titres comme KV Crimes et Pretty Pimpin ont su capter l’attention, même si une animation plus dynamique ou un jeu d’éclairage plus appuyé aurait permis de mieux mettre en valeur leur univers. À l’exception d’une brève annonce pour présenter une pièce à paraître sur leur prochain album, le groupe est demeuré peu interactif. Reste que l’ensemble s’est avéré une bonne entrée en la matière.
LES PIXIES
Puis ce fut au tour des Pixies de prendre possession de la scène. La salle, bondée, vibrait d’un enthousiasme palpable : body surfing,pits spontanés, et une foule compacte, manifestement prête à revivre la ferveur de l’alternatif. Fidèles à leur réputation, la formation a opté pour une approche directe : aucune parole, aucune fioriture. Juste la musique. Et ça fonctionne toujours. Sous un éclairage saturé — dominé par les teintes orangées en écho à leur visuel de tournée — le groupe a enchaîné les morceaux avec la précision d’un groupe qui n’a rien perdu de sa fougue, ni de son identité sonore. Une prestation sans compromis, livrée avec cette aisance déconcertante qui rappelle pourquoi ils occupent encore une place de choix dans l’histoire du rock. Parmi les moments forts : Monkey Gone to Heaven, Hey, Here Comes Your Man, Gouge Away, et bien sûr, l’incontournable Where Is My Mind.
Une fin de spectacle qui a comblé autant les nostalgiques que les curieux de la nouvelle génération : les Pixies ont démontré, sans en faire trop, pourquoi leur influence perdure. Une soirée franche et bien ficelée, portée par un répertoire culte. La preuve qu’un groupe n’a pas besoin d’artifices pour marquer les esprits — seulement d’un son bien à lui, et d’une présence qui transcende le temps.
Photos au cellulaire: Sarah Rudge

