Un 16ème LUFF affirmé et surprenant

C’est après 5 jours d’expérimentations visuelles et sonores que le Lausanne Underground Film & Music Festival touche à sa fin, totalisant 10’000 visiteurs pour sa 16ème édition. La fréquentation stable depuis plusieurs éditions laisse présager de beaux jours au festival avec un public réceptif à sa proposition artistique. Un grand nombre de néophytes se sont mêlés aux amoureux de l’underground dans une ambiance chaleureuse et festive. Débuté sur une note plus calme, le festival s’est terminé en apothéose avec la soirée de clôture voyant un Casino de Montbenon noir de monde.


Un palmarès inspirant

Carton plein pour les 5 compétitions internationales dont la pertinence fût relevée par les jurys à plusieurs reprises. Faisant fréquemment salle comble, les compétitions ont confirmé une fois encore l’expertise des programmateurs sur la scène indépendante et expérimentale. Radicalité et audace ont été les maîtres-mots pour départager une sélection pointue de près de 50 films:

Meilleur long métrage: Kuso, Steven Ellison aka Flying Lotus (2017)

Meilleur court métrage expérimental: Flocks, Myriam Boucher (2016)

Meilleur court métrage de fiction: The Past Inside The Present, James Siewert (2016)

Meilleur court métrage d’animation: Hot Dog Hands, Matt Reynolds (2016)

Meilleur court métrage documentaire: Richard Twice, Matthew Salton (2016)


Une sélection atypique en marge des compétitions

En parallèle des compétitions, les cinéramas ont convaincu avec la sélection ‘Redneck Is Not Dead’ de l’historien Maxime Lachaud. Le roi du pinku Hisayasu Satō et ses films roses et trash nippons a proposé des moments rares autour de sa filmographie massive dans des salles pleines à craquer.

Complicité tout au long de la semaine entre le festival et les deux accolites de l’émission Mauvais Genres, François Angelier et Christophe Bier, présents à l’occasion de leurs 20 ans. Cette sélection a révelé une synergie flagrante entre l’esprit de cette émission culte et celle du festival pour la défense d’oeuvres atypiques, radicales et peu médiatisées.


Un festival qui lance des carrières

Le LUFF réaffirme cette année encore son rôle de défricheur important dans la carrière de nombreux auteurs indépendants. Preuve en est : les films d’ouverture et de clotûre présentaient le premier long métrage de Bertrand Mandico, primé à plusieurs reprises au LUFF pour ses courts métrages, et le giallo «Laissez bronzer les cadavres» d’Hélène Cattet et Bruno Forzani présents au LUFF il y a treize ans avec leur premier film «réalisé dans une cave et sans argent» comme l’a rappelé Bruno Forzani sur scène.


La musique, autre élément essentiel de la manifestation 

Le volet musique a connu un succès certain voyant la fréquentation grimper en flèche au fil des jours et s’achevant le samedi avec une Salle des Fêtes comble, portée par les propositions hongkongaises du festival invité Kill The Silence. La soirée de jeudi, particulièrement saluée par le public, a présenté un éventail de performances puissantes et contrastées caractéristique du travail de programmation atypique du LUFF.

La pureté faussement synthétique de la voix de Stíne Janvin a laissé place aux beuglements vulgaires de Dale Cornish associés aux beats syncopés de Phil Julian, suivis de la performance mystérieuse d’Alice Kemp qui a répondu par l’affirmative à la question de savoir si il était possible de ne rien faire durant trente minutes… Cette soirée a su synthétiser la volonté de décloisonnement si chère au LUFF provoquant collusions et électrochocs. Moment fort vendredi soir, la tarantelle électronique de la conquérante Maria Violenza, pavant la voie au duo genevois Tzitzimime qui a présenté malgré la jeunesse du projet une hargne et violence sans commune mesure.

 

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