Page 14 - Daily Rock 141 - Avril 2022
P. 14
FOCUS
Regards croisés : An Hour Before It’s Dark
Le nouvel album de MarilLIon
Par deux rédacteurs ET fans du groupe
Alors, qu’est-ce que ça fait de devoir chroniquer un album d’un groupe dont on est fan ? Comment être objectif,
critique, face à ce genre de nouveautés. Ce ne sont pas un, mais deux rédacteurs qui se sont pliés à l’exercice afin
de découvrir le nouvel album de la formation ‘’An Hour Before It’s Dark’’.
arillion nous avait better’’…… mais aussi ‘’You’ve got an féminicide, de la jalousie et de
laissé il y a 6 ans hour before it’s dark’’. l’égoïsme poussé à l’extrême où
avec ‘’F.E.A.R’’, album l’auteur tue par ce qu’il croit être de
dont la thématique N’est-il pas déjà trop tard ? l’amour. Un titre catchy imparable
M tournait autour du Dans la foulée, ‘’Reprogram The dont on va reparler, c’est sûr. Une
cynisme et de la froideur des loups Gene’’, également en trois parties, fois de plus les guitares de Steven
de la finance, du consumérisme à dont un des thèmes musicaux Rothery nous font décoller et le
outrance… ‘’Fuck Everyone And Run’’. illumine cette pièce sombre comme phrasé de Steve Hogarth est plus
Pas facile d’accès, il a fallu plusieurs des rayons de soleil aux travers de expressif que jamais.
écoutes pour en savourer les nuages gris, l’espoir malgré tout.
différentes strates à leur juste valeur. ‘’The Nightingale And The Crow’’
Avec le court instrumental ‘’Only A est l’une de ces pièces intimistes
‘’Be Hard On Yourself ‘’ qui ouvre Kiss’’ , on glisse logiquement vers le et lyriques dont H (Steve Hogarth) a
le nouvel album de Marillion est magistral ‘’Murder Machines’’ dont le secret. Plus introvertie, c’est un
un trait d’union musical avec la magnifique vidéo fait clairement moment de poésie délicat que l’on
‘’F.E.A.R’’. On retrouve des tempos référence à la pandémie du COVID-19, apprécie particulièrement à l’écoute
semblables, un titre réparti en trois des traumatismes engendrés où au casque.
chapitres, plus que jamais ancrés des gestes d’amour – les baisers,
dans la réalité et l’actualité. Constat les caresses, les étreintes – sont ‘’Sierra Leone’’ en quatre parties,
désabusé sur l’état climatique de devenus des gestes de mort par la contraste entre la richesse du sol –
notre planète, de l’avidité aveugle transmission du virus ‘’I put my le diamant – et la pauvreté extrême
de l’humanité qui est tempéré par la arms around her / And I killed her de la ville – les ordures, se sentir
dernière strophe : ‘’Paint a picture, with love…’’. Mais il y a aussi une libre en rêvant dans le sable blanc
sing a song, plant some flowers autre lecture du titre, tristement de Freetown.
in the park, Get out and make it d’actualité aussi, sur le thème du
suite page 18
14 DAILY ROCK • #141 • AVRIL 2022