Le truc avec Wolf Alice, c’est que dire que tout a déjà été dit sur eux a tellement été répété que c’est devenu un cliché en soi, et à partir de là, par où commencer ? Peut-être que cette review sera la première à dire que c’était inintéressant et mou ?

Non, bien sûr que non, c’était fantastique, navrée de casser l’ambiance – mais ravie de voir que l’étendard de la musique à guitare est toujours porté par des groupes de qualité ; ces dernières années, le doute quant à l’avenir du rock n’a fait que s’installer plus confortablement, tragiquement.

La première partie – bordeaux lip – a beau venir de Suisse Alémanique (St-Gall et Winterthur, en l’occurrence), elle se fait ambassadrice du britrock dans tout ce qui lui reste de tolérable, la rage fourmillante qui rencontre l’envie de faire la fête via un petit détour synthés, appréciable mais pas particulièrement novateur.

Et puis la question se pose, est-il possible de faire du rock novateur en 2018 ? La musique de Wolf Alice s’en fiche, parce que le fond en transcende la forme et que tout ce qu’il reste d’original est à puiser dans l’individualité du point de vue, portée tantôt par de l’indie rock classique, une énergie punk ou de la synthpop fédératrice.

Et c’est là toute la force du quartet : l’introspection ouverte sur le monde, une fenêtre sur l’imaginaire de quatre artistes qui traitent d’eux-mêmes et puis des autres, parce que le personnel est social après tout. L’essence de cette ambivalence privée-public s’exemplifie particulièrement dans le songwriting de Roswell, protagoniste puis narratrice, participante et puis observatrice – ‘What if it’s not meant to be, love ? (…) I’m like a teenage girl, I might as well write all over my notebook that you rock my world but you do, you really do’.

Dans un moment de communion très cinématique, un projecteur se pointe sur l’énorme boule disco du Plaza à l’exact moment où le premier refrain de ‘Don’t Delete The Kisses’ commence, et si la surprise se lit sur le visage des membres du groupe, les tout petits éclats de lumière parcourent toute la salle en s’arrêtant sur chaque personne présente et la surprise devient sourire, une espèce de métaphore éblouissante sur l’expérience commune de la vie humaine, et putain, qu’est-ce qu’on a de la chance d’explorer ce que ça veut dire avec des groupes comme Wolf Alice.

www.mainlandmusic.com

www.wolfalice.co.uk

www.facebook.com/bordeauxlip

www.plaza-zurich.ch

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