L’année 2015 correspond au 50ème anniversaire du groupe allemand Scorpions et cela n’a bien évidemment pas échappé à l’un de ses tout premiers guitaristes Uli Jon Roth. Bien que ne faisant plus parti du groupe depuis 1978, c’est à dire une éternité, il nous offre ici un best of de 19 titres, signés à l’époque avec Rudolf Schenker et Klaus Meine pour les albums « Fly to the Rainbow » (1974), « In Trance » (1975), « Virgin Killer » (1976) et « Taken by Force » (1977).

Le guitar hero s’est donné les moyens de ses ambitions en allant réenregistrer à l’endroit même (Hanovre) où il y a quelques décennies de cela, il enregistra ces morceaux qui pour la plupart sont devenus des classiques. Il se fait donc tout naturellement le porte drapeau de ces compositions écrites entre 1973 et 1978 et les revisitent de manière millimétrée et inspirée.

La complémentarité entre le « Hendrix allemand » et les jeunes musiciens qui l’accompagnent est remarquable et ils trouvent ensemble le parfait équilibre entre hard rock à l’ancienne et production actuelle. Le contenu musical est de qualité et ce n’est rien de le dire, Uli Jon Roth signant là son meilleur album depuis bien longtemps.

Son jeu de guitare est incisif, lumineux et les envolées psychédéliques sont parfaitement maitrisées, aériennes, atmosphériques et les refrains imparables. Dotés de ces arguments, le guitariste au bandana se met en scène sans être totalement omniprésent et aligne les solos avec une dextérité hallucinante. Il allie feeling et groove avec une aisance incroyable et contrairement à d’autres guitaristes plus ou moins talentueux, il possède un sens aigüe de la mélodie sans tomber forcément dans l’étalage technique.

Que l’on soit enclin ou pas à apprécier ce style, la présence de cet éternel hippie donne du corps à l’ensemble et le tout est captivant. « We’ll Burn the Sky » par exemple dont les paroles ont été écrites par la dernière petite amie de Jimi Hendrix, est un titre exceptionnel alternant les couplets rapides et d’autres beaucoup plus lents et qui se termine par un magnifique solo que l’on devine aisément dédié à son maitre par Uli Jon Roth. Ce guitariste légendaire hors du temps et aussi cosmique que certains de ses albums nous propose là un condensé de ce qu’il sait faire de mieux et bien que ce ne soit que des relectures, on en redemande volontiers.

Voici donc un album incontournable non seulement par sa qualité mais également car il nous propose une nouvelle façon de découvrir ce que jouait Scorpions au début de sa carrière. Nos inquiétudes quant à l’avenir de ce charismatique guitariste sont donc effacées d’un revers de main à l’occasion de ce nouvel opus, qui vient nous rappeler qu’il va falloir compter sur lui encore quelques années.

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