En sortant  »The Major Minor Collective », le duo allemand présente un tour de force : réunir des chanteurs et chanteuses avec lesquel.les ils ont partagé l’affiche afin de sortir un album complètement collaboratif. Rencontre avec le chanteur/guitariste, ici relayé aux guitares et choeurs, Fynn Gabke.

Je vous ai vu plusieurs fois en concert, vous êtes décidément un groupe live. Comment avez-vous géré le fait de ne pas pouvoir tourner ?
Honnêtement, on s’attendait au pire, mais finalement tout était plus facile que l’on aurait cru. C’était bizarre au début, de poser nos valises, car nous sommes un groupe toujours en tournée ou sur la route, on vivait d’un sac à dos, donc c’était un sentiment bizarre! Mais nous sommes bien plus qu’un  »groupe live ». Nous sommes un  »groupe lifestyle », c’est notre style de vie qui se reflète dans la musique. On s’est éclatés en studio – on vit ensemble, donc pas besoin de s’isoler! – Et nous avons travaillé sur nous morceaux, sur notre présence sur les réseaux sociaux, et avons profité de passer du temps avec notre famille.

Les artistes qui ont participé à cet album sont presque le line-up de rêve pour tout amateur de stoner-blues! Y a-t’il eu des artistes avec lesquels vous n’avez pas pu travailler ?Heureusement, tous les artistes qui ont participé étaient en haut de notre liste de souhaits! C’était le truc le plus cool du monde, ils ont tous sauté sur l’occasion et on s’est vraiment amusés comme des fous. Nous avons énormément appris sur l’écriture des morceaux, l’enregistrement, le mastering, mais aussi beaucoup sur toutes les choses qui font que tu es un musicien professionnel à l’heure d’aujourd’hui.

Je le vois vraiment comme une sorte d’hommage au blues-rock et à l’amitié. Vous avez demandé aux artistes d’apporter les paroles uniquement, ou étais-ce un processus plus collectif ?
Nous avions les chansons prêtes, et laissions carte blanche pour les mélodies et paroles. Toute la musique (sauf pour les morceaux où nous avons une basse, jouée soit par Ryan Sinn de The Distillers ou Dave Dinsmore de Brant Bjork) est jouée entièrement par nous, et certaines percussions furent ajoutée par contre ami Sven Pollkötter de Taumel : les voix et paroles sont faites entièrement par les artistes invités. Le morceau que je chante avec Elin Larson de Blues Pills est un travail mené à deux voix, donc deux idées : c’était vraiment fun !

Ça fait quel effet de te retrouver à ne pas être la voix principale de The Picturebooks ?
C’était vraiment rafraîchissant. Je me suis concentré beaucoup plus sur la guitare. J’ai toujours été 100% guitariste, 100% chanteur, je joue un peu de piano aussi, mais ne me concentrer que sur la guitare était génial ! Être derrière un micro me manque un peu, je me sens très paresseux si je ne fais pas deux choses en même temps (rires) !

Lzzy Hale (Halestorm) a dit que créer un morceau avec vous était un pivot marquant dans sa vie, qu’elle en avait vraiment besoin. Beaucoup d’artistes chantent de manière très différente de la façon dont ils / elles le font avec leur groupe. Vous pensez qu’ils/elles ont quitté leur  »personnalité » de chanteur.euse pour faire quelque chose de plus personnel ?
C’est une bonne question : d’une certaine façon, nous avons tous une personnalité publique, et le fait de transformer les choses qui nous arrivent dans notre vie en forme d’art est quelque chose de très intimiste. Si l’on ne le faisait pas, ajouter ces couleurs, ces histoires, alors nous ne ferions que raconter notre vie, et personne ne veut payer pour voir ça ! Je crois fermement qu’il faut au moins 1% de magie pour appeler ça de l’art. Pour ce projet, la différence était que toutes ces lignes que nous avions dessiné pour nous définir en tant qu’artiste se sont effacées. Nous ne devions faire que ce qu’il y avait à faire. C’était très inspirant de travailler avec des artistes incroyables, même si nous n’étions pas dans la même pièce. Nous sentions cette connexion, et tout le monde a dit la même chose : »C’était comme si nous étions dans la même pièce à jammer tous ensemble ! » L’art est magique ! Il crée constamment quelque chose qui n’était pas là la seconde d’avant, et qui peut même créer quelque chose de si fort que notre vie en est changée à jamais.

Justement, parce que cet album a tellement de contributeurs, j’ai l’impression que c’est plus un  »medley » qu’un album. J’ai adoré l’idée, mais je vois cet album comme ces mixtapes que tu enregistrais quand tu étais petit avec tes morceaux préférés.
Je vois ce que tu veux dire, mais je ne suis pas d’accord : je suis persuadé que nous avons-là un album qui fait sens dans son entièreté. Il y a une certaine ambiance sur cet album, même si certaines personnes ont de la peine à la trouver, et les gens qui ne nous ont jamais entendu auparavant trouveront ça bizarre. Mais il est toujours bon de se donner des challenges. Tu peux avoir un morceau qui fait le buzz même s’il ne fait que 15 secondes, à cause TikTok ou autre. Il te suffit de plaire aux algorithmes et aux standards imposés par les labels. Nous avons un label génial qui nous a laissé nous défouler, et ils nous ont soutenu du début jusqu’à la fin. Nous n’avons pas essayé de plaire à qui que ce soit, nous ne voulions que nous amuser et faire quelque chose qui nous tenait à cœur. Nous sommes extrêmement fiers du résultat final. [LN]

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FICHE CD :
Nom de l’album :  »The Major Minor Collective »
Label : Century Media
Note : 4/5