La bonne musique n’a jamais eu besoin d’aucune forme d’apparat et les musiciens de The Hazytones, même s’ils vouent un véritable culte aux groupes tels que Black Sabbath, Pentagram ou Hawkwind, ne plagient en aucune manière leurs héritages et auraient même tendance à se les approprier de manière presque naturelle. De la conviction en passant par la sincérité et surtout par la manière très organique qu’ils ont d’exposer leur prestation (Fool’s Paradise), à aucun moment ils ne donnent l’impression de prendre un train en marche.
S’il nous faut se réhabituer au rythme ambiancé de certaines productions sorties il y a bien longtemps maintenant (Free From Your Spell), ce premier opus possède au final un charme et un feeling indéniable. Ils nous démontrent avec finesse qu’il est encore possible d’intéresser un public en fondant sa musique sur le passé, et s’impose comme un témoin instructif et néanmoins passionnant de ce qui a vu le jour à l’aube des années 70. Il règne ici une impression de totale liberté artistique qui se confond avec une réelle candeur, et ce qui fait la force de ce neuf titres, c’est sa construction. Bien que courante, elle est d’une efficacité redoutable. 
L’enveloppe musicale a tout pour séduire, et le trio réussi à synthétiser plusieurs influences en juxtaposant les thèmes qui leurs sont chers (Marked By The Devil). Une production d’antan, mais pas désuète, permet de profiter pleinement de tous les instruments, et de très bons riffs ont le pouvoir d’évoquer les références d’un style tout en réussissant à ne tomber ni dans le plagiat, ni dans l’hommage involontaire. Les canadiens ont la passion du son et le talent qui va avec, et font totalement abstraction de tout ce qui a pu se passer ces quarante dernières années. Une façon de remonter le temps avec classe, et sans oublier ce qui est essentiel, pour aboutir à un excellent premier album.
Ils empruntent également parfois des chemins de traverse, sans pour autant nous perdre un instant (Day Of The Dead), et l’ensemble repose sur un respect considérable d’une époque que la plupart d’entre nous n’ont pas connu. Bien qu’ils ne semblent rien réinventer, ils nous offrent ici une petite perle de hard-rock vintage teintée de stoner, diablement bien écrite et qui transpire la spontanéité. La musique, un éternel recommencement ? Oui bien sûr ! Et lorsque c’est joué de cette façon, il n’y a plus qu’à se laisser porter et savourer l’instant présent.
 

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