Le Rock The Ring est un magnifique festival. Certes il est un peu éloigné de la Romandie puisqu’il est situé une demi-heure après Zurich (à Hinwil, pour être précis), mais quand on voit la qualité des groupes proposés chaque année, il s’impose néanmoins comme un incontournable pour les fans de rock et hard rock. Et l’affiche de ce 17 juin 2022 était pour le moins attrayante pour les fans de hard rock des eighties et nineties.

Premier groupe à l’honneur, Ugly Kid Joe, énorme carton du début des années nonante qui s’était ensuite séparé pour se reformer il y a une douzaine  d’années. Et que dire de leur prestation ? Sympa. Cool. Peut-être trop cool même, avec tous ces mecs en shorts. Mais c’est le style du groupe et ça passe bien avec un temps aussi estival. Whitfield Crane fait un peu bouger le public et c’est donc une jolie entrée en matière.

Vient ensuite le tour de Night Ranger, vétérans de la scène hard rock formés au début des années quatre-vingt. Voilà un groupe au sens mélodique rare qui aurait peut-être mérité un plus grand succès en Europe. Ceci dit, peut-être qu’ils n’ont pas assez tourné par chez nous pour s’attirer les faveurs du public. Mais en ce 17 juin, ça fonctionne très bien. Et c’est quand même un joli line up qu’ils proposent, avec notamment Jack Blades au chant (ce qui nous vaut une reprise des Damn Yankees, un de ses autres projets à succès), le fantasque Brad Gillis à la guitare (membre fondateur qui a été pendant un temps guitariste d’Ozzy Osbourne, ce qu’on oublie souvent) ou encore le fameux Keri Kelli (Alice Cooper, Jani Lane, Pretty Boy Floyd, Slash’s Snakepit et on en passe…) à l’autre guitare.

Place ensuite à Bush, et là on est dans les nineties puisque c’est là que le groupe a construit son succès. Un bon set énergique et heavy qui démontre en outre que leur musique est bien plus variée que ce que l’on pourrait penser si on ne connaît que les débuts du groupe.

Et enfin, la tête d’affiche Foreigner prend possession de la scène. Et de quelle manière. Très carré, un chanteur au croisement entre Steven Tyler et Steve Lee au niveau du look, des musiciens absolument fantastiques et, bien sûr, une avalanche de tubes. Le seul reproche qu’on ait envie de faire au groupe, c’est de ne pas sortir de nouvelle musique : le dernier album studio – et le seul avec le chanteur actuel Kelly Hansen – date déjà de 2009… Vraiment dommage car il était pourtant excellent. Ce serait d’autant plus justifié que le groupe n’a plus, ou presque, de membre de son époque de gloire. Oui, on dit « ou presque », car nous avons eu le privilège, pour les rappels, de voir le guitariste Mick Jones faire son apparition pour trois titres. Moment d’émotion pour certains, car on se rend bien compte que s’il ne fait plus les concerts en entier, ce n’est pas par caprice. Très très beau concert d’un groupe qui mériterait donc de s’assumer plus et jouer des nouveaux morceaux composés par les membres actuels. Ce sera même vraiment indispensable lorsque Mick Jones, 77 ans, ne sera plus sur les tournées. Après Foreigner, c’était au tour de Megawatt de terminer la soirée, mais au vu de l’heure avancée et du voyage qui nous restait pour revenir en Romandie, nous avons malheureusement dû renoncer à assister à leur prestation.

Très belle journée et soirée dans un très beau festival où on se réjouit déjà de revenir l’année prochaine !