Reviews par Alessia Merulla et Alexandre Pradervan
Photos par Davide Gostoli

 

Mardi 17 juillet 2018

Crimer (Alessia)

Pour le premier concert sauvage de la semaine, Crimer a pris possession de l’espace à côté de La Mobilière. On pourrait croire qu’un groupe entier s’est mis à jouer, mais non. On découvre un jeune homme qui n’hésite pas à jeter ses chaussures et à danser avec les gens. Un concert court mais intense, rien de mieux pour débuter cette 43ème édition de Paléo !

Altin Gün (Alessia)

Patte d’ef’ et couleurs orientales, voilà ce qu’on découvrait sur la Grande Scène en fin d’après-midi. Le groupe hollando-turque mêle sons des années 70 et touches orientales pour un résultat pas désagréable. Le public se laisse emporter par la belle voix de la chanteuse et danse comme au milieu du désert.

Kaleo (Alessia)

On connaît tous Kaleo pour leur titre ‘Way Down We Go’ mais là, c’est dans un tout autre monde qu’ils nous emmènent. Pendant plus d’une heure, ces islandais, maintenant installés dans le Texas, font crier les guitares avec des sons blues et rock’n’roll, avec, cerise sur le gâteau, une touche d’harmonica. Malgré la carte de l’Islande qui se tenait derrière le groupe, ils ont transformé la plaine de l’Asse en contrée américaine le temps d’un concert. Mention spéciale à la chanson ‘Vor í Vaglaskógi’, dans leur langue natale, qui nous aura presque arraché une petite larmichette.

Depeche Mode (Alexandre)

Etendu sur quatorze mois, le Global Spirit Tour de Depeche Mode se termine ces jours en Europe avec les principaux festivals d’été, dont un arrêt au Paléo pour la soirée d’ouverture de sa 43ème édition. Douze ans après leur première venue, les anglais étaient ainsi de retour pour le plus grand bonheur d’un public qui vient les voir en famille. Il faut dire qu’ils sont rares les groupes des années 80 qui continuent d’écrire leur histoire au lieu de se contenter de capitaliser sur des vieux tubes.

Avant Depeche Mode, la grande scène accueillait Kaleo venu honorer son contrat suite à sa défection de l’année passée. Une heure à attendre entre les deux concerts, à peine de quoi permettre aux techniciens d’installer le matériel des britanniques et leur imposant écran géant.

A 22.15 heures, la sono se met en marche avec la voix de Lennon qui chante un bout de  ‘Revolution’ et sous un faible éclairage bleu, le groupe débarque sur scène suivi quelques instants après par Dave Gahan. Drôle de choix pour une musique d’intro. Je pensais que cela allait faire le lien avec le single ‘Where’s The Revolution’, mais celui-ci n’a pas été joué de la soirée (plutôt une bonne idée tant il ne tient pas la comparaison avec les 200 joyaux du répertoire Modien).

Cela commence donc avec ‘Going Backwards’  avant un ‘It’s No Good’ sur lequel la lumière se rallume. Si Martin Gore reste sagement à proximité de ses claviers ou statique avec ses guitares, Dave Gahan lui est intenable, parcourt la scène de gauche à droite, fait des tours sur lui-même, ondule lascivement son postérieur comme s’il passait un casting pour une téléréalité de W9, harangue la foule. Difficile d’imaginer qu’il est totalement clean.

S’ensuivent deux extraits de l’excellent Precious ‘A Pain That I’m Used To’ et la chanson éponyme. Le son est superbe et les basses sont tellement puissantes que les propriétaires d’immeubles de la région devraient penser à vérifier que les fondations sont intactes. Par contre, très vite, Dave Gahan ne peut guère cacher que sa voix est un peu cramée. Avec une tournée aussi longue, ce n’est pas tellement étonnant en fin de compte, mais heureusement pour nous, il se donne à fond.

Après un ‘Cover Me’ un peu quelconque (le seul autre extrait de Spirit joué ce soir), Martin Gore a droit à son moment sous les projecteurs. Ce soir c’est ‘Somebody’ seul avec sa guitare au milieu de la scène. Retour du groupe et de Dave Gahan pour une version sensuelle de ‘In Your Room’ qui se termine par quelques mouvements obscènes du chanteur contre son pied de micro. Décidément ce soir, il est chaud bouillant. En plus avec sa petite moustache à la John Waters, on a plus envie d’appeler la police que de lui ouvrir la porte de la chambre. ‘Everything Counts’ repris en chœur avant une belle version de ‘Stripped’.

La fin du set est splendide avec d’abord ‘Personal Jesus’ et son nouvel arrangement. Autant dire que les ‘Reach Out Touch Me’ scandés par le public devaient résonner loin ce soir. Puis, ‘Never Let Me Down Again’ qui est peut-être la chanson qui résume le mieux Depeche Mode en live avec la traditionnelle forêt de bras qui s’agitent sous la commande du chef d’orchestre Gahan. Bien des groupes de rock ont à apprendre de Depeche Mode pour ce qui est de tenir une foule à sa merci.

Le rappel débute avec une de mes chansons préférées, ‘Walking In My Shoes’ puis les deux tubes ultimes qui ont sacré Depeche Mode au rang de groupe culte : ‘Enjoy The Silence’ et ‘Just Can’t Get Enough’. Le bonheur est total. Le concert dépassa le temps imparti pour se terminer peu après minuit, mais honnêtement qui va s’en plaindre !?

 

Mercredi 18 juillet 2018

Vianney (Alessia)

Après le Détour et les Arches, c’est sur la Grande Scène que l’on retrouve Vianney ce soir. C’est l’un des rares à être invité trois ans de suite et on comprendra vite pourquoi. Le français commence son set seul, et il n’y a pas à dire, du bruit il en fait. Loin l’idée des chansons douces à peine audibles. Il est ensuite rejoint par deux autres musiciens à la batterie et à la basse. La foule se délecte et hurle à chaque petit pas de danse du français. Vianney donne tout ce qu’il a, maîtrisant parfaitement ses courses d’un bout à l’autre de la scène et sa loop station. Un concert étonnamment dansant et rythmé qui a mis tout le monde de bonne humeur.

Jain (Alessia)

L’autre bonne surprise de la soirée, c’est Jain. Après avoir joué au Detour il y a deux ans, elle a directement passé à la Grande Scène. Et la foule s’est rassemblée en masse pour l’applaudir. Seule sur scène, elle a mis le feu et n’avait rien à envier à certaines têtes d’affiche. Même les bugs techniques de sa loop station ne l’on pas déstabilisée et elle a su maintenir l’ambiance. L’étendue de la foule ira jusqu’à lui arracher une petite larme d’émotion. Chapeau !

 

www.yeah.paleo.ch

 

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