C’est l’heure de vérité. Ces mois sans tournée ont-ils offert l’occasion inespérée de lever le pied et de laisser libre court à la créativité des artistes, ou ont-ils au contraire accouché de propositions qu’à moitié digérées ? Omnium Gatherum cumulait les risques : outre la pandémie, les Finlandais ont vu leur line-up chamboulé, avec l’arrivée d’un nouveau bassiste et le départ du guitariste Joonas Koto.

‘Origin’ est né dans la douleur. Après 25 ans sur les routes à distiller leur death mélodique, OG a bien failli se casser les dents. Pourtant, ils reviennent avec un album qu’ils veulent plus optimiste que leur habituelle recette mélancolico-nordico-dépressive. Mais bonheur et death mélodique font-ils bon ménage ?

Passé une intro atmosphérique à souhait qui pose le décor, ‘Prime’ rassure tout de suite. On y retrouve ce qui fait le succès d’OG : des mélodies de guitares épiques, qui s’appuient sur des nappes de synthé, couplées au growl profond et aboyé de Jukka Pelkonen. ‘Reckoning’, deuxième single de l’album, tire complètement son épingle du jeu. En quelques notes de piano et un riff de guitare clean, OG parvient à vous propulser dans un autre espace-temps. Mais autant ‘Reckoning’ est original et rafraîchissant, autant le reste de l’album ressemble à du OG pur jus. Soit un death mélo bardé de soli de guitare empruntés au heavy metal, avec une touche de synthé qui donne au tout un côté nettement plus pop qu’à son frère de sang Insomnium. Et si j’aime la recette, ‘Origin’ a beau passer en boucle dans mon casque, je peine à en retenir quelque chose. J’en déduis que chez OG, on ne produit pas de sprinters, mais des coureurs de fonds. Ils sont réguliers dans leurs efforts, fiables, mais manquent de ce brin de folie qui fait le génie. [CM]

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Note : 3/5