Avec son nouveau combo Stöner, l’implacable guitariste aux multiples formations se retrouve à nouveau en possession d’un trésor musical. L’occasion rêvée pour nous de nous entretenir avec un homme qui ne s’arrête jamais.


Bonjour Nick, merci beaucoup d’avoir donné de ton temps pour l’interview. T’es à Los Angeles en ce moment ?

Ici, je suis dans mon garage à Joshua Tree, je m’entraîne ici, tout est installé, alors si des gens se pointent, on peut jouer.

Les choses se sont-elles calmées là-bas, es-tu en mesure de refaire des concerts bientôt ?

J’ai fait des concerts, oui, on vient de jouer à Long Beach dans un endroit appelé Alex’s Bar, ils ont dû faire une salle de concerts en extérieur, heureusement ils ont pu survivre, beaucoup de clubs ont fermé. Je suis un peu inquiet que les endroits où je joue régulièrement en tournée ne soient plus là. Je veux retourner en tournée 10 mois par an, c’est mon travail et c’est le meilleur au monde pour moi et je l’aime, et j’espère qu’il sera toujours disponible.

L’année dernière, vous avez formé un nouveau groupe, Stöner, avec Brant Bjork et Ryan Gut. L’album  »Stoners Rule » sort le mois prochain, avec un enregistrement live du désert de Mojave qui vient d’être publié également. Qu’est-ce qui a conduit au projet Stöner ? Y a-t-il eu un moment spécifique où vous avez tous senti que c’était que c’était quelque chose que vous vouliez faire ou est-ce que ça s’est mis en place petit à petit ?

C’était aussi simple que ça, Brant a appelé et a dit : « Revenons à ce qu’on faisait, quand on le faisait pour s’amuser. Il n’y avait pas de problèmes de contrats d’enregistrement ou d’argent qui nous gênaient… » Alors c’est comme ça que le groupe s’est formé, il a fixé une date, on s’est retrouvé au studio et on a commencé à s’éclater, et c’était génial.

Le dernier morceau sur le disque  »Tribe/Fly Girl » est en cinq parties, elle ne répète jamais la même partie, la chanson continue de progresser et ne revient jamais en arrière. C’était l’une de ces chansons qui parle du fait d’être un enfant et de trouver du metal, du punk rock ou autre, de trouver sa tribu, ses pairs.

Tu as expliqué que Stöner était arrivé en partie à cause du lockdown, y a-t-il d’autres voies ou projets qui se sont ouverts à toi l’année dernière ?

J’ai commencé à jouer de la batterie, croyez-le ou non. Je ne sais pas à quel point je suis bon, mais je m’améliore, donc c’est bien. Nous nous appelons Deathmachine 2, nous avons Deathmachine 3 avec le batteur de Mondo Generator Mike Amster quand quand il sera disponible. On a enregistré un nouvel album qui va sortir sur Heavy Psych Sounds. Michelle joue et chante, elle se donne à fond, elle a des mélodies et des accroches sympas dans ses chansons. On s’est rencontrés à Los Angeles pendant le confinement et on s’éclate comme des fous avec ce projet. Je viens de faire mes premières répétitions avec les Dwarves. Je n’ai pas vu ces gars depuis un an, ils se débrouillent bien et on a fait un live stream le 13 juin. Puis il y a Blast avec Joey Castillo, c’est l’un de mes batteurs préférés, c’est un dur à cuire. J’ai fait mes trucs solo, Death Acoustic et bien-sûr Mondo Generator.

Comment était-ce d’enregistrer le récent concert live avec Stöner ? Ça a dû être un grand soulagement de retourner jouer dans le désert.

Oui, c’était clairement ça, sauf qu’entre les chansons, il n’y avait pas de foule qui applaudissait. C’était une atmosphère générale vraiment cool, nous sommes habitués, c’est notre maison. Ils avaient tout le matériel de production, d’enregistrement, les lumières et tout ça. On montait, on avait une lumière, un feu de joie, et une piscine vide dans la colonie nudiste pas loin de là où les enfants faisaient du skate dans la piscine et les groupes jouaient. Je suis tout à fait en faveur d’un bon moment dans le désert, ou dans la forêt, ou une fête à la maison, ce sont les meilleurs moments, ça n’a pas besoin d’être un grand festival, parfois la plus petite scène est la meilleure pour jouer.

Pensez-vous que la scène  »desert rock » est forte en nouvelles recrues en ce moment? Y a-t-il de nouveaux groupes qui, selon vous, capturent vraiment l’ambiance du désert ?

Oui, il y a des groupes sympas. Stöner a joué avec Deathmachine aussi, Whisky & Knives, c’est le groupe d’Alfredo Hernandez, qui était le batteur du premier album de QOTSA, avec mon ami John Arnold à la guitare, ils déchirent tout et c’est marrant à regarder.

Il y avait un groupe cool et éclectique avec lequel on a joué, il y a ce groupe… The Haliens, ils sont un peu plus rock’n’roll, et il y avait un groupe et il y avait Fever Dog, un groupe plus glam des années 70.

Il y a tout un tas de nouveaux groupes que j’ai vus et qui m’ont surpris : la nouvelle génération de jeunes qui sortent et qui font des trucs, j’ai vu deux groupes de hardcore, et ils cartonnent, ça me rappelle quand on était gamins, on se fichait de se fondre dans la masse, on voulait faire quelque chose de différent. Je suis heureux de voir une nouvelle génération d’enfants sortir dans le désert et faire ça.

Donc 2020 a été une année chargée, en plus de la formation de Stöner, il y a eu deux albums de Mondo Generator. Aviez-vous des idées spécifiques sur ce que vous vouliez faire avec ces albums ? Est-ce que certains écrites avant, ou est-ce que la plupart des idées venaient des jams avec le groupe ?

Eh bien, « Shooter’s Bible » était un vieil enregistrement qui a été rangé sous le tapis, qui a fini par être réenregistré. C’était un enregistrement perdu de la batterie brute et je voulais tout jouer dessus, donc j’ai fait les guitares et la basse, le chant, j’ai fait quelques solos, je me suis vraiment amusé en l’enregistrant. Pour le nouvel album  »Fuck It », notre guitariste Mike Pygmy, qui est dans le groupe depuis environ 10 ans, et après 8 ans, j’ai finalement écouté une chanson qu’il m’avait envoyée !

J’ai vraiment adoré ce qu’il faisait, alors on a écrit d’autres chansons et le disque a pris forme rapidement. Je pense que c’est le meilleur album de Mondo à ce jour parce que c’est une collaboration et un effort du groupe. On a eu Mike Amster de Nebula qui était intéressé pour jouer de nouveaux morceaux, donc on s’est réunis dans une pièce et on a fait l’album et on était super excités à l’idée de jouer ces morceaux sur scène, alors on est partis en tournée et on a eu un accident. Donc on veut retourner sur scène et apporter de nouvelles chansons, peut-être un EP ou quelque chose, et repartir en tournée. Il y a beaucoup de dates à venir avec Stöner, quelques dates avec Clutch, on vous prépare des lives incroyables.

J’ai en stock quelques questions idiotes : Quel est le concert le plus bizarre que tu aies jamais joué ?

Il y en a eu des bizarres ! L’un des plus bizarres n’était pas à cause de l’endroit, c’était au festival de Reading, mais parce que j’étais … disons…. dans un état bizarre. On est arrivé un dimanche au milieu de la nuit, j’étais encore en train de faire la fête dans le bus quand on est arrivés, et mon tour manager avait un assistant, un bon ami à moi, et nous marchons vers la tente et nous marchons… (rires) et là il y a cette cette fille arrive, elle tient une guitare cassée, la fille est totalement défoncée et hors d’elle et elle me dit « Je suis tombée dans un étang, et la guitare m’a sauvée ». Ensuite on a profité du festival, et j’ai enlevé mes vêtements, jouant nu parce que j’étais juste vraiment dans les vapes, et Josh (Homme) riait comme un taré parce qu’il savait que j’étais pas dans mon état normal.

Avez-vous des groupes préférés que vous considérez comme des plaisirs coupables ? Je peux commencer en premier si tu veux ! Deux groupes que j’écoutais beaucoup quand j’étais plus jeune, Garbage et Cradle of Filth !

J’aime ces deux groupes, (Nick chante)  »I’m only happy when it raiiiins ! » … Ok, je vais y aller à fond là. Village People, le premier disque que j’ai acheté étant enfant, vrai de vrai. Beaucoup de gens disent que le premier disque qu’ils ont acheté était Iggy & The Stooges ou autre, je dis non, soyons honnêtes, allez. Sugar Hill Gang, Rapper’s Delight, et Village People. C’est ce qui passait à la radio quand j’étais enfant. J’achète encore ça aujourd’hui. Puis l’année d’après, mes goûts ont changé, parce que quand tu es enfant, tu ne peux pas aimer le disco et le rock, tu devais être dans l’un ou l’autre, mais j’aime tellement beaucoup de styles de musique différents. Il y a des trucs géniaux dans tous les genres si tu cherches. Il y a de la musique qui est indéniablement géniale et qui va t’époustoufler. Je déconne toujours avec mon groupe en tournée, j’apporte mon haut-parleur, je suis à l’arrière du van, je vais sur Youtube et je mets des Village People ou autre, ça finit toujours en mecs qui chantent en choeur dans le bus !

S’il y avait quelqu’un de la scène desert-rock dont tu souhaiterais qu’il sorte un album qui serait-ce ? Soit un groupe existant ou une combinaison d’amis et d’autres musiciens ?

Across The River, avec Mario Lalli, on faisait pas mal la fête avec lui et Generator, il est dans Yawning Man, et aussi Scott Reeder qui a joué de la basse plus tard dans Kyuss, et Alfredo Hernandez. Ce groupe était tellement incroyable, tellement lourd, ils ils déchiraient, j’aurais aimé qu’ils sortent un disque. Et un groupe appelé Unsound, c’était probablement mon groupe préféré à l’époque de Kyuss. Ils étaient tellement cools, mon groupe préféré à voir en concert. J’aurais aimé qu’ils sortent quelque chose, j’aimerais l’avoir dans ma collec’ et l’écouter tout le temps.

Propos recueillis par Aaron Bundock

www.stonerband.com

FICHE CD
Nom de l’album :  »Stoners Rule »
Label : Heavy Psych Records
Note : 5/5